Lèv la tèt dann fenwar de Erika Étangsalé | Imaginaires documentaires
Avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire
Lèv la tèt dann fenwar de Erika Étangsalé | 2021 | France | 51 min | VOSTFR créole / français
Séance suivie d’une discussion avec Erika Etangsalé en visioconférence
Imaginaires Documentaires est un rendez-vous mensuel à Videodrome 2 autour de la diffusion de documentaires contemporains récents, qui poursuit une ambition de circulation d’œuvres remarquées et remarquables qui ne trouveraient pas le chemin des salles d’exploitation. Afin de créer un moment d’échange privilégié, les séances se font en présence des cinéastes.
Lèv la tèt dann fenwar
de Erika Étangsalé | 2021 | France | 51 min | VOSTFR créole / français
Jean-René est un ancien ouvrier aujourd’hui à la retraite. Il vit en France, à Mâcon, depuis son émigration de l’île de La Réunion à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui, pour la première fois, il brise un silence et raconte à sa fille son histoire. Son récit nous dévoile des rêves et des douleurs mystérieuses qui trouvent leurs racines dans les blessures de l’histoire coloniale française.
Parcours 2021 • CorsicaDoc – Festival international du film documentaire d’Ajaccio • Ajaccio (France) • Section Nouveaux Talents
2021 • Festival de Film de la Villa Médicis • Rome (Italie) • Compétition internationale
2021 • États généraux du film documentaire • Lussas (France) • Sélection Docmonde
2021 • FIDMarseille – Festival International de Cinéma • Marseille (France) • Prix Premier & Prix Marseille Espérance
La critique FID
Retourner sur les traces de ses ancêtres, questionner son identité à travers l’histoire de son père, voici la tâche délicate à laquelle s’attèle Erika Etangsalé dans son premier long métrage. Tourné entre l’île de la Réunion et Mâcon, Lèv la tèt dann fénwar tresse une histoire de silence, de rêves obscurs, de douleurs mystérieuses et de violence sourde. Silence. Celui d’un père, qui n’a jamais parlé des traumatismes de l’exil et de l’arrivée en métropole. Douleur. Celle que partagent le père et la fille, au centre du corps, sans pouvoir s’en débarrasser. Violence. Celle de la politique migratoire française des années 1960-1980 portée par le Bumidom.
Offrant chair à cette histoire, Erika Etangsalé noue avec tact et pudeur sa voix à celle de son père qui, dans un récit toujours contenu, revient sur son « aller sans retour » vers la métropole, où il a vu ses aspirations rattrapées par la réalité hexagonale. Entre les séquences en couleur d’une province française, morne et mélancolique, les très belles images en noir et blanc des majestueux cirques volcaniques réunionnais redonnent vie aux « marrons », ces esclaves en fuite. D’un passé proche à un passé plus lointain, il y a peu, et c’est en creusant le mutisme de son père qu’Erika Etangsalé fait émerger une parole qui rappelle, tout en demi-teinte et en chuchotements, la mémoire de l’esclavage ainsi que les relents colonialistes d’une politique pas si lointaine, restée dans l’angle mort de l’histoire française.
Louise Martin-Papasian
L’avis de Tënk
Le premier documentaire de la réalisatrice Erika Étangsalé est un film envoûtant qui nous transporte dans la mémoire enfouie, dans les images de l’inconscient, celles qui surgissent dans les nuits éclairées par les rêves. La part de mystère liée à la transmission de l’histoire familiale reste en partie irrésolue, même si en faisant ce film elle accède enfin à la jeunesse de son père jusqu’ici tue. La beauté et la douceur tiennent à cette part inexpliquée qui cependant nous est communiquée au-delà des mots. C’est de ventre à ventre, de celui de son père au sien, du sien aux nôtres que le film transite afin de faire le deuil de ces choses que nous ne comprenons pas nous-mêmes, bien qu’elles fassent partie de nous.
Nous souhaitons que le cinéma demeure accessible à toutes et tous. La curiosité, et le plaisir des images ne doivent pas être un privilège. Les projections engendrent des coûts de diffusion, c’est pour cela que nous conseillons le prix de 5€.
L’adhésion annuelle à l’association est nécessaire pour assister aux séances. Elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
Avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire En présence de Enrico Masi et Davide Rabacchin Projection en pellicule 16mm
How I came here de Davide Rabacchin, 2019, Italie, court-métrage [Première Française] Shelter - Farewell to Edende Enrico Masi, 2019, Italie/France, 1h21
Avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire Une proposition de Tangente Distribution En présence de HélèneBaillot, RaphaëlBotiveau et LisaReboulleau
400 paires de bottes de HélèneBaillot et RaphaëlBotiveau, 2020, France, 17 min
MidnightTraveler de HassanFazili, 2021, États-Unis / Grande-Bretagne / Canada, 1h26
Avec le soutien de la Cinémathèque du Documentaire
Projection dans le cadre de Dominique Marchais, géographies sensibles - Un week-end en présence du cinéaste du 08 au 10 décembre 2023 à la Baleine, au Gyptis et au Videodrome 2
Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault |1963 | Canada | 1h45