Le MUFF, c’est l’amour, du poétique, du pornographique, du beau, du politique, du bizarre, du comique, du romantique, du violent, du sibyllin, du féministe, du laid, de l’occulte, du contemplatif, du pauvre, du spirituel… des souterrains. Les rebuts, les parias, les boiteux, les très vieux, les anonymes, …Le cinéma et la musique laissés sur le bord de la route, mais qui continuent de naviguer, hors du circuit.
Le festival MUFF connaitra sa 3ème édition du 24 au 28 octobre prochain, et fait une fois de plus le pari d’une programmation de répertoire ou inédite. Ainsi l’expérimental culte côtoiera le gore en passant par le film  cameraless et les performances visuelles et sonores proposées traverseront, comme les années précédentes, tout un pan des scènes d’avant-garde et d’esthétiques underground.
Comme nous l’avions évoqué dans notre édito 2017, nous souhaitons encore et toujours en 2018, coupler à l’indéniable dimension de divertissement d’un tel évènement, une dimension politique que nous considérons comme absolument nécessaire aux formes d’art que nous défendons. Ainsi, alors que les temps sont durs et que l’horizon s’obscurcit de jour en jour pour certainEs, ici et ailleurs, nous voulons que cette programmation reflète également nos valeurs et nos aspirations.

VIVA EL MUFF !


19h00
:: Apéro lancement de la fusée MUFF!

 

 

20h00
:: Terror Nullius de Soda_Jerk, 2018, Australie, 54 mn, VoSTFR
[ Première Nationale ]

TERROR NULLIUS est une fable politique vengeresse offrant une mythologie non-écrite du nationalisme australien. Ce film expérimental, fabriqué à partir de longs métrages, travaille contre l’archive officielle et hégémonique. Satire politique appelant l’éco-horror et le road movie, TERROR NULLIUS est un monde dans lequel les minorités et les animaux conspirent, et où les hommes blancs finissent les derniers.

*terra nullius : loc latine “territoire sans maître”

Soda_Jerk, duo composé des sœurs Dan et Dominique Angeloro, trouve ses racines dans la communauté électro de Sydney, et adapte depuis 16 ans maintenant la technique du sampling – échantillonnage sonore – à l’image. En véritable « pirate du pixel », Soda_Jerk explore nos cultures de l’écran, du collage dada, au détournement situationniste en passant par le cut-up, et s’emploie à remixer high et low culture pour fabriquer de nouvelles narrations, combiner passé et futur afin d’ouvrir de nouveaux possibles. Cultivant le concept « des destinées alternatives » de Sun Ra, c’est-à-dire assembler des morceaux du passé pour créer de nouvelles réalités, elles subvertissent l’image pour en proposer des contre-mythologies. Telles des archéologues modernes, elles décryptent les codes sémantiques de l’échantillon prélevé pour mettre en exergue ses dynamiques latentes et cachées. Leur savoir-faire des procédés de post-production, à l’empreinte DIY, reprogramme l’image, et les scénarios contaminés sont transposés dans de nouveaux films à mi-chemin entre le documentaire et la fiction spéculative. À grand renfort d’humour, Soda_Jerk questionne les images, leur circulation et leur réception, articulant ainsi la fabrication d’un discours politique. Entre art vidéo et film de genre, Soda_Jerk nous propose d’embrasser leur gimmick préféré : Hack the planet !


22h00
:: Expanded TV : Une perf cosmique de Synkie et Biblioteq Modulair, Suisse, env. 40 mn, son et vidéo

Deux projets expérimentaux suisses fusionnent pour une performance immersive dans l’intimité de la salle de Videodrome 2. BIBLIOTEQ MDULAIR est une installation où Emma Souharce et Daniel Maszkowicz (membre beau beau cinéma Spoutnik à Genève) manipulent une quinzaine de générateurs analogiques, engendrant une atmosphère électro-primitive sensorielle. Alors que SYNKIE, un écosystème analogique de manipulation vidéo par Michael Egger, Max Egger et F Kaufmann, envoie sur de vieux téléviseurs à tube des images créées en direct. Le tout formant un laboratoire aux machineries audiovisuelles d’un autre espace-temps

 

Le cinéma et la musique sont-ils (devenus) trop bien pour nous ?

Comment (ré)investir de nos propres régimes esthétiques, politiques et affectifs les arts dépossédés, ceux qu’on a assimilé aux hautes sphères des pouvoirs bourgeois, éduqués et marchands, ceux qu’on a mis sous clé ou sous cloche….A nous faire croire qu’ils nous étaient inaccessibles sans monnaie d’échange…

Nous nous tournons vers le mouvement de l’image et le son, nous souhaitons retrouver l’espace d’un cinéma et d’une musique désenclavés, hors des lois qui trop souvent les régissent. Nous voulons les habiter libres, réappropriés et non récupérés. cette idée d’impermanence ne nous a pas quittéEs : être dedans/dehors, devant/derrière, en confort/inconfort, ménager la chèvre et manger le chou, regarder autour de soi à 360° sans s’oublier, prendre de la distance sans regarder de haut, sans se regarder le nombril. Être ici maintenant et là demain.

Assumer l’ignorance tout comme le sentiment. Pourvoir être intello et/ou être empirique. Se laisser libre d’appréhender ces arts marginaux ou bizarres, les porter haut mais désacraliser le Cinéma Expérimental et l’Art Plastic, avec ces grands C et E pour y retrouver trash ou sensible, l’humour, la grâce et la légèreté. Caresser des larsens répétitifs comme douce amusicalité à nos oreilles. Repolitiser la série Z et même la pornographie bon marché. Réfléchir les enjeux de la visibilité comme subversion en essayant d’échapper à la récupération.

Or, en ces  temps de wash de toutes sortes, qu’en est-il de la confiance, sans céder notre résistance ? Comment transmettre sans être utiliséEs ? Comment nous rencontrer, quand les Mots traînent dans leur sillage un relent de domination après avoir donné le goût de l’émancipation, selon qui s’en empare, qui les utilise, qui les épuise ? Comment devoir rester dans la défiance tout en ouvrant ce possible de confiance ? ,

Toutes ces questions nous taraudent, individuellement et collectivement.

MAIS, CAR, ET il faut bien l’admettre, notre clandestinité… elle nous plaît, nous n’allons pas nous en cacher. Plus que ça, elle nous est sans doute nécessaire pour continuer d’exister. Alors, nous ne voulons ni initiéEs, ni disciples mais nous aimons nos secrets et nos langues, que nous savons opaques pour certainEs.

Alors quoi ? Nous revoilà au même point : restons cachéEs ? Dans l’obscurité de nos salles de cinéma, avec leur murs sombres et chargés, leurs sols qui collent… On est bien. Peut-être invisibles, peut-être en paix, peut-être protégés dans ces ailleurs qui demeurent inaccessibles à celles et ceux qui n’en détiennent pas les codes et qui pourraient nous trahir.

SE MONTER / REVENDIQUER
SE CACHER / PROTEGER

Nous n’avons pas trouvé.

 

> Lire la suite de l’édito sur le site du MUFF


 

Pour vous souvenir cette séance, vous pouvez l’ajouter à votre agenda

Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille Carte

 


Trouver la salle de cinéma

Videodrome 2
49 Cours Julien
13006 Marseille

Voir le plan d’accès

 


Voir le programme complet des séances cinéma

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille Carte