Voyage le long de ll myhique Road 66 et de la Harvey Railway Line à travers les cultures indiennes  Apaches et Pueblos, la communauté de Taos, la Santa Fe trail et le Camino Real. Un mois durant le Non-Lieu centrera ses activités autour d’un thème unique, les Etats-Unis, sur une partie spécifique du Far West constituée par une sorte de « quadrilatère » que forment les Etats de du Colorado, de l’Arizona, du Nouveau Mexique et de l’Utah.  Le parti-pris est le suivant, la culture américaine, notamment ses mythologies sont partie intégrante de l’imaginaire des Français, au point que l’on pourrait parler d’une sorte de double culture, agissante dès l’enfance, celle associée au Wild West notamment. Une partie de la programmation du Non Lieu investit le Videodrome 2 pour vous présenter une quadrilogie consacrée à un réalisateur emblématique de l’age d’or du Western.
Signant parmi les westerns les plus singuliers du cinéma américain, Budd Boetticher offre une oeuvre qui comporte sa propre mythologie, chaque film renvoyant aux autres.


Comanche station

Budd Boetticher, Etats-Unis, 1960, 1h14

Les Comanches détiennent une prisonnière blanche, Nancy Lowe. Ils acceptent de la rendre, contre quelques menus objets, à Jefferson Cody, venu tout exprès la chercher. Sur le chemin du retour, Cody et la belle sont rejoints par trois aventuriers, Ben Lane, Frank et Dobie. Nancy Lowe apprend alors que son mari a offert une prime de 5000 dollars pour sa liberté et comprend que c’est uniquement pour toucher l’argent que Jefferson Cody l’a libérée…

Réalisé juste après La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome, 1959) dont il est en quelque sorte le film jumeau, Comanche station (1960), joyau du western, marque la fin d’une fructueuse collaboration entre Budd Boetticher et Randolph Scott. Sept films ensemble, appartenant tous au genre qui nous intéresse. Une fin en forme d’apothéose, puisque Comanche Station constitue un véritable accomplissement formel et thématique de ce cycle Ranown (du nom de la société de production indépendante fondée par Randolph Scott et Harry Joe Brow), débuté en 1956 par Sept Hommes à abattre et placé sous le signe d’un dépouillement progressif, superbe et presque arrogant. Budd Boetticher est un authentique maître du western qui, à une époque transitoire dans le cinéma hollywoodien (entre Hawks et Peckinpah, et précurseur de Monte Hellman) réalisa des westerns « sec, nerveux, sans graisse superflue, des charpentes à peine habillées » pour reprendre les termes de Michel Delahaye sur son œuvre. La chevauchée de la vengeance et Comanche Station sont des déclinaisons épurées de scénarios très semblables. Les deux films débutent identiquement : une silhouette de cavalier traverse un désert rocailleux. À chaque fois l’homme (Randolph Scott, à peine moins minéral que le paysage qui l’entoure) est défini comme une force mue par une obsession morbide. Dans Comanche Station, il recherche désespérément sa femme capturée par les indiens comanches il y a plusieurs années. Il sauve désormais des femmes prisonnières des indiens en espérant qu’il retrouvera un jour sa femme parmi celles-ci. Chaque fois, un groupe immuable (quatre hommes, une femme) se déchire. L’objectif purement intime – et dissimilé sous une apparente vénalité – du héros, (la quête, la vengeance) s’oppose à la cupidité et l’absence d’éthique assumées de ses adversaires. Comanche Station propose un curieux huis clos en plein air (on se surprend souvent à penser au théâtre classique) où le danger vient de l’extérieur du groupe – la proximité invisible des indiens – mais surtout de l’intérieur sont traversé par une inquiétude paisible. La conclusion du film renvoie à un désespoir presque glaçant. Il est vrai qu’on atteint ici une osmose totale entre un cinéaste, un acteur et un genre. La dernière collaboration entre Boetticher et Scott ressemble à un accord parfait. Les postures, les sujets, les décors relèvent de l’évidence. La maîtrise de l’espace, la durée quasi contemplative des plans avec une utilisation somptueuse des décors et de la lumière naturelle atteignent également une forme de perfection sereine. Le cinéaste Boetticher, le scénariste Burt Kennedy et l’acteur Randolph Scott excellent dans une forme artistique similaire : le minimalisme. Un traitement paradoxal pour traiter de sentiments excessifs. L’extraordinaire et inattendue scène finale de Comanche station nous tirerait presque les larmes.

Comanche Station est l’avant-dernier film de Randolph Scott qui mettra un terme anticipé à sa carrière deux ans plus tard avec un ultime western, le superbe Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah où il campe un cow-boy vieillissant aux côtés d’une autre légende de l’ouest, Joel McCrea. La fin d’une époque…

 

 

Oscar Boetticher, connu sous le nom de Budd Boetticher, est né 29 juillet 1916 à Chicago. Il a d’abord été boxeur de renom, vedette de football américain et matador avant de se consacrer au cinéma. Il débute sa carrière en 1951, en tant que scénariste, en écrivant un script sur un milieu qu’il connaît bien, la tauromachie : La Dame et le toreador. Ensuite il consacre une très grande partie de sa carrière au western, dont l’âge d’or se situe entre la fin des années 40 et le début des années 60.

Pendant cette période il réalise certaines des oeuvres les plus marquantes du genre notamment : Le Traitre du Texas en 1952 avec Robert Ryan, de nombreux films qui marquèrent son étroite collaboration avec l’acteur Randolph Scott et le scénariste et réalisateur Burt Kennedy, Sept hommes à abattre (consacré par beaucoup comme étant certainement l’un des meilleurs westerns jamais tournés) en 1956, La Chevauchee de la vengeance en 1959 (où James Coburn fait ses débuts), Comanche Station en 1960, ainsi que ainsi que Buchanan rides alone avec Craig Stevens en 1958.
Bien qu’en apparence le western semble avoir été son genre de prédilection, le cinéaste ne se pas limite à ce dernier. Alors que les derniers soupirs du western dit « classique » s’annoncent, Boetticher change son arme d’épaule pour s’atteler au genre policier. En 1955, il réalise le polar, Le tueur s’est evade ,et en 1960 le majestueux, La Chute d’un caid, superbe biographie de gangster.
Entre 1960 et 1970, il disparaît quasiment des plateaux de cinéma. Il n’en reste pas moins actif, en réalisant un documentaire sur son ami Carlos Arroza alias le « cyclone mexicain », une figure parmi les plus grands matadors. La biographie du toréador l’occupe pendant près de 7 ans, et sort sur les écrans en 1972.
Il ne retrouve plus ensuite la gloire des années 50, bien qu’en 1970, il soit à la source du scénario du film à succès de Don Siegel, Sierra Torride. En 1971, il clôt sa période westernienne avec un film épitaphe : Qui tire le premier ? où un jeune héros traverse le vieil Ouest mythique en se faisant attaquer par toutes les figures légendaires du genre (le juge Roy Bean, Jesse James…).
Sa toute dernière apparition au cinéma, s’est en tant qu’acteur qu’il l’a fait, il joue en effet le juge Nizetitch aux côtés de Mel Gibson et Kurt Russell dans Tequila sunrise en 1988. Boetticher surnommé, « l’impossible monsieur B.B », était apprécié et reconnu pour ses cadrages, sa direction d’acteurs et son sens, nerveux et efficace, de la narration.

 

 


 

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