Samedi 4 octobre 2025 · 19h00
Édito
Cette 19e séance de MAGMA s’annonce sous le signe du phantasme *, de l’invisible, de l’apparition et de la disparition.
Collage de films en miroirs et télescopages tissé à 8 mains [Carole Lorthiois, Justine Simon, Claire Lasolle, Darjeeling Bouton].
Entre ces fils tendus, se glisseront les deux musiciennes Héloïse Francesconi & Tyfen Guilloux réunies pour un duo impro électroacoustique inédit qui promet de nous hanter.
* Phantasme, fantasme : 1/ idée, représentation imaginaire suggérée par l’inconscient.
1ère partie
BOMBI
duo impro electroacoustique d’Héloïse Francesconi & Tyfen Guilloux
Bombi : bourdonnements, balbutiements et longues distances.
« De façon systématique, le grand rite bororo* de la visite des âmes débute la nuit, dans l’obscurité et le silence le plus complet, et après que tous les foyers ont été éteints. Les âmes ont peur du bruit ; mais sitôt leur arrivée, le vacarme se déchaîne. »
* Les Wodaabe sont un sous-groupe du peuple peul qu’on désigne parfois sous le nom de Bororos ou Mbororos, terme qui serait toutefois un terme péjoratif utilisé par les autres populations et signifiant « les bergers à l’abandon ».
Les Bororos peuplent aujourd’hui l’Afrique de l’Ouest dont ils sont originaires ainsi que le Brésil Central et Haïti où leurs ancêtres ont été esclavagisés par les Français.
Biographies
Héloïse Francesconi est compositrice et musicienne. À la guitare électrique comme à l’électronique, elle s’aventure autant dans un bruitisme sauvage que dans une noise minimaliste, toujours à la recherche d’une matière organique et dynamique. Elle est actuellement guitariste dans le trio Toru (noise instrumental / rock expé), a co-fondé le trio HHH (ambient spatialisé), Beatum Teckels (théâtre musical) et travaille sous son propre nom sur un projet solo au synthétiseur modulaire (drone, sweet harsh, ambient). Sa musique est expérientielle, sensible, sonique et parfois radicale.
https://heloisefrancesconi.bandcamp.com/
Tyfen Guilloux écrit de la poésie-fiction, compose des pièces acousmatiques et joue dans plusieurs projets de musique, en duo, trio, et parfois plus grands ensembles. Elle est la moitié de Quel enfer !, musique de boucles magnétiques avec Luci Schneider, un tiers de Nyet Nyet Nyet, trio de platines détournées avec Sean Drewry et Héloïse Francesconi, et s’investit dans des projets transdisciplinaires impliquant la danse, l’image 16mm ou l’installation. Éclatée entre plusieurs langages, sa pratique est traversée par les questions de mémoire(s), d’altérité et de récits arborescentes.
https://sansdoute.bandcamp.com
2ème partie
EXULTOIRE
Des extraits et des surprises autour de :
Altérations / Kô Murobushi
de Basile Doganis | 2018 | France | extraits
Un film qui est lui-même une sorte de danse – plutôt qu’un film sur la danse. Une rencontre entre danse et cinéma – plutôt qu’un film sur un danseur. Un documentaire explorant la danse et l’imaginaire de Kô Murobushi avec les moyens du cinéma.
La Bouche
de Camilo Restrepo | 2017 | France | 19 min
Un homme apprend la mort brutale de sa fille, assassinée par son mari. Temps suspendu pendant lequel oscillent besoin d’apaisement et désir de vengeance. Un film musical interprété par le maître percussionniste guinéen Mohamed Bangoura, « Diable Rouge », librement inspiré de sa propre histoire.
CIRCULATION
Maillage de films et d’extraits tissés à plusieurs mains sous le signe de l’invisible et de l’apparition.
[par Carole Lorthiois, Justine Simon, Claire Lasolle, Darjeeling Bouton].
Tandis qu’une rivière s’écoule paisiblement au coeur de la forêt, des éclairs lumineux menacent de faire disparaître l’image. Des sons parasites et des éclats de radio à ondes courtes troublent le calme de la nature. Anfractuosités de roches et ruines de bâtiments dans un paysage enneigé, gris, morne, battu par les vents. Un compteur Geiger vibre, lugubre. Le danger est invisible, et pourtant toute forme de vie n’aura pu échapper au terrible danger. Deux ans auparavant que ces images adviennent, la catastrophe de Tchernobyl a eu lieu, les radiations rampent sur le monde tout autour.
Quand Kō Murobushi danse, le temps se suspend et se dilate. Ses mouvements encerclent les secondes, son corps les captive et ses gestes les déploient. Nu et ridé, il traverse les âges et les mondes. Couvert de boue, il devient écorce d’arbre. Un autre tissu, et sa silhouette se dessine momie. Splendeur et douleur du butō envoûtant. Contemplatif et silencieux, Basile Doganis fait s’épouser danse et cinéma, et nous plonge dans cet étrange voyage tellurique où vie et mort sont une seule et même matière. Cette projection, hélas limitée à ne proposer qu’un extrait d’une dizaine de minutes, laissera cependant entrevoir la force expressionniste de ce film ALTÉRATIONS qui révèle avec intensité cette danse de l’invisible et des ténèbres, cette danse qui frappe la terre.
Un homme apprend la mort brutale de sa fille, assassinée par son mari. LA BOUCHE de Camilo Restrepo offre un temps suspendu pendant lequel oscillent besoin d’apaisement et désir de vengeance. Ce film musical interprété par le maître percussionniste guinéen Mohamed Bangoura, Diable Rouge, est librement inspiré de sa propre histoire.
Musée d’Art Moderne de New York en 2010. Durant 736 heures et 30 minutes, l’artiste Marina Abramovic est restée dans l’atrium du musée, invitant les autres à partager un contact visuel silencieux. The artist is present. La prestation passionnée d’Abramovic, empreinte de présence et de vulnérabilité, a suscité des réponses profondément émouvantes de la part des participants. Malgré la lourdeur de l’environnement médiatique de cet événement singulier, le regard fixe et implacable de l’artiste désarçonne. Son empathie, sa compassion nous invite à plonger en soi, au plus profond.
Avec ses Tirs, ici à Malibu en 1962, Niki de Saint Phalle commet l’une de ses fameuses tentatives d’assassinat pleines d’humour perpétrées contre l’ordre établi et la société patriarcale, autant qu’un acte thérapeutique. Artiste espiègle, elle déclare tirer ainsi parce qu’elle « aime voir le tableau saigner et mourir. » Ce dispositif cathartique et provocateur s’inscrit dans une série de douze actions spectaculaires réalisées en public avec la participation des spectateurs. Sur un panneau de bois, elle insère dans du plâtre divers objets, ainsi que des sachets de couleurs liquides qui éclatent sous l’impact des balles et dégoulinent en traînées bariolées.
MAGMA : SOIRÉES EN SONS ET EN IMAGES
Au VIDEODROME 2 depuis juin 2021 par Barton Barton
MAGMA c’est un cycle de séances hybrides musique / cinéma donné au VIDEODROME depuis 2021. Chaque proposition est une forme de collage fabriqué de façon intuitive – par ricochets, effets de miroir, contrastes, échos, prolongements. Rien n’est tout à fait lisible ou univoque, tout est livré dans une organicité manifeste. Rencontres sensorielles, lignes de crêtes, rêves éveillés, champs de tensions, violences du monde et son envers, rugissements, chants d’amour, forces contenues, puissances tapies dans d’invisibles profondeurs, MAGMA c’est tout cela. Un tunnel hors temps, une plongée en apné, intense et pas mal dense.
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Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 8€ et valable sur une année civile.
Il est aussi possible de prendre son adhésion en ligne ! Pour celleux qui le souhaitent et le peuvent, cette adhésion permet aussi de nous soutenir, en ajoutant un montant de son choix.
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