Édito

 

Les premières productions de l’ICAIC (Instituto Cubano de Artes e Industrias Cinematógraficos) constituent les oeuvres les plus représentatives et internationalement acclamées de la Révolution triomphante à Cuba. L’impulsion d’une nouvelle industrie cinématographique nationale et l’hétérogénéité de ses productions, témoignent à la fois de la réputation de la Révolution et d’une liberté singulière de création au sein des mouvances socialistes non-alignées de l’époque. L’histoire réelle est plus complexe. Cette icône du triomphe nationaliste s’est forgée dans le dialogue, fruit de collaborations étrangères qui étaient parfois la force principale dans les coulisses de l’institution.

Dans ce contexte, le rôle de Theodor Christensen se démarque, en tant que cinéaste et mentor des jeunes talents cubains. Beaucoup d’œuvres saluées pour leur « liberté artistique » sont le produit de ce dialogue largement méconnu. Notre programme présente certaines œuvres emblématiques de la période, re-contextualisées avec d’autres moins connues. On retrouve les complexités internes, les suppressions et les réappropriations, derrière la constitution de l’exception culturelle cubaine.


Hemingway de Fausto Canel

1963 | 20 min | VOSTFR

Avec sa maison à Cuba comme point de départ, un montage évocateur de la vie et de l’œuvre du célèbre écrivain américain Ernest Hemingway.

El Final de Fausto Canel

1964 | 28 min | VOSTFR

Un cas méconnu de censure. Originalement prévue comme partie d’un film d’anthologie intitulé Un poco más de azul, dont la demande de production a été interdite. Le bleu du titre représente le libéralisme dans un contexte de plus en plus « rouge ». El Final ironise la trivialité de la bourgeoisie fascinée par son propre rôle de cicérone pour des européens qui voudraient connaître la Révolution. La présentation du discours de Castro, encadré comme show télévisé, a été considérée comme un manque de respect au leader. Dans cette version, la séquence est restaurée et donne l’opportunité de voir une version inédite à l’époque.

 

Desarraigo de Fausto Canel

1964 | 1h18 | VOSTFR

La réalité de Cuba en révolution, vue par un ingénieur argentin et une architecte cubaine qui luttent pour maintenir leur amour au milieu du maelström, mais aussi des relations et de l’inadaptation d’un individu au milieu des tensions et des énormes transformations générées par le développement de la Révolution.

Avec la collaboration de Mario Trejo et Theodor Christensen, Fausto Canel réalise un film sur l’engagement, où la protagoniste ce n’est pas un bourgeois dissolu mais une femme révolutionnaire. Sa réticence à trahir son pays, même en voyant qu’il va mal, thématise les mêmes sujets que le film plus connu de Tomás Gutiérrez Alea, Mémoires du sous-développement, projeté en clôture de cette semaine.

« Déracinement a été l’un des films les plus vivants, les plus représentatifs et les plus chauds du Festival de San Sebastian. »

Mention spéciale du jury, Festival de San Sebastian, 1965

Fausto Canel

Fausto Canel a rejoint l’ICAIC dès sa fondation. De 1959 à 1967, il travaille comme assistant réalisateur (Sexto Aniversario, Las doce sillas) et se lance très vite dans la réalisation de documentaires : Carnaval, en 1960 ; Hemingway en 1962. Desarraigo réalisé en 1965, est scénarisé par Mario Trejo et Canel lui-même, et met en vedette Sergio Corrieri, Roberto Lazo, Raúl Eguren, Sofía Iduate, Fernando Bermúdez, Helmo Hernández, Julito Martínez, Reynaldo Miravalles, Yolanda Farr et José Taín. Desarraigo, primé au festival du film de San Sebastian, est le premier film cubain à obtenir une reconnaissance internationale en dehors de l’ancien bloc soviétique.

 


Informations pratiques

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.


Toutes les séances du cycle cinéma cubain

 

Cinéma cubain | La Mort d’un bureaucrate
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

La Mort d’un bureaucrate de Tomás Gutiérrez Alea | 1966 | 1h27 | VOSTFR

Cinéma cubain | Focus sur Fausto Canel
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Hemingway de Fausto Canel | 1963 | 20 min | VOSTFR

El Final de Fausto Canel | 1964 | 28 min | VOSTFR

Desarraigo de Fausto Canel | 1964 | 1h18 | VOSTFR

Cinéma cubain | Focus sur Theodor Christensen
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Dit Navn Er Kvinde de Theodor Christensen | 1961 | 29 min | VOSTFR

Ella de Theodor Christensen | 1964 | 35 min | VOSTFR

Cinéma cubain | Salut les cubains
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Courts métrages de Humberto López y Guerra | 1964-1979 | 45 min | 16mm

En présence du réalisateur

Salut les cubains de Agnès Varda | 1964 | 30 min | pellicule 16mm

Cinéma cubain | Havana
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Havana de Jana Boková | 1990 | 1h45 | VOSTEN | [sous réserve]

Cinéma cubain | Mémoires du sous-développement
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Mémoires du sous-développement de Tomás Gutiérrez Alea | 1968 | 1h37 | VOSTFR

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte