Dès le milieu des années 50, les figures de Burroughs, Kerouac, Ginsberg, Watts…imposent les grands thèmes d’un nouveau mode d’être : voyage-errance, expériences hallucinogènes, refus de la réussite sociale et de la norme sexuelle, référence aux philosophies orientales. La guerre du Vietnam plus tard apportera la dimension politique.

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Certains cinéastes américains de la côte ouest des États-Unis se sont tournés vers une spiritualité orientale faisant appel à des techniques de méditation, élaborant des mantras, des mandalas… L’influence hippie n’est pas loin. Les effluves de cannabis doivent aider à la création de films planants. La lenteur des rythmes, la douceur des matières et des couleurs doivent mener au nirvana en dépouillant l’âme de toute souffrance, de tout tourment. C’est ce à quoi tend James Whitney. A côté de ces aspirations, une magie païenne voire démoniaque (mais le bon démon) conduit Kenneth Anger à un monde hermétique rempli de signes cabalistiques ouvrant des failles dans notre monde rationnel. Le désir de rompre avec un monde matérialiste et violent a ouvert des voies vers d’autres utopies, mystiques et magiques.


Lapis

de James Whitney, 1963/66, USA, 9 min, 16mm

L’intention était une unité de structure qui résulterait en une expérience du tout… J’ai réduit le mode de structure à un motif pointilliste (dot pattern) qui donne une qualité appelée en Inde l’Akasha, un élément subtil avant la création comme la respiration de Brahma, la substance qui imprègne l’univers avant qu’il ne commence à s’effondrer, se diviser en un monde plus fini. Cette idée exprimée par des motifs pointilliste m’attirait beaucoup.

James Whitney, Gene Youngblood Expanded Inema Studio Vista, Londres 1970, p.223. Traduction D. Willoughby

 


Yantra

de James Whitney, 1950/57, USA, 8 min, 16mm

Yantra était à la base un mythe alchimique de la création conçu comme processus de transformation, une tentative pour accomplir une unité entre les événements cosmiques et psychiques, une réunion des réalités intérieures et extérieures. D’un écran totalement lumineux, un lent fondu au noir et vers la lumière à nouveau, dont le temps s’accélère jusqu’à un clignotement image par image, de l’incréé (Akasha) ou Pleroma à une vibration moindre, introduisant un état plus bas de la forme de l’énergie. De cet état inférieur de la création, une autre division entre univers positif et négatif avec une séparation horizontale du haut et du bas (séparation du ciel et de la terre), divisant l’atome primordial. Un déplacement du centre mène à un mandala circulaire inscrit dans un carré à travers lequel le flux des particules du Serpent dressé Kundalini, tel une fontaine, crée une orbite tournante ou un vaisseau (Grail) en forme de mandala. Une involution graduelle et un vide progressif ramènent au début et terminent le film.

James Whitney, Program Notes Retrospective James Whitney, Poetic Eye Series, Los Angeles country Museum of Art, November 1977.

Chumulum

de Ron Rice, 1964, USA, 26 min, 16mm

Le film de Ron Rice Chumulum a été réalisé à New York avec la participation des acteurs du film de Jack Smith, Norman Love, qui étaient en costumes, fumaient de l’herbe, méditaient, se balançaient sur des hamacs et se déplaçaient gracieusement au son lancinant du «chumulum», un instrument à cordes. La délicatesse et la transparence des couleurs et des textures ont une densité proche de celle du rêve, grâce aux surimpressions. Celles-ci, associées aux vrombissements hypnotiques du «chumulum», aux balancements des hamacs, aux ornements orientaux, de même que la confusion entre l’extérieur et l’intérieur, la danse cosmique des personnages costumés, la fumée tourbillonnante, font qu’un autre temps et un autre espace se déploient, une expansion de la conscience du corps. Selon P. Adams Siatney, « Le film devient une rêverie (celle du fumeur de haschich, Smith) dans laquelle le temps s’étire ou se rabat sur lui-même». Le film semble créer un espace cosmique qui combat l’aphasie de la vie moderne. »

Sally Banes

Inauguration of the pleasure Dome

de Kenneth Anger, 1954/66, USA, 38 min, 16mm

L’ombre de notre Seigneur Lucifer avance pendant que les Forces du Mal se rassemblent dans une messe de Minuit. La révolution du Magicien dansant autour de la Force de la Spirale Tournoyante, de la swastika solaire, jusqu’à ce que Lucifer -le Porteur de Lumière- fasse irruption.

Kenneth Anger, in Filmmakers’Cooperative, catalogue n°6, New-York, 1975

 

Kenneth dépeint un rassemblement de déités égyptiennes et helléniques, sous le contrôle d’un mage et d’une femme écarlate, jaillis de l’ imagination créatrice de mythes et de son maître préféré, Aleister Crowley. Dès le début, avec le rituel du réveil et de l’habillage, le film reconnaît la nature ad hoc de ses incarnations divines. Il s’agit à la fois de rajeunir d’anciens mythes et de montrer une mascarade contemporaine…

P. Adams Sidney in Underground Americain – Ed. Centre G. Pompidou, 1977

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