En raison d’un problème technique, nous sommes désolés de devoir annuler la projection.

L’exposition La terre où est né le soleil présente le travail Julien Lombardi réalisé dans la région de Wirikuta, au Mexique, qui documente l’existence fragile d’une terre sacrée dans un monde global.  Pour éclairer et commenter son travail, il a choisi deux films : Koyaanisqatsi (vendredi 7 juin) et Lajamanu (mardi 11 juin)

Le vernissage de l’exposition aura lieu le jeudi 16 mai à partir de 18h30 à la librairie Zoème, 8 rue Vian, 13006 Marseille.


Koyaanisqatsi

De Godfrey Reggio, musique de Philip Glass – 1982, USA, 1h27, VoSTFR

Le film n’est pas une œuvre narrative mais documentaire. Il propose des images où l’on joue sur les échelles d’espace et de temps pour montrer au spectateur le monde où il vit sous un angle différent, et l’inviter lui-même à conclure dans le sens qu’il jugera bon. On peut considérer ce film par moments comme une description enthousiaste de la technologie, parfois au contraire comme une vive critique de celle-ci. Le réalisateur admet avoir voulu montrer ce qu’il nomme la beauté de la bête.

Une chose ne fait pas de doute à la vue du film : la technologie qui, il y a peu (du temps des Hopis, par exemple) n’était qu’utilitaire, est maintenant omniprésente et se développe selon sa logique propre.
Une image impressionnante d’une ville vue du ciel à différentes échelles se termine par la photographie des circuits d’un microprocesseur ; l’image est claire : la population humaine, quand elle est prise dans son ensemble, a (à peu près) autant de liberté d’action que les électrons dans un microprocesseur. Même si l’individu reste libre, son ensemble, lui, ne l’est plus totalement et n’est pas programmé pour l’être. La frénésie de l’activité urbaine (dans la très esthétique séquence The Grid, tournée à l’accéléré) alterne avec une image frappante d’ennui et de vide intérieur des individus quand ils ne sont plus en train de produire (séquences passées au ralenti).

Source : Wikipédia

La bande annonce

Home, le film de Yann Arthus-Bertrand sorti en grandes pompes (…), est un plagiat éhonté de Koyaanisqatsi, « documentaire d’auteur » de 1983 injustement méconnu. La comparaison entre les deux films n’en devient que plus éclairante, car elle permet d’entrevoir le gouffre qui s’est creusé entre deux époques : celle où l’écologie ne préoccupait qu’une poignée de citoyens et d’intellectuels précurseurs, et la nôtre, où elle a été récupérée par des idéologues de salon et de grands industriels en quête de respectabilité.
Avant de nous intéresser au discours que tiennent les deux films – et à ce qu’ils révèlent de leurs époques respectives –, revenons sur les circonstances de leur conception, sur leurs points communs et leurs différences formelles.

En 1975, le documentariste américain Godfrey Reggio, qui s’était fait connaître en coordonnant pour l’Union Américaine pour les Libertés Civiles une campagne de sensibilisation sur les risques liés aux avancées technologiques (violation de la vie privée, contrôle des populations), entreprend de rassembler des images montrant les rapports de l’homme à son environnement. Venues principalement des États-Unis, la plupart sont directement tournées par le chef-opérateur Ron Fricke. Bénéficiant du soutien de Francis Ford Coppola, Reggio convainc le compositeur Philip Glass de réaliser la partition d’un film qui demandera au total six années d’efforts et de montage, et ne sortira qu’en 1983 sur les écrans américains. Au départ, il ne devait avoir aucun titre, mais pour des raisons légales d’exploitation, les auteurs sont contraints d’en choisir un ; ce sera Koyaanisqatsi, ce qui dans la langue des Amérindiens Hopi, peut signifier tout à la fois : « vie folle », « vie tumultueuse », « vie se désagrégeant », « vie déséquilibrée » et « un état d’existence qui exige un autre mode de vie ». Poursuivant ce qui deviendra l’œuvre de sa vie, Reggio réalisera deux « suites » à Koyaanisqatsi, toujours mises en musique par Philip Glass : en 1989, Powaaqatsi, produit par George Lucas, s’intéressera à l’occidentalisation du monde, puis en 2003, Naqoyqatsi, produit par Steven Soderbergh, s’attaquera au règne des images et à la violence des représentations. C’est sur près de trente ans que s’étale la « trilogie Qatsi ».

Koyaanisqatsi ne raconte délibérément aucune histoire. Il s’agit avant tout d’une œuvre poétique, qui parle à l’intelligence par l’intermédiaire des sens. Pendant la gestation de son film, Reggio découvre trois prophéties hopi, qui vont orienter son travail : « Si l’on extrait des choses précieuses de la terre, on invite le désastre » ; « Près du Jour de Purification, il y aura des toiles d’araignées tissées d’un bout à l’autre du ciel » ; « Un récipient de cendres pourrait un jour être lancé du ciel et il pourrait faire flamber la terre et bouillir les océans ». Le film est composé de douze « chapitres » dont la succession n’est marquée que par la partition de Philip Glass, divisée en autant de « mouvements ». L’homme est absent des tout premiers chapitres : Reggio montre des images de nature vierge qui évoque les débuts du monde, sur un rythme lent et une musique répétitive, à la fois dépouillée et majestueuse. Au fur et à mesure, et avec quelques pauses, le film va s’accélérant avec l’apparition de l’activité humaine, et tandis que la mélodie se déchaîne jusqu’à une apothéose de bruit et de fureur les plans se succèdent de plus en plus frénétiquement, à la fois grâce au montage et par l’augmentation de la vitesse à l’intérieur des plans eux-mêmes. Le tout dernier chapitre, mélancolique et apaisé, s’achève sur un fond noir où s’inscrivent les prophéties hopi. Pas une seule fois dans le film on n’entendra une voix humaine.

Source : Critikat : Lire l’entièreté de l’article


Sur l’exposition La terre où est né le soleil – Zoème

Vernissage jeudi 16 mai à partir de 18h

Enclavé dans une vallée désertique du centre du Mexique, Wirikuta est un lieu de pèlerinage et de culte pour les indiens Huichols. De la Conquista à l’ère industrielle, ce territoire s’est ouvert à de nouvelles communautés sans perdre son intégrité, ni sa vocation spirituelle. A présent, ces terres sont l’objet de toutes les convoitises et elles sont le théâtre d’une lutte où s’affrontent des conceptions du monde irréconciliables. Plutôt que prendre parti pour les uns ou pour les autres, l’intention de ce travail se résume ici à une question : comment pouvons-nous envisager un avenir commun sans comprendre comment nous construisons notre présent ? Après deux années d’investigation, ce projet prend la forme d’un récit polyphonique et spéculatif. Il propose une traversée des cultures, des croyances, des activités et des relations qui coexistent dans ce lieu si particulier. Avec des photographies, des vidéos et toutes sortes de documents numérisés, Julien Lombardi tente d’expérimenter les dialogues possibles entre les imaginaires et les sensibilités qui façonnent quotidiennement cette terre sacrée.

Source : contemporaneitesdelart.fr

Julien Lombardi

Diplômé d’une Maîtrise d’Ethnologie, Julien Lombardi appréhende la photographie comme un outil d’expérimentation et d’investigation visuelle. Son travail est découvert du large public grâce à la Bourse du Talent dont il est lauréat en 2009 avec sa série Artefact, travail d’exploration nocturne qui sonde l’espace rural et repose sur une collection d’objets libérés de leur utilité. Depuis, il expose régulièrement ses travaux dans des galeries, des festivals et des centres d’art en France et à l’étranger. Parmi ses travaux : Dérive, réalisé en 2010, qui s’empare des notions de décor et d’artifice et fait apparaître la ville comme un espace scénographique sans usage ; Processing Landscape (2012-2013), qui questionne la fabrique d’images sans références au réel ; L’Inachevé (2012-2015), projet de recherche documentaire en Arménie publié chez l’éditeur Le Bec en l’Air en 2017 ; EgoTour (2016) analyse l’impact de l’industrie touristique sur nos sociétés et nos représentations de l’ailleurs en enquêtant sur le site des Pyramides de Gizeh.


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