Une Luna de Hierro de Francisco Rodriguez, 2017, France, 28 mn

Les fantômes qui peuplent le film sont ceux de quatre ouvriers chinois, morts en pleine mer après s’être jetés d’un bateau de pêche pour rejoindre Puntas Arenas, une ville chilienne qui borde le détroit de Magellan. Les oiseaux ont mangé leurs yeux, on a retrouvé leurs téléphones, leurs passeports, des ordinateurs et de la nourriture. Ils avaient des gilets de sauvetage et pourtant on a conclu au suicide.
Les habitants se dressent donc devant leurs maisons ou sur les plages de galets pour raconter leur version des faits, les enfants apprennent à lire en déchiffrant le journal ou bien ils récitent et chantent des fables apocalyptiques, racontant des maladies imaginaires qui attaqueraient leur mâchoire et rêvant d’une arche pour les accueillir, défiant le vent pour faire entendre leur voix. L’Histoire bégaie et se décompose, la terre transpire et les cadavres émergent. Au terme de tous ces chemins possibles, ne restent que des impressions, des directions, des apparitions. On ne peut plus voir, seulement distinguer la silhouette, l’ombre d’un homme au loin qui se dérobe et se mêle aux tâches de couleurs d’un paysage flou, brouillé par tant de violence sourde. Un mort se reflète dans un autre, le territoire se disperse et se morcelle, les histoires se répètent et dérivent vers le silence ou l’hébétement, créant à la fois une rime et un infini, un inconnaissable.

Charlotte Bayer-Broc

On Top of the Whale de Raoul Ruiz, 1982, Pays-Bas, 1h30

En juillet 1981, Raoul Ruiz tourne Le Toit de la baleine (Het Dak van de Walvis), fable ethnographique et fantastique située dans un lieu incertain qui tiendrait à la fois de la Patagonie et des Pays-Bas. Produit par le festival de Rotterdam, le film se tourne dans les paysages parfaitement plats de la campagne hollandaise. Pour représenter la cordillère des Andes à l’horizon, Henri Alekan, le directeur de la photo, fait réaliser un trucage à la prise de vue où le profil montagneux est peint sur une plaque de verre fixée devant l’objectif. Il en résulte, le temps d’un unique plan, un lieu hybride, irréel, un paysage mental qui laisse son empreinte sur toute la suite du film.


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