Édito
Depuis ses origines, le cinéma donne à voir la ville qui se construit et se développe depuis une multitude de points de vue (architectural, urbain, social, politique,écologique…). À l’échelle de la planète toute entière, si notre condition humaine est désormais urbaine, notre civilisation doit aujourd’hui faire face à des défis majeurs, en particulier écologiques. Pour y répondre et construire le plus collectivement possible ce « vivre ensemble urbain », le point de vue poétique et sensible du cinéaste constitue une contribution essentielle. Depuis 2003, Image de Ville valorise la création cinématographique dans toute sa diversité (esthétique, historique et géographique) pour contribuer à la diffusion de la culture architecturale, urbaine et écologique.
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Arfuyen au loin de Katharina Bellan
Depuis 2011, le festival accueille lors de chaque édition des cinéastes et leur film “en chantier”. L’occasion pour eux d’une première rencontre avec le public, l’occasion pour le public d’entrer dans le travail du cinéaste. Conçu comme une vraie séance de travail partagée entre le cinéaste et le public, ce moment permet d’aborder, à partir de là où en est le film, des questions cruciales d’écriture, de mise en scène, de production, de montage… des questions de cinéma précieuses pour des étudiants.
« Des fleurs en gros plan envahissent le cadre, la voix de mon père commente leurs noms, leurs formes, les insectes qui les visitent. Je réponds à ses vidéos iPad qu’il a fabriquées entre 2014 et 2016, il est mort en 2017 à 75 ans, en filmant au fil des saisons son jardin en 16 mm et super 8 mm noir et blanc que je développe moi même. Ceux qui restent, ma mère et mes enfants traversent cet espace que plus personne ne cultive quotidiennement, et ainsi se transforme. Des bribes de dialogue font écho aux propos de mon père, des souvenirs, des idées s’entrechoquent sur ce que cultiver suppose. En réponse au chant des oiseaux du jardin, Victor, 20 ans claveciniste, Rébecca, 15 ans flûtiste et Louise, 13 ans violoncelliste, mes enfants, jouent une musique d’inspiration baroque, composée par Victor. »
Katharina Bellan
À propos de Katharina Bellan
Katharina Bellan est docteure en études cinématographiques et histoire, chercheuse associée aux laboratoires Telemme et Lesa de l’Université d’Aix Marseille. Elle a publié à partir de sa thèse, Traces de Marseille au cinéma, histoire, mémoire et topographies d’une ville 1921-2011, 2021. Avec Caroline Renard et Marguerite Vappereau elle a coordonné un ouvrage sur Le centre méditerranéen de Création Cinématographique, une expérience de décentralisation, 2021, qui s’intéresse à un lieu de création et de rencontres cinématographiques, fondé par René Allio, à Fontblanche près de Marseille entre 1979 et 1985. Elle a participé à plusieurs ouvrages autour de René Allio et publié dans la revue d’esthétique Figures de l’art sur Benjamin, Kracauer et Moholy Nagy à Marseille.
En octobre 2021, elle a obtenu la bourse d’aide à l’écriture de la Scam, Brouillon d’un rêve, pour Arfuyen au loin, un film en cours.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu.
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