Édito

 

Les Avant-gardes européennes des années vingt se sont réapproprié le cinéma déjà piégé par la narration et devenu ignorant de lui-même. Elles en ont fait une machine à regarder le monde en le réinventant. Un oeil nouveau en rupture avec les habitudes perceptives du corps passif, revivifiant la synesthésie et amplifiant la jouissance du voir par le saisissement corporel. La ville et son architecture proposait un espace d’expérimentation particulièrement propice. 


L’Homme à la caméra de Dziga Vertov

1929 | URSS | 1h07

Odessa s’éveille. Un jour comme les autres s’annonce. L’homme à la caméra sillonne la ville, son appareil sur son trépied à l’épaule. Il saisit son rythme et à travers lui celui des vies qu’il croise. Sans parole ni sous-titre, sans acteur ni décor, le film est d’une grande richesse formelle, le montage y jouant un rôle central. L’Homme à la caméra est une démonstration, une expérience, qui vise à prouver que le cinéma, quand il s’éloigne du récit, est le seul à pouvoir rendre compte de la réalité avec une telle force.

 

« Je suis un œil / Un œil mécanique / Moi, c’est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir / Désormais je serais libéré de l’immobilité humaine / Je suis en perpétuel mouvement / Je m’approche des choses, je m’en éloigne / Je me glisse sous elles, j’entre en elles / Je me déplace vers le mufle du cheval de course / Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l’assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent…

Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras. Libérée des frontières du temps et de l’espace, j’organise comme je le souhaite chaque point de l’univers. Ma voie, est celle d’une nouvelle conception du monde. Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas (…) C’est là que nous travaillons, nous maîtres de la vue, organisateurs de la vie visible (…) Maîtres des mots et des sons, les virtuoses du montage de la vie…»

 

Extrait du Manifeste du « Ciné-œil » – 1923

Lire le Manifeste

 

 


Informations pratiques

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu.

L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.


Toutes les séances du programme Pulsations urbaines

 

Pulsations urbaines | Magie urbaine
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

L’Homme à la caméra de Dziga Vertov | 1929 | URSS | 1h07 

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Pulsations urbaines | Déambulations
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Programme de courts métrages (durée 70 min) 

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Pulsations urbaines | Flux
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Programme de courts métrages (durée 70 min)

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Pulsations urbaines | Archiville
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Programme de courts métrages (durée 70 min)

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Pulsations urbaines | Comme en un rêve
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Programme de courts métrages

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Pulsations urbaines | Jeux d’ombres et de lumières
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Water and Power de Pat O’Neill | 1989 | États-Unis | 57 min

Séance accompagnée par Mireille Laplace

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte