Ce soir il va être question de plaisir et de sexualité, et surtout de la jouissance féminine, qui dans la société rwandaise tient une place bien particulière. Le documentaire Sacred water d’Olivier Jourdain, qui sera présent pour une discussion à l’issue de la séance, pose beaucoup de questions : qu’est-ce que le plaisir féminin? Comment en parler? La parole autour du plaisir féminin est-elle vraiment libre dans nos sociétés contemporaines? Quelle place tient la sexualité dans nos sociétés? C’est aussi et avant tout un film humaniste et drôle sur les Rwandais(es) et leur culture, tels qu’on les voit rarement.

Sacred Water (L’eau sacrée)
d’Olivier Jourdain – 2016, Belgique, 1h, VOstFR

Guidé par Vestine, star extravagante des nuits radiophoniques, le film part à la découverte de la sexualité rwandaise, en quête de l’eau qui jaillit du corps des femmes et nous dévoile avec humour et spontanéité le mystère de l’éjaculation féminine.

Sacred Water confronte le public occidental à sa propre intimité et l’immerge dans la société rwandaise d’aujourd’hui par le biais de son héritage le plus secret: le plaisir féminin.

Note du réalisateur

Origine
C’est lors d’un séjour en 2009, où je réalisais un autre film, que j’ai entendu parler pour la première fois du sujet. Le protagoniste de ce documentaire, Calissa, était un véritable homme à femme et n’arrêtait pas de se vanter de ses conquêtes amoureuses. Un beau matin, il me montra un matelas trempé en train de sécher au soleil. Fièrement, il expliqua au blanc incrédule que j’étais, l’origine de cette humidité abondante. Et il me la fît découvrir de la plus belle manière qui soit : en me contant le mythe fondateur de l’éjaculation féminine. Mythe selon lequel une reine aurait éjaculé le lac Kivu…

En lisant plusieurs écrits, j’ai découvert une culture du plaisir, mais aussi du devoir, avec ses codes et coutumes qui accompagnaient l’individu de sa plus tendre enfance jusqu’à sa mort. S’agissait-il d’une sorte de Kâma-Sûtra africain ? Les Rwandais étaient-ils héritiers d’une autre façon de faire l’amour, jusqu’à ce jour ? Le plaisir féminin y est-il vraiment central ?

Découvrir une vision totalement opposée à notre culture occidentale où l’apprentissage se fait la plupart du temps de manière individuelle m’a fasciné. Sommes-nous, en Occident, finalement si libérés que cela ? Que partageons-nous en terme d’intimité ? Très rapidement j’ai compris que je voulais partager cette fascination qui m’a guidée dès le début de mes recherches. Je n’ai pas voulu faire l’apologie de ces pratiques, mais je me suis intéressé à une culture de la sexualité, à une transmission de savoir et à une autre conception du « vivre ensemble ».

(…)

Intention
Mon intention était de montrer une autre vision du Rwanda, de mettre en avant quelque chose qui réunissait et qui englobait tout le pays. Un film positif sur ce pays qui a connu l’horreur il y a vingt ans, sans toutefois devoir parler de l’histoire. J’ai voulu montrer les rwandais comme des êtres humains, qui ont une vie, une culture, qui sont acteurs de leur vie et non seulement soumis à une réalité qu’ils ne maîtrisent pas. En somme, j’avais le désir de partir d’un point de vue foncièrement humaniste.

Je pense aussi que ce film fonctionne comme miroir de notre sexualité à tous. Il pose plus de questions que n’offre de réponses et j’en suis ravi. Je ne voulais surtout pas imposer un point de vue tranché sur le sujet, mais plutôt inciter à la réflexion et à la remise en question.

> Pour en savoir plus : le site du film


Olivier Jourdain
Passionné par l’Anthropologie visuelle, j’ai suivi une formation documentaire à Londres (Brunel) ainsi que des études d’Anthropologie à Leuven (KUL), après un diplôme en Communication Sociale à l’IHECS. Mon amour pour l’audiovisuel et le voyage m’ont permis de découvrir des univers aussi intéressants que variés en tant que monteur, réalisateur et caméraman.

Depuis maintenant plus de 15 ans, je voyage en Afrique subsaharienne. Ces nombreux séjours m’ont permis d’avoir un regard au pluriel sur ce continent si vaste et diversifié. Que ce soit au Rwanda, Congo, Mali, en Côte d’Ivoire ou encore à Madagascar, j’ai eu l’occasion de réaliser de nombreux documentaires ainsi que des films institutionnels à la rencontre d’une Afrique porteuse d’espoir, prenant son avenir en main.

Filmographie (sélection)
1001 days – 2010 / 10 min / Réalisateur – Cannes festival Critic’s week 2011 | Zagreb Film festival 2012
Kinshasa Mboka te – 2013 / 52 min / Directeur Photo, Monteur – FIFF 2013 | Festival des Films du Monde 2013 | Zanzibar International Film Festival 2013 | Millenium festival 2013
Ponaekhali – 2009 / 12min / Monteur – Moscow film festival 2010 | Murmansk film festival 2011

 

 


 

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