Evénement dédié aux créations contemporaines et moins contemporaines queer à Marseille, le Festival TransForm, porté par le Collectif IDEM,  arrive dans notre salle, sur une proposition sulfureuse de l’artiste John Deneuve et en collaboration avec Art-Cade – la Galerie des Grands Bains Douches. Cette première séance articule Puce Moment de Kenneth Anger avec le chef d’œuvre voluptueux mais trop peu connu de James Bidgood, Pink Narcissus, voyage onirique érotico-psychédélique par un jeune homosexuel travailleur du sexe.


Puce Moment
de Kenneth Anger – 1949, USA, 6 min, VOstFR

Puce Moment est un court-métrage de Kenneth Anger tiré d’un projet inachevé  appelé Puce Women. Ce long-métrage devait mettre en scène des actrices du Hollywood des années 1920 déambulant à plusieurs moments de la journée dans une atmosphère nostalgique. Seules auront été tournées ces hypnotiques six minutes durant lesquelles l’actrice Yvonne Marquis choisit sa robe et se prépare avant d’aller promener ses chiens.

 

 

Pink Narcissus
de James Bidgood  – 1971, USA, 1h11, VOstFR, interdit au moins de 18 ans

Pink Narcissus est un film américain de 1971 réalisé par James Bidgood, visualisant les fantaisies érotiques d’un jeune homme gay. Entre les visites de ses clients, un jeune prostitué magnifique (Bobby Kendall), seul dans son appartement, se masturbe en fantasmant sur un monde dont il est le personnage central. Il se voit par exemple comme un matador, un esclave de la Rome antique mais aussi Narcisse, le personnage mythologique si beau, qu’en voyant son reflet dans l’eau, il tomba amoureux de lui-même.

James Bidgood a influencé Pierre et Gilles et David Lachapelle mais demeure inconnu du grand public. Portrait d’un chaînon manquant de la culture « gay kitsch » qui s’expose enfin à Paris. C’est l’histoire d’un génie ignoré. Un inventeur de la culture queer dont on aurait (presque) oublié le nom. Pourtant, dans les années 60, le photographe James Bidgood a jeté les bases du « gay kitsch ». Sans lui, pas de Pierre et Gilles ou de David Lachapelle. Mais si ses disciples sont devenus des géants de la photo, Bidgood lui est resté une icône underground, maudite et modeste:

«En interview, on me répète sans cesse que j’ai créé une esthétique gay mais je ne m’en rends pas compte ! Pierre et Gilles m’ont crédité dans leur livre parmi leurs influences mais je suis loin d’être le seul ! Personne n’est une page blanche. J’ai juste suivi mon imagination.»

Au début des années 60, Bidgood gagne sa vie en tant que costumier à Broadway ou comme drag queen au Club 82. Mais à ses heures perdues, il crée un univers onirique peuplé d’hommes souvent dévêtus qu’il photographie, apportant un soin maniaque aux décors et costumes qu’il fabrique de toutes pièces. Il vivote en revendant ses images à des magazines érotiques comme « Muscleboy ». Puis Bidgood va se lancer dans un projet fou. Pendant sept ans, il s’enferme seul dans son petit appartement du quartier de Hell’s Kitchen pour réaliser son chef d’oeuvre: Pink Narcissus. Un film tourné en Super 8 pour lequel Bidgood endosse tous les rôles: réalisateur, décorateur, costumier, maquilleur…L’idée de Pink Narcissus nait lorsqu’en 1962, Bidgood croise le chemin d’un jeune latino à la beauté sublime: Bobby Kendall. Il en fera sa muse, son Joe Dallesandro à lui. Mais surtout, la star de son film : l’histoire d’un jeune gay cloîtré dans sa chambre, se rêvant tour à tour en torero, sultan ou prostitué et qui finira immanquablement par tomber amoureux de son propre reflet.(…)

Mais au moment du montage, Bidgood va être spolié de son chef-d’oeuvre. Les financiers, qui ne veulent plus attendre, décident de sortir le film tel quel. Bidgood refuse que son nom y soit mêlé, signant le film d’un rageur « Directed by : Anonymous ». Devenu objet de culte, « Pink Narcissus » est régulièrement attribué à Kenneth Anger ou Andy Warhol. Son véritable créateur, lui, mettra dix ans à s’en remettre. (…)

Aujourd’hui, James Bidgood a 83 ans. Il vit toujours à New York, dans une misère presque totale.

LIRE L’ARTICLE SUR LesInrocks

 

Nos partenaires :

L’association ART-CADE, fondée par Jean Baptiste Audat et Anne Marie Pecheur, en 1993, située au coeur de la ville est un espace associatif, lieu de rencontres, d’échanges et d’expérimentations autour d’expositions comme de manifestations culturelles diverses. Ces anciens Bains Douches sont devenus un lieu reconnu d’exposition, et accueillent chaque année sans interruption les projets d’artistes émergents ou reconnus.Expositions, rencontres, mise en réseau, contacts avec l’Europe, et l’international, actions dans le cadre du Contrat Urbain de Cohésion Social de la ville de Marseille, expositions des écoles des Beaux-Arts et d’Architecture. ART-CADE a multiplié les ouvertures afin d’envisager un système efficace de collaborations possibles.

 

 

Créé en 2012, le Collectif IDEM (Identités – Diversité – Egalité – Méditerranée) a rassemblé au cours de ces années plus de 10 associations locales et nationales et une quarantaine de personnes qui créent des projets en commun ouverts à toutes et tous. Le Collectif IDEM a pour mission de mobiliser et concourir à la qualité du dialogue inter-associatif et de favoriser les projets collectifs, la mise en place de stratégies et de synergies communes, dans un esprit laïc non communautariste et indépendant des partis politiques. Il se donne les moyens d’organiser, coordonner ou soutenir sur le territoire Marseille-PACA des événements liés à la promotion des droits humains et des libertés fondamentales en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre, et le rejet de toute forme de discriminations.


 

Pour vous souvenir cette séance, vous pouvez l’ajouter à votre agenda

Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille Carte

 


Trouver la salle de cinéma

Videodrome 2
49 Cours Julien
13006 Marseille

Voir le plan d’accès


Voir le programme complet des séances cinéma

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille Carte