Dans le cadre du Printemps de l’art contemporain et de l’exposition Lumière habitée ( du 30/05 au 20/07) à Art-Cade – Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine, sur un commissariat de Jean-Christophe Bailly, nous vous invitons à deux séances exceptionnelles portée par l’écrivain, docteur en philosophie et poète ayant travaillé abondamment autour de la nature et de l’animalité (Le Parti pris de animaux, le Versant animal…).

De temps à autres, on aime penser à Serge Daney, pour qui l’essence du cinéma se trouve peut-être du côté de l’acte de montrer, plus que dans les images : « si je vous montre quelque chose, vous me dites quelque chose« . Le cinéma est un moment de l’histoire qui a proposé une écologie de la question-réponse, d’une balle envoyée comme au tennis et d’un receveur ayant l’occasion de relancer. « Le cinéma c’est l’art d’inventer des objets transitionnels et d’inventer des distances. » (Itinéraire d’un ciné-fils)

Montrer.

« Montrer est impur. Parce que montrer mouille. On peut montrer quelque chose et se faire foutre de soi. «  (Serge Daney) c’est sur cette liberté de montrer, que Jean-Christophe Bailly et nous équipe de Videodrome 2 vous invitons à voir ces films en espérant des balles renvoyées.

Sur Rêvent-elles de robots astronautes

Tourné de nuit dans une ferme de l’Ain où la vie des animaux est programmée et contrôlée par des logiciels activant des robots, le film de Sarah de Pino ne se présente pas comme un reportage sur des formes techniques d’élevage industriel, même s’il renseigne cette question. Dans un climat directement inspiré de la science-fiction, on voit des vaches évoluer dans un espace entièrement artificiel où elles se comportent toutefois comme chez elles. Ce déplacement du territoire intrigue et si l’on retrouve bien la densité matérielle des bêtes, ou celle de la paille et des déjections, le fait que l’on soit dans un univers d’où l’homme s’est absenté donne l’impression que l’on a basculé dans un espace-temps inconnu dont les vaches et les robots seraient les seuls comparses.
Jean-Christophe Bailly

Rêvent-elles de robots astronautes

de Sarah Del Pino – France, 2017, 25 min

Sous l’esthétique d’une science fiction la caméra abandonne peu à peu le monde des humains pour pénétrer dans un monde parallèle. Nous découvrons un microcosme fabriqué par l’Homme et pourtant déserté par ce dernier. Dans une ferme de vaches laitières autogérée par des logiciels informatiques, tous les désirs de ces travailleuses sont comblés si bien, que la seule voix persistante est celle des robots. La frontière entre le naturel et l’artificiel se trouble : nées dans ce monde, ces vaches domestiques évoluent dans leur milieu « naturel ». Telles des créatures dans l’ombre, elles produisent sans cesse notre futur consommation de lait. Enfermées dans un hangar, un champs seulement les sépare de notre société.

Source : film-documentaire.fr

La bande annonce


The Masked Monkeys

de Anja Dornieden et Juan David Gonzalez Monroy – 2016, Allemagne / Indonésie, 30 min, pellicule 16 mm

Les arts masqués d’Indonésie sont millénaires. On les appelle communément wayang topeng (wayang : ombres ou marionnettes ; topeng : masques). La croyance dit qu’ils proviennent d’un rite mortuaire tribal, où les danseurs masqués étaient considérés comme les interprètes des dieux. Dans les plus bas échelons de la société javanaise on trouve une manifestation unique de ces traditions dont la pratique est une performance et pas seulement un divertissement. Ces praticiens aspirent à être respectés, honorés et à rencontrer le succès. Ils ont emprunté une voie qui doit les faire accéder à un état supérieur et à une forme d’anoblissement.

Source : film-documentaire.fr


Sur Letter on the blind for the Use of those who see

L’idée de Javier Téllez, artiste vénézuelien vivant à New York, a été de reprendre une parabole venue d’Inde, dans laquelle des aveugles sont confrontés à un éléphant. En reprenant également le titre de la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient de Diderot, et en la transportant sur le site d’un parc de loisirs désaffecté de Brooklyn, il en transforme et approfondit la leçon. Six aveugles sont assis sur des pliants et se lèvent tour à tour pour aller toucher le corps d’une éléphante qui a été conduite sur les lieux. Inquiets ou ravis, hésitants ou déterminés, ils palpent, ils explorent, ils découvrent, et ce que nous voyons, nous, c’est le rapport à l’inconnu qui s’ouvre sous leurs mains : de telle sorte qu’au lieu d’une simple parabole évoquant le relativité des sensations, nous avons affaire à un document bouleversant où nous est montré un travail de vérité.
Jean-Christophe Bailly

Letter on the blind for the Use of those who see

de Javier Téllez – 2007, Super 16mm, film transféré en vidéo haute-définition, 27 mim

Letter on the Blind For the Use of Those Who See [Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient] est un film en noir et blanc réalisé en 16 mm par l’artiste vénézuélien Javier Téllez. Ce film propose une expérience unique au spectateur en lui permettant de devenir le témoin d’une rencontre entre six non-voyants et un éléphant. Téllez souhaitant privilégier la perception des non-voyants dans son film, l’éléphant y devient tantôt une odeur, tantôt une texture, tantôt un son, chacun des non-voyants percevant l’animal d’une manière qui lui est propre.

À la frontière du documentaire et du cinéma-réalité, cette expérience purement sensorielle témoigne des préoccupations de l’artiste envers les gens marginalisés par la société en raison de leur différence. L’intérêt de Téllez pour les non-voyants et les questions relatives à la perception visuelle remonte à sa lecture de l’essai intitulé Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, rédigé par Denis Diderot en 1749. C’est inspiré de cet ouvrage, mais aussi de la parabole des Six aveugles et de l’éléphant, que Téllez décide de réaliser ce film à la fois touchant et poétique.

Source : Musée d’art de la Joliette


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