«Tout ce qu’on rêve est fiction et tout ce qu’on accomplit est science, toute l’histoire de l’humanité n’est rien d’autre que de la science-fictionRay Bradbury.
Du 27 au 30 septembre, Videodrome 2 vous invite à (re)découvrir sa sélection de rêves, d’ovnis, de dystopies, de voyages dans le temps et d’univers post-apocalyptiques… La Science-Fiction sera à l’honneur pour cette rentrée 2016 ! Reflet de nos espoirs et projection de nos angoisses, la Science-Fiction captive les écrivains depuis Jules Vernes et H.G Welles, pour sa liberté narrative absolue et le regard qu’elle leur permet de porter sur l’humanité. Quoi de plus normal pour ce genre de l’anticipation, de trouver dans le Cinéma la pleine expression de son potentiel évocateur ? La S.F se déclinant en autant de catégories qu’elle a d’auteurs, nous explorerons cette semaine quelques-uns de ses aspects les plus fascinants. Étranges, absurdes ou angoissants, qu’ils soient classiques, muets, ou d’animation, les films de ce cycle se veulent autant d’invitations au rêve et à la réflexion.


Je t’aime je t’aime

Alain Resnais – 1968, France, 1h31

Après avoir raté son suicide, l’employé de bureau Claude Ridder se voit proposer par des chercheurs de participer à une expérience de voyage dans le temps, qui n’a été testée jusqu’à présent que sur des souris. Les savants lui affirment qu’il va revivre une minute de son passé, celle située exactement un an plus tôt. Après qu’on lui a injecté une substance, Claude est placé dans une machine. Mais l’expérience tourne mal, et il entame un voyage aléatoire, ne parvenant plus à revenir au point zéro.

 

 

En 1968, Resnais réalise son sixième long-métrage, alors en compétition au Festival de Cannes. Grand favori, il se murmure sur la Croisette que le film recevra la Palme.

Pourtant, suite à l’affaire Langlois et aux évènements de mai 68 – les usines sont en grève alors même que se déroule la compétition – un mouvement de protestation se crée au sein du Festival. Truffaut, Godard et d’autres veulent faire annuler cette édition ; Carlos Saura allant jusqu’à s’agripper aux rideaux pour empêcher la projection de son film. Dans ce contexte mouvementé, Resnais décide de retirer Je t’aime je t’aime de la compétition, qui se clora finalement cinq jours avant son terme normal, sans qu’aucun prix soit remis.

Le film n’en reste pas moins grandiose, servi par le scénario de l’écrivain Jacques Sternberg, et par Claude Rich, dans ce qui est probablement l’une de ses plus belles performances d’acteur. Il incarne un homme qui n’a plus rien à perdre, suicidaire, à qui l’on propose de devenir le premier Voyageur du Temps de l’histoire de l’humanité. Bien loin des poncifs du genre, ce voyage n’a pas la légèreté que l’on retrouve chez le Doctor Who britannique, ou le « Doc’ » américain. Ici, dans une fuite éperdue vers son amour regretté, Claude Ridder perd rapidement tout contrôle sur son voyage, et s’égare dans les méandres du temps.

 

 

Resnais se pose alors en maître absolu du montage, plaçant le spectateur au cœur d’une tempête visuelle, le bringuebalant de souvenir en souvenir, au gré des errances du personnage. Car plus qu’un voyage dans le temps, c’est un voyage cérébral auquel se livre Claude Ridder. Chaque bref souvenir raconté nous plonge peu à peu dans sa psyché : rien n’existe en dehors de sa perception, chaque plan le place au centre du cadre, ou représente sa vision subjective. Au cœur de sa mémoire, Claude Ridder, et le spectateur avec lui, subissent des déplacements presque oniriques, parfois répétitifs – à l’image du titre – ou semblant aléatoires, mais nous révélant peu à peu les raisons de son malheur.

 

 

L’expérience scientifique aboutit ainsi à une expérience filmique qui, bien qu’ayant manqué la consécration cannoise, marquera les cinéphiles pour son avant-gardisme ; et restera dans leurs mémoires comme un véritable ovni, explosant les schémas narratifs classiques.


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