18h

L’Anniversaire (The Birthday Party)

De William Friedkin, 1968, USA, 2h03, VoStFR

Locataire d’une maison en bord de mer, Stanley Webber reçoit la visite de deux inconnus, inquiétants et mystérieux, Goldberg et McCann. Une voisine offre à Stanley un jouet d’enfant, la propriétaire affirme que c’est l’anniversaire de Stanley, alors qu’il dit le contraire. Les deux étrangers vont trouver là prétexte à le persécuter…

Méconnue, cette adaptation d’une pièce d’Harold Pinter fait remarquer Friedkin des critiques. Un film angoissant, qui ne révèle jamais le secret de la réclusion apparente de son protagoniste principal, et qui marque la première adaptation d’une pièce de théâtre par le cinéaste

Il y a un an, vous nous disiez de votre collaboration avec Harold Pinter en 1968 sur « The Birthday Party », votre troisième film, qu’elle vous a tout appris. Que vous reste-t-il de cet héritage quarante ans plus tard ?

Tout ce qui tient aux possibilités de la fiction, à ce que l’on peut insuffler d’irrationnel à un personnage, à l’art comme réalité extérieure pour laquelle on invente un régime de croyance, à la possibilité de créer sur scène un
monde plus vrai que le monde réel. Mais pardessus tout, ce que je retiens de Pinter, c’est son art de l’ambiguïté.
Une fois de plus, il est question dans « Bug » de contamination, et ce film prolonge une réflexion sur la paranoïa déjà esquissée dans votre précédent film, « Traqué ».Il est vrai que le phénomène de la contamination
m’obsède. C’est au coeur de Cruising qui, avec ces morts inexpliquées dans les milieux gays, raconte métaphoriquement les premiers temps de l’épidémie du sida, quand le virus
n’était pas encore identifié. Quant au thème de la paranoïa dans mes derniers films, j’y vois surtout l’empreinte d’un sentiment omniprésent aujourd’hui aux Etats-Unis. Personne ne fait plus confiance à personne, et on ne se sent plus en sécurité nulle part. Cela n’a rien à voir avec l’insouciance du temps où j’étais enfant à Chicago. Beaucoup d’éléments relient en cela « Bug » et « Traqué ». Le lieu clos de l’un commela forêt de l’autre sont indifféremment filmés comme des espaces claustrophobes. Par ailleurs, les similitudes abondent : la paranoïa donc, mais aussi la peur irrationnelle, la prégnance d’une menace toujours imminente hors champ.

Quel regard portez-vous sur l’Amérique contemporaine ?

Nous évoluons en plein film d’horreur. On n’attend plus que l’arrivée des monstres à nos portes. Les Américains ne mesurent toujours pas que ce gouvernement a menti, sacrifié des vies et plongé tout le monde dans une ère où chacun ressent un danger constant. Peut-être la récente victoire démocrate aux élections éveille-t-elle un espoir, mais je ne le partage pas. Je crois aux disparités entre les
individus, mais pas entre les partis, dont le seul objectif est le pouvoir.

Julien Gester


Le programme complet de la rétrospective

Friedkin Connection : une rétrospective, 2ème partie

Du mardi 12 février
au samedi 16 février 2019

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