Né en Lituanie, chassé de son pays par les troupes soviétiques, Jonas Mekas est interné plusieurs années, avec son frère Adolfas, dans un camp de travail de l’Allemagne nazie, puis dans des camps de réfugiés au sortir de la guerre, avant de pouvoir rejoindre les États-Unis en 1949. Plongé dans la jungle new-yorkaise, il s’achète une caméra Bolex, qui ne le quittera plus, et commence à tenir un journal filmé. Des instants de vie, la solitude des exilés ou l’effervescence de la contre-culture des années 60, autant d’archives de l’intime, où se croisent Allen Ginsberg, Andy Warhol et le Velvet Underground. Walden, Reminiscences of a Journey to Lithuania, Lost Lost Lost… Des films qui révolutionnent le monde cinématographique et participent à l’épanouissement du cinéma underground, érigé en parallèle à l’industrie hollywoodienne. Poète et « filmeur », Mekas est aussi journaliste, critique, programmateur et conservateur. Porte-voix d’un cinéma alternatif et expérimental, l’un des grands cinéastes qu’a connu l’Amérique, mort à 96 ans, et dont nous célébrons le centenaire en 2022.

Plusieurs structures se réunissent à Marseille pour fêter son cinéma : Videodrome 2, le FIDMarseille, le CIPM, la Fondation Camargo, Art-o-rama. Avec le soutien du Centre Culturel lituanien.


Séance accompagnée par Cécile Tourneur, docteure en Histoire et Esthétique du cinéma

Cécile a consacré son travail de thèse à la voix dans l’oeuvre de Jonas Mekas, à travers une approche pluridisciplinaire. Elle a publié des articles sur Chantal Akerman, Vincent Dieutre, Johan van der Keuken et poursuit ses recherches sur le son dans le cinéma documentaire et autobiographique.


Lost, Lost, Lost de Jonas Mekas

1976 | États-Unis | 3h | VOSTFR | pellicule 16mm

Poète et héros de la contre-culture américaine, Jonas Mekas, né en 1922 en Lituanie, est l’inventeur du Journal filmé. Déplacé de son pays natal lors des invasions soviétique et nazie, Mekas commence à filmer dès son arrivée à New York en tant que réfugié politique. Lost Lost Lost, tourné sur une période de quatorze ans, constitue un témoignage de la contre-culture des années 50 ainsi que de l’évolution du style de son cinéma.

 

 

« Ces six bobines retracent une époque de désespoir, de tentatives désespérées pour faire pousser des racines dans un nouveau sol, pour créer de nouveaux souvenirs. Dans ces six douloureuses bobines j’essaie de montrer ce qu’éprouve une personne exilée, ce que je ressentais pendant ces années. Cela décrit l’état intérieur d’une Personne Déplacée qui n’a pas encore oublié son pays natal mais qui n’en a pas encore acquis un nouveau. La sixième bobine est une bobine de transition où l’on commence à voir de l’apaisement, où je commence à trouver des moments de bonheur. Une nouvelle vie commence. »

  • Jonas Mekas

« La frontière disparaît entre un artefact — une œuvre d’art, conçue comme telle, une pure fabrication de l’imaginaire — et ce qui peut être décrit comme le témoignage d’un poète ; aussi sincère et honnête comme seul un poète peut l’être. Lost Lost Lost marque peut-être le début d’un nouveau genre, dans la lignée d’un Gide, d’un Sartre, d’un Malraux, mais en cinéma. »

  • Antonin J. Liehm, Thousand Eyes

« I am trying to remember », peut-on lire dans un intertitre récurrent. Par ce geste rétrospectif qu’opère Mekas, dont les paroles scandées ponctuent les différentes bobines, le film ne cesse de penser ce que le cinéma fait à la mémoire. Odyssée de la mémoire et parangon d’un cinéma « avec un accent » (Hamid Naficy), Lost, Lost, Lost constitue l’une des œuvres les plus bouleversantes du poète et cinéaste récemment disparu, dont cette projection exceptionnelle célèbrera affectueusement le souvenir.

  • Faye Corthésy

Informations pratiques

Rejoindre l’évènement Facebook

La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.


Tarif de la séance

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.


Toutes les séances du cycle Jonas Mekas

 

Jonas Mekas 100! | Lost, Lost, Lost
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

En partenariat avec le FIDMarseille, le CIPM, la Fondation Camargo, Art-o-rama

Avec le soutien du Centre Culturel lituanien et de la Région Sud

Lost, Lost, Lost de Jonas Mekas | 1976 | États-Unis | 3h | VOSTFR | pellicule 16mm

Séance accompagnée de Cécile Tourneur, docteure en Histoire et Esthétique du cinéma

 

Jonas Mekas 100! | Courts métrages
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

En partenariat avec le FIDMarseille, le CIPM, la Fondation Camargo, Art-o-rama

Avec le soutien du Centre Culturel lituanien et de la Région Sud

Séance de courts métrages

Séance accompagnée de Cécile Tourneur, docteure en Histoire et Esthétique du cinéma

Jonas Mekas 100! | As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

En partenariat avec le FIDMarseille, le CIPM, la Fondation Camargo, Art-o-rama

Avec le soutien du Centre Culturel lituanien et de la Région Sud

As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty de Jonas Mekas | 2000 | Documentaire/Expérimental | 4h48

 

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte