Le MUFF, c’est l’amour, du poétique, du pornographique, du beau, du politique, du bizarre, du comique, du romantique, du violent, du sibyllin, du féministe, du laid, de l’occulte, du contemplatif, du pauvre, du spirituel… des souterrains. Les rebuts, les parias, les boiteux, les très vieux, les anonymes, …Le cinéma et la musique laissés sur le bord de la route, mais qui continuent de naviguer, hors du circuit.

Le festival MUFF connaitra sa 3ème édition du 24 au 28 octobre prochain, et fait une fois de plus le pari d’une programmation de répertoire ou inédite. Ainsi l’expérimental culte côtoiera le gore en passant par le film  cameraless et les performances visuelles et sonores proposées traverseront, comme les années précédentes, tout un pan des scènes d’avant-garde et d’esthétiques underground.
Comme nous l’avions évoqué dans notre édito 2017, nous souhaitons encore et toujours en 2018, coupler à l’indéniable dimension de divertissement d’un tel évènement, une dimension politique que nous considérons comme absolument nécessaire aux formes d’art que nous défendons. Ainsi, alors que les temps sont durs et que l’horizon s’obscurcit de jour en jour pour certainEs, ici et ailleurs, nous voulons que cette programmation reflète également nos valeurs et nos aspirations.

VIVA EL MUFF !

 

 

17h00 – DOMINIC GAGNON, L’Observatoire du mouvement : Early Works

Depuis 2009, Dominic Gagnon développe une méthode de réalisation qu’il a lui-même nommé « saved footage ». Soit regarder, choisir, monter, finalement faire des films à partir de vidéos non-virales hébergées sur des plateformes de médias sociaux, son fournisseur principal de rareté du net étant Youtube.  Ces vidéos sont sauvées d’une part de l’oubli, la plupart d’entre elles existant en marge d’un phénomène de bouche-à-oreille, de sponsoring ou encore de vlogging mais aussi de leur probable suppression du site web qui les abritent. Cette volonté ubiquité provoquée par ce travail de recherches sur Youtube est comme annoncée dans ces premiers travaux où le cinéaste canadien se pose en voyeur intemporel, où « collaborateur objectif », comme il aime s’appeler.

Dans PARAPLUIE BOMB CITY, il filme en VHS des corps s’exécutant dans des villes impersonnelles, recueillant ainsi accident, émotion, impression quotidiennes auxquelles on ne peut se soustraire. Avec  BELUGA CRASH BLUES,  l’observation se situe cette fois-ci dans le rapport de l’homme à la machine et son aliénation. La limite floue entre found-footage et images prises à la dérobée atteint son paroxysme avec DU MONTEUR A EXPLOSION, troisième film du réalisateur. On y rencontre des visages en alerte dans des aéroports, courses automobiles, systématiquement tournés vers un hors-champ.

Parapluie Bomb City
Dominic Gagnon – 1996, Canada, 12 min
Un groupe d’enfant s’amuse dans un parc. Le temps s’arrête et transforme leurs jeux en querelles.


Beluga Crash Blues

Dominic Gagnon -1997, Canada, 19 mn
La machine n’est plus actionnée par l’homme; n’est plus une extension de son corps et de sa force. L’homme est désormais animé par la machine

Du Moteur à Explosion 
Dominic Gagnon – 2000, Canada, 41 mn
Libre association d’images de courses automobiles, d’avions et d’aéroports, d’hommes et de femmes en attente. Transport international, architecture, essence et anxiété.

 

 

19h30 – L’érotisme expérimental de Barbara Hammer [Fragment 1]

Engagée dans le questionnement et le déplacement des représentations, des identités sociales et sexuelles, dans la diffusion d’objets troublant les régimes sensibles dominants, l’équipe du MUFF ne pouvait que rendre hommage à Barbara Hammer en proposant (seulement) un fragment d’une œuvre éclectique et foisonnante pour un gros morceau d’histoire. Avant-gardiste et passionnée de peinture, Barbara Hammer est une cinéaste de la sensualité et des expériences perceptives, faisant montre d’une recherche continuelle, tout autant formelle qu’ existentielle, sur la voie politique de l’art. Dès ses débuts dans les années 70’s, c’est en tant qu’ activiste féministe et lesbienne qu’elle investit le champ de l’expérimentation, bouleversant les codes cinématographiques de la perception des corps féminins et de l’amour saphique, pionnière queer dans une histoire du cinéma hétéronormée et territoire majoritairement masculin. Elle a œuvré sans relâche à écrire une autre histoire du cinéma qui porte la voix et inscrit les corps « de celles et ceux dont on a nié l’expression personnelle. », tout en développement un langage cinématographique unique, à la singularité irréductible.  Et si vous affichez un penchant érotique pour les fruits, les fleurs et l’eau…

Dyketatikcs
Barbara HAMMER – 4 min  | 1974 | USA | couleur| sonore | DCP

En 1974, quand j’ai fait DYKETACTICS, la première histoire d’amour au cinéma par une lesbienne, je n’avais jamais vu de film, quel qu’il soit, réalisé par une lesbienne reconnue. Je commençais à m’intéresser à l’identité de l’artiste femme, de l’artiste lesbienne qui crée sans référence lesbienne en art. Bien que je n’aie jamais vu auparavant de film dans lequel les femmes fassent l’amour, je me souviens que ce n’est pas la sexualité elle-même qui me poussa à faire le film. Ce fut plutôt la sensualité, l’expérience du toucher et de la sensation qui traduisaient au plus haut point, pour moi, l’amour d’une femme pour une autre femme.”

I WAS / I AM
Barbara HAMMER – 1973, USA, n&b, sonore, 16mm, 6 min 30

L’un des trois premiers films 16 mm réalisés par Barbara HAMMER. La cinéaste troque sa robe et sa couronne de jeune fille pour une veste en cuir de motarde lesbienne. Les références symboliques à Maya DEREN viennent souligner son influence sur Hammer. Projeté en ouverture de la rétrospective Hammer au MoMA, New York en 2010.

Pools
Barbara HAMMER & Barbara KLUTINIS – 1981, USA,  couleur, sonore,16 mm, 6 min

Jour après jour, je prenais un plus grand plaisir à la réflexion lumineuse sous-marine d’une piscine, jusqu’à ce que j’étudie l’histoire des piscines. Celle-ci fut dessinée par Julia Morgan, première architecte américaine diplômée de l’Académie des beaux-arts de Paris. Elle conçut 20 piscines et 1000 immeubles. Barbara KLUTINIS et moi-même, souhaitions faire un film sur sa force architecturale, et éprouver – la piscine – dans plus de deux dimensions. Il nous sembla que nous appréhendions comme femmes le travail artistique d’une autre femme.

Double Strength
 Barbara HAMMER – 1978, USA, couleur, sonore, 16 mm, 16 min

Quatre étapes d’un amour romantique lesbien entre deux artistes «performers», qui dans leur travail utilisent des pas de danse ainsi qu’un trapèze.

Pond and waterfall
Barbara HAMMER – 1982, USA, couleur, silencieux, 16mm, 15 min

 

La réalisation de Pools me laissa insatisfaite et lorsque je vis une source et son lac à la luxuriante végétation aquatique, je réalisai que c’était ce que je voulais faire quand j’avais fait Pools. Je souhaitais que le spectateur soit dans l’eau comme une grenouille l’est et circule à travers les étangs en ressentant avec plaisir les couleurs comme si il/elle était amphibie. À la vision des rushes sur une Moviola, je trouvais que ça allait bien trop vite, je voulais la vitesse de défilement la plus lente que la machine pouvait offrir: quatre images/seconde. Je refilmai l’intégralité du film et m’absorbai dans le côté pictural à la Monet tant et si bien que je gelai certaines des images qui me plaisaient le plus. Je pense souvent au fait que le film est une illusion d’image arrêtée.

 

20h30L’érotisme expérimental de Barbara Hammer [Fragment 2]

« C’est un acte politique de travailler et de parler en tant que lesbienne dans le monde de l’art, et de parler en tant qu’artiste d’avant-garde à un public gay et lesbien. » (texte papier du fragment 2)

Sanctus
Barbara Hammer – 19 min | 1990 | USA | couleur | sonore | 16 mm

À partir de séquences filmées aux rayons X tournés par le docteur James Sibley Watson dans les années 50 et 60 (qui avait réalisé avec James Webber The Fall Of The House Of Usher et Lot In Sodom).

 

Menses
Barbara HAMMER4 min| 1974 | USA | couleur | sonore | 16mm

Une comédie désabusée sur les aspects ironiques de la menstruation pendant laquelle des femmes jouent leur propre drame sur un coteau en Californie, dans un supermarché, selon un rituel (appuyé par un filtre rouge), celui de la formation des liens affectifs mutuels. MENSES mélange à la fois l’imagerie et la politique des menstruations sous un air subtil de comédie et de drame.

Generations
Barbara HAMMER – 30′ 00/ 2010 / USA / coul-n&b / sonore / 16mm

Generations est un film sur la transmission et le legs d’une tradition de la pratique personnelle du cinéma expérimental. Barbara HAMMER, réalisatrice reconnue et âgée de soixante-dix ans, confie sa caméra à Gina Carducci, une jeune cinéaste queer. Au cours des derniers jours d’existence du parc Astroland à Coney Island, les deux femmes, chacune tournant ses propres images, s’aperçoivent que le principe du vieillissement inévitable trouve un écho dans l’architecture du parc d’attractions. Leurs travaux respectifs, développés séparément, sont réunis en dernier lieu pour générer un document aussi authentiquement expérimental que générationnel.

BIOGRAPHIE DE BARBARA HAMMER

 

 

 

22h00 : LE FILM DE FESSES

Queen Bee Empire
Samuel Shanahoy, 2015, Nouvelle-Zélande, 52 mn, VoSTFR
[Première Nationale ]
Quee Bee Empire est un film autoproduit et théâtral dans lequel nous suivons pendant une journée les sexcapades dea amiEs Tracey, Stacey, Lacey, Kacey et Macey au cours d’un été chaud et moite. Entre pool parties, sextoys à paillettes, et autres fantasmes qui font rougir les joues et les fesses, Samuel prend le parti de laisser les tabous de côté au profit d’une représentation joyeuse des sexualités où l’on rit autant que l’on gémit. Ici, on se joue des codes et des corps de l’hétéronorme et l’on introduit un peu de fables adolescentes dans des orgies multicolores et sucrées.

L’équipe entière, de la technique à la distribution, est composée de personnes queer s’autoassignant à des genres, des sexualités et identités différentes. Et par delà son caractère fictionnel, Queen Bee Empire est une ode à l’émancipation, l’autodétermination et au(x) plaisir(s.)

 

 

23h30 : La séance de minuit – KUSO


Kuso
Steve Ellison aka Flying Lotus, 2017, USA, 1h32 , VoSTFR

Suite à une terrible tremblement de terres, plusieurs survivants, devenues des mutants urbains, sont coincés dans les décombres d’un Los Angeles apocalyptique. A travers un réseau d’émissions de télévisions improvisées et hallucinées, Kuso nous embarque dans un dédale de saynètes gores et surréalistes.

Steven Ellison a.k.a Flying Lotus est un artiste californien émanant de la scène hip-hop alternative. Kuso est son premier film

 

 


 

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