Édito

 

Les premières productions de l’ICAIC (Instituto Cubano de Artes e Industrias Cinematógraficos) constituent les oeuvres les plus représentatives et internationalement acclamées de la Révolution triomphante à Cuba. L’impulsion d’une nouvelle industrie cinématographique nationale et l’hétérogénéité de ses productions, témoignent à la fois de la réputation de la Révolution et d’une liberté singulière de création au sein des mouvances socialistes non-alignées de l’époque. L’histoire réelle est plus complexe. Cette icône du triomphe nationaliste s’est forgée dans le dialogue, fruit de collaborations étrangères qui étaient parfois la force principale dans les coulisses de l’institution.

Dans ce contexte, le rôle de Theodor Christensen se démarque, en tant que cinéaste et mentor des jeunes talents cubains. Beaucoup d’œuvres saluées pour leur « liberté artistique » sont le produit de ce dialogue largement méconnu. Notre programme présente certaines œuvres emblématiques de la période, re-contextualisées avec d’autres moins connues. On retrouve les complexités internes, les suppressions et les réappropriations, derrière la constitution de l’exception culturelle cubaine.


Dit Navn Er Kvinde de Theodor Christensen

1961 | 29 min | VOSTFR

Film sur les avancées vers l’égalité des femmes au Danemark. Theodor Christensen interroge la satisfaction des danois sur leurs ‘réussites’ en matière féministe. Si le Danemark était bien l’un des pays les plus égalitaires au monde à l’époque, Dit navn er kvinde se demande ce que ça veut vraiment dire. Ironique, le titre fait référence aux paroles d’Hamlet « Frailty thy name is woman« . Le cinéaste démonte les restes du patriarcat cachés sous la modernisation de l’après-guerre.

 

Ella de Theodor Christensen

1964 | 35 min | VOSTFR

Ella est le premier film produit par l’ICAIC sur la place des femmes dans le cadre de la révolution. Y sont explorées les vies multiples d’une actrice en herbe, femme moderne, de sa mère, aussi inquiète que consciente de cette modernité, d’un lieutenant de l’armée et
d’anciennes travailleuses du sexe.

Un des films, sinon le plus, complexes et subtils, des films engagés internationalistes. Produit d’une profonde connaissance du pays dans lequel Christensen a vécu pendant trois long étapes (qu’il appellera « mi segunda patria« ), Ella déconstruit beaucoup de mythes de la gloire inévitable de la Révolution pour faire le portrait d’un pays en transformation totale. Si selon Fidel en 1962 « La revolución dentro de la revolución es el papel de las mujeres« , Christensen explore comment ça pourrait se faire en pratique. C’est un film sur « les énormité des choses qui changent, autant que sur énormément de choses qui restent sans changer.


Theodor Christensen a été une figure clé dans le développement du mouvement documentaire danois. En tant que réalisateur, il a fait une cinquantaine de films, aussi en tant que scénariste, théoricien du cinéma, critique et professeur de cinéma. Selon de nombreux cinéastes cubains, aucun autre réalisateur européen n’a eu autant d’influence sur le développement cinématographique de l’île. Theodor Christensen considérait le film documentaire comme la preuve de la santé d’une industrie cinématographique capable de façonner le débat public. Le documentaire était par définition une entreprise « anti-bureaucratique », le fer de lance d’un cinéma qui peut entrelacer la vie culturelle avec la politique d’une nation. Arrivé à Cuba en 1962, il a travaillé à l’ICAIC où il a représenté l’Institut du Film auprès du gouvernement, tout en s’engageant pour la liberté artistique.


Informations pratiques

Rejoindre l’évènement Facebook

La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.


Toutes les séances du cycle cinéma cubain

 

Cinéma cubain | La Mort d’un bureaucrate
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

La Mort d’un bureaucrate de Tomás Gutiérrez Alea | 1966 | 1h27 | VOSTFR

Cinéma cubain | Focus sur Fausto Canel
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Hemingway de Fausto Canel | 1963 | 20 min | VOSTFR

El Final de Fausto Canel | 1964 | 28 min | VOSTFR

Desarraigo de Fausto Canel | 1964 | 1h18 | VOSTFR

Cinéma cubain | Focus sur Theodor Christensen
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Dit Navn Er Kvinde de Theodor Christensen | 1961 | 29 min | VOSTFR

Ella de Theodor Christensen | 1964 | 35 min | VOSTFR

Cinéma cubain | Salut les cubains
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Courts métrages de Humberto López y Guerra | 1964-1979 | 45 min | 16mm

En présence du réalisateur

Salut les cubains de Agnès Varda | 1964 | 30 min | pellicule 16mm

Cinéma cubain | Havana
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Havana de Jana Boková | 1990 | 1h45 | VOSTEN | [sous réserve]

Cinéma cubain | Mémoires du sous-développement
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Mémoires du sous-développement de Tomás Gutiérrez Alea | 1968 | 1h37 | VOSTFR

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte