16h ( entrée 2 euros + adhésion 3 euros la première fois)

la planète sauvage

René Laloux, Roland Topor – France, 1973, 1h12

Les Draags, humanoïdes de douze mètres de haut, vivent sur la planète Vgam. Ayant atteint les plus hauts sommets de la connaissance, ils mènent une existence de loisirs et de méditation. Ils possèdent de minuscules animaux familiers humanoïdes, les Oms qu’ils ont ramenés d’une planète dévastée. Un jour Tiwa, fille du Grand Edile, adopte un bébé Om qu’elle baptise Terr et décide de l’éduquer. L’accès de Terr à la connaissance aura des conséquences inattendues pour les Draags. Terr n’aura bientôt plus qu’une seule idée : être libre. Il prend la fuite et rejoint bientôt d’autres Oms vivant à l’état sauvage. Les Draags, inquiets de la prolifération des Oms sauvages, décident de les exterminer. Terr insufflera le désir de se révolter aux survivants. Leur dernière chance étant peut être d’atteindre la Planète sauvage et de découvrir le secret des Draags ?

La planète sauvage est un manuel pour apprendre à jouer avec les fourmis ; pour apprendre
à arracher leurs pattes minuscules et constater ainsi leur infériorité. Comment bien les
persécuter avec des obstacles vains ou encore les rendre dociles à l’aide de divers outils
agissant directement sur leurs neurones et se jouer de leur désir. Une histoire de l’élevage
humain.
Ce film d’animation qui narre la révolte d’Oms pourchassés et mis en esclavage par des
humanoïdes bleutés, les Draags, impose une lenteur mélancolique sur le défilement même de
ses images. Le temps apparait ralenti sur ces images fixes, la technique du papier découpé
déploie de l’immobilité dans l’image ; les figures sont figées lors de l’illusion de
l’animation, les formes restent impassibles face à la tragédie de l’existence qui peine à
naitre. Les formes sculpturales des figures évoluent dans un gigantesque dessin aux formes
arrondies, burlesques et pathétiques qui semblent sur le point de s’entredévorer.
Réduire les expressions humaines à un panel limité d’expression provoque le double
sentiment de cruauté et de rire. Les chutes des corps et du temps se confondent dans des
larmes sardoniques qui pourraient se rapprocher d’un Chaval dans les oiseaux sont des cons
et trouver sa synthèse dans le titre des livres de Nietzsche humain, trop humain.
Une mécanique terrible, celle de la connaissance semble s’abattre sans répit sur cet univers.
Dans des paysages psychédéliques qui s’apparentent à la fois à l’architecture mentale d’un
cerveau qu’à des nouilles hostiles et érotomanes ou des champignons absurdes et vulves
sécrétrices, les hommes gesticulent et se battent pour vivre libres. Ils arriveront tout au plus
à devenir l’image leur maitre et à fabriquer leur propre planète – à juguler la cruauté de leur
condition dans l’outil.
Roland Topor et René Laloux nous offrent là une vision terriblement noire sur la naïveté de
la cruauté humaine, hanté par les totalitarismes et le besoin idiosyncratique de
métaphysique ; les oms et les Draags pouvant être considéré comme deux points de vues sur
l’humain, leur élevage abouti a un optimisme tragique rongeant les idées du positivisme qui
plonge l’humanité dans les pires atrocités.

 

 


 

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