Il ne faut jamais jurer de rien, on le savait, et cela nous a été confirmé brutalement tout récemment. Pari pris, notre décision de conduire un festival en salles, avec des films en grandeur nature, avec du son approprié, avec des hôtes venus accompagnés leurs travaux, avec du public pour aller à leur rencontre, au moment où l’on pensait devoir y renoncer et se contenter d’une manifestation en ligne. Premier festival de cinéma post-Covid au monde, a-t-on pu dire. Nous allons faire de notre mieux. Ce sera une version moins peuplée, et d’invitées et d’invités, et de films, mais de qualité sans doute aucun non moindre que par le passé.
Réjouissons-nous, car les propositions fortes ne manqueront pas au rendez-vous.

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Vous trouverez ici le programme du FID Marseille 2020 par jour, par lieu, par film.


10h00

Pajeú

de Pedro Diogenes / Brésil / 2020 / Couleur / HDV, Dolby Digital / 74’

Terrifiée, une jeune femme garde les yeux rivés sur une inquiétante monstruosité, sorte d’esprit païen jailli d’un cours d’eau. Ainsi s’ouvre Pajeú, du nom de ce dernier, fiction fantastique qui emprunte les méandres de la rivière pour conduire le récit. Afin de se débarrasser d’un rêve qui contamine sa vie, Maristela enquête sur l’histoire du Pajeú, aujourd’hui oublié, enfoui dans les entrailles de la ville de Fortaleza. Le film fait des transformations urbaines successives conduisant à l’enfouissement du Pajeú un mystère aux accents surnaturels. Il organise un univers paranoïaque sobrement mis en scène. Les visions cauchemardesques servies par une bande son électro aux sonorités métalliques traduisent l’anxiété de la jeune fille qui sombre peu à peu dans un état dépressif : retrait jusqu’à l’isolement, sensations de paralysie, angoisse de la disparition, mélancolie. La frontière entre rêve et réalité s’efface. Pajeú intrique habilement les genres. Tour de force du film et de son économie de moyens, la quête de réponses de la jeune femme, brillamment interprétée, offre l’occasion de recueillir la parole des habitants de Fortaleza, de retracer l’histoire de cette ville, introduisant au cœur de la fiction une matière documentaire inattendue. Pajeú devient la chambre d’écho de générations inquiètes de la destruction de leur environnement, de leur impuissance face aux métamorphoses urbaines incontrôlables, de leurs préoccupations écologiques, de l’effacement de leur histoire. Quand Maristela prend le micro dans une ultime scène de karaoké solitaire, c’est pour chanter d’une voix dissonante la dépossession… jusqu’à la disparition. (C.L.)


11h30

Une Maison

de Judith Auffray / France, Suisse / 2019 / Couleur / HD, Stéréo / 82′

Pas un foyer ni un centre spécialisé. Une maison : c’est ainsi qu’une mère qualifie simplement le lieu de vie – comme leur inspirateur Fernand Deligny nommait jadis le sien à Monoblet – où son fils réside depuis plusieurs années. Et c’est ce même mot que Judith Auffray retient pour titre de son premier long-métrage, filmé au sein du lieu de vie et d’accueil Tentative à Saint-Hyppolite-du-Fort dans les Cévennes, créée en 2004 par l’ancien collaborateur de Deligny, Thierry Bazzana. Parler d’une maison, c’est séparer radicalement du cadre médical des jeunes autistes que ces lieux accueillent et font sortir de l’enfermement en structurant leur existence autour de tâches du quotidien ; Auffray s’attache à les filmer avec autant d’assiduité qu’ils ont à les accomplir : petit déjeuner, linge, toilette, épluchage, etc. Parler d’une maison, c’est lier ceux-ci à l’histoire d’un lieu et à l’existence d’un soin. Et c’est ce cadre prosaïque, dénomination simple d’un lieu où d’ordinaire tant de romans s’écrivent et se procrastinent, où se joue et s’exprime joie et désespoir de l’existence, que la réalisatrice peuple peu à peu de mots, de descriptions et d’idées lumineuses, dans une structure aussi belle que souple. Au second tiers, ce sont des mots qui apparaissent, tirés de lettres écrites à la fin des années 70 par Deligny aux parents de ceux dont il s’occupait. Puis les paroles des parents des résidents actuels de la maison ; de sorte qu’à la fin cette maison bruisse des gestes, mots, idées et voix qui manifestent toute la clarté dans laquelle baignent aujourd’hui des êtres sortis de leurs limbes. (A.T.)


14h00

Incidences

de Victor Oozeer / France / 2020 / Couleur et Noir & blanc / HDCAM, Cellular phone, Super 8, Stéréo / 17′

Une image tremblante, noire, laisse par intermittence, comme pour un feu d’artifice, apparaître des surgissements de lumière qui permettent à peine de discerner le visible. Puis un appartement, dans la pénombre, vide jusqu’à ce qu’un corps de femme s’avance dans la fine bande de lumière et que ses mains soient vues à peler un oignon. Deux plans qui partagent le surgissement de la lumière, que vient souligner un poème d’Emily Dickinson évoquant les lumières inconnues, vives comme des éclairs qui viennent strier le ciel nocturne.

Se présentent ainsi, dès l’ouverture, les paramètres qui conduisent Incidences : interaction entre poèmes et images qui, entre illustration et explication, relève surtout de l’éclaircissement mutuel ; contrepoint entre espaces traversés, souvent indistincts ou seulement partiellement identifiables, et contemplation du corps de l’autre, abordé par fragments et gros plans ; jeu de présence et d’absence, de corps attendus et absents ou surgissant à nouveau comme une apparition. Incidences travaille en images argentiques, s’attarde sur la texture, le flou, l’éclat lumineux. Le pan d’une robe tendue par une poitrine fait écho aux plis d’un rideau à travers lequel filtre le soleil du dehors. Ce que le film construit patiemment, avec poèmes et fragments d’espaces et de corps pour matériaux, est un rapport au monde ayant pour guide l’amour de l’autre, où la contemplation de l’être aimé irrigue et hante l’émerveillement face au sensible. (N.L.)

Heliconia

de Paula Rodríguez Polanco / France, Colombie / 2020 / Couleur / 8 mm / 27’

Le corps félin et ennuyé d’une jeune fille s’environne de symboles chrétiens. Croix, images sulpiciennes, petits autels de figurines, sont déliés de leur signification religieuse pour tourner décoratifs. Mêlés à des jouets en plastique ou des photographies, ils composent des natures mortes profanes. Une messe observée à la dérobade par la fenêtre d’un rez-de-chaussée, comme un usage curieux, est interrompue par la pétarade d’une moto qui invite la jeune fille à l’escapade. Ce cadre religieux, souvent filmé en contrechamp des beaux visages d’un trio d’adolescents, fait alors place à une nature luxuriante qui les baigne en plan large. L’agilité de leurs jeunes corps y trouve le refuge idoine d’un manguier aux branches confortables. Mais à cet âge, la soif de sensations ne saurait se restreindre à un cadre familier. Le trio prend la route. Sans s’embarrasser de scories narratives, Héliconia offre un road trip sensuel et l’occasion de tableaux vivants faisant honneur au médium pellicule.

Le traitement matiériste de l’image fait danser le grain du 8 mm sur la peau lisse des adolescents et celle de l’heliconia, cette plante tropicale qui s’épanouit en guirlandes rouges, entrelaçant les surfaces pelliculaire, épidermique et végétale dans une trame contemplative. Qui semble dire que l’affaire de la jeunesse, plutôt qu’une quête religieuse du sens ou le discernement de la tendresse et du désir, est la poursuite d’un enchantement, à renouveler sans cesse, des formes et des sons. Et que le cinéma, lui, serait la quête d’une vision religieuse. Mais, au milieu du film, une séquence documentaire prosaïque griffe la texture soyeuse d’Heliconia. Elle y incise une coupure aussi soudaine que profonde, sorte de rappel à la cruauté qui défigure le tableau édénique, comme un coup de canif sur une peinture et bascule sa composition harmonieuse en colère sourde. Poussant plus loin leur exploration du pays, la jeune femme et les deux jeunes hommes se perdent dans la contemplation d’un désert ocre et sinueux dont la poussière idéale les incorpore… jusqu’à la disparition. S’évanouit avec eux l’image enfin saisie du paradis perdu. Ce premier film touché par la grâce porte la promesse d’autres enchantements. (C.L.)

Les épisodes – Printemps 2018

de Mathilde Girard / France / 2020 / Couleur / HDV / 30’

Marta, Luc et Charlotte ont entre vingt-cinq et trente ans, ils partagent à Paris des amitiés, des exigences et des refus. Les idées s’améliorent dans les facs occupées. Les épisodes (printemps 2018) fait partie de ces films si singuliers dans leur approche de l’existence, si souverains dans leur manière de se donner leur propre langage, que toute tentative de définition, d’assignation à un genre, à une allure identifiée du cinéma, ne peut qu’échouer. On peut alors ouvrir le dictionnaire – c’était après tout le réflexe de Ponge face à l’inconnu. « Épisode. Division d’une œuvre qui comprend plusieurs parties dont chacune forme un tout pouvant se suffire à lui-même. Moment plus ou moins marquant de la vie de quelqu’un. Ensemble d’actions, d’événements formant un tout et constituant un moment marquant de l’histoire, du temps. » L’œuvre, la vie, l’histoire. L’intuition décisive de Mathilde Girard est qu’il est possible de les tenir ensemble, dans une même forme, d’inventer le récit fragmenté qui manifeste leur solidarité, leur énigmatique et commune vérité. De quoi est faite une existence ? D’épisodes, vécus ou rêvés, que la parole convertit en histoires par lesquelles chacun se raconte et se donne, à soi et à l’autre. De quoi est faite une saison ? De la manière dont le bruit du monde résonne dans des voix, des dictions, dont le souffle du présent enveloppe des visages qui ont choisi de s’écouter vivre et de se regarder parler. De quoi est fait ce film ? D’une composition de fragments qui chacun, par la mise en scène à chaque fois différente de la parole, offre à Marta, Charlotte et Luc, la possibilité de se dire, de s’exposer en leur vérité et en leur souveraineté d’êtres façonnés par l’exercice de la plus exigeante pensée de ce qui arrive. Marta raconte ses rêves à un ami, Charlotte décrit les stratégies sexuelles de sa puissance, Charlotte et Marta parlent d’un poème de Pasolini, Luc tour à tour se donne et s’esquive. Au fil des épisodes prend corps un quatrième personnage : celui de Mathilde Girard, dont la présence, par-delà l’écoute, s’avoue intimement tissée à celle des autres. Et l’on finit par comprendre, émerveillé, que le recueil des fragments d’autofiction est pour la cinéaste la plus élégante manière d’esquisser la sienne – son autobiographie, non de tout le monde, mais de quelques êtres remarqués, rigoureusement admirés, précisément aimés. (C.N.)


16h30

Un chat rêve du Nord

de Diogo Oliveira / France / 2020 / Couleur / HD, Stereo Dolby Digital / 73’

Neuf jeunes femmes et hommes, dont huit originaires de cinq pays d’Amérique latine et un Français, sont invités à partager une résidence théâtrale d’une semaine dans la maison du cinéaste et de son chat Orphée, en banlieue parisienne. Discussions à plusieurs autour de la table de la cuisine, exercices à deux dans le salon, les journées se plient et se déplient entre sessions de travail intense et moments de pause, de suspens. De ce projet théâtral, on ne saura presque rien, car Un chat rêve du nord s’aventure loin de tout projet de documentation. Ce que Diogo Oliveira s’applique à percevoir et à partager, c’est la vie même de l’organisme collectif qui s’éprouve entre les murs de sa maison : circulations d’affects, variations d’intensité, plasticité des rapports, accords et dissonances des rythmes de chacun. Rythmes aussi des musiques que chacun apporte avec lui, et dont la succession constitue la trame mobile sur laquelle se tisse la matière de l’existence. Pour filmer cet insaisissable, le cinéaste s’est mis à l’école d’Orphée : silencieux, aux aguets, infiniment souple. La mise en scène alterne captations sur le vif, au plus près des corps, et mise en scène ouvragée dans la profondeur de l’espace domestique. Du rêve, le montage se donne la liberté et la puissance de renversement, de retournement : de l’étranger et du familier, du fait et de la fiction, de ce qui monte à l’intérieur, en soi, à ce qui se montre aux autres, sur un visage. À la question « Comment vivre ensemble ? », Roland Barthes répondait par un fantasme : celui d’une communauté des « idiorrythmies », soit d’une forme de vie commune qui laisserait chacun exister selon son propre rythme. Ce fantasme, un chat à son tour l’a rêvé, Diogo Oliveira l’a réalisé. (C.N.)


18h00

Amor Omnia

de Yohei Yamakado / France / 2019 / Couleur / 35 mm, Mono / 111’

Prenez un poème antique, les Bucoliques, composé par Virgile vers – 40 av. J.-C.. Prenez de ce texte chapitré en dix églogues la traduction française de Paul Valéry parue en 1956. Prenez Yohei Yamakado, un jeune compositeur et cinéaste japonais, féru de littérature et du cinéma le plus tendu (Ozu, J.-C. Rousseau, Dreyer, les Straub, Oliveira,…). Ajoutez-y, avec parcimonie, quelques-uns des amis de ce jeune artiste. Ce n’est pas, vous vous en doutez, l’austérité aristocratique du résultat qui vous surprendra. Ponctué entre chaque églogue de brèves séquences animées avec pondération, c’est en effet un écran noir qui s’impose à nous, tout du long, troué en bas du cadre par le seul blanc des sous-titres, transcription lumineuse des vers du poème de Valéry. On l’aura saisi, dans la lignée des avant-gardes radicales, Yamakado a choisi pour son premier long métrage de faire du cinéma l’espace d’une projection avant tout mentale, affranchie des aléas de figurations, allégée du poids des reproductions. Cinéma, musique de l’avenir, disait un autre cinéaste. Ici, c’est justement la musique d’un lointain passé, celle du poème antique, qui s’accorde à la possibilité d’un chant contemporain, sans gommer la distance, en faisant d’elle au contraire l’arc immense, manifeste, d’un désir palpable. (J.-P.R.)


21h00

散买卖不散交情
A Peaceful Divorce

de Sidi Wang / Chine / 2020 / Couleur / HD, Stereo / 19’

Une première conversation sur internet – il y en aura deux. Une jeune femme répond à un ordinateur d’où sort la voix d’un homme, sans doute son père. Dehors, la nuit, et les immeubles, où brillent des douzaines de fenêtres semblables à celle-ci. La conversation nous fournit la clé : la Covid a frappé la Chine, tout le monde se terre chez soi et regarde des films.
Encadré par deux conversations avec le père absent, A Peaceful Divorce s’attache aux espaces et aux gestes du quotidien du confinement. La réalisatrice filme le salon, la cuisine, les fenêtres qui reflètent l’intérieur plutôt qu’elles ne suggèrent l’échappée vers le dehors. La mère se teste avec une machine d’usage compliqué, le beau-père fait la cuisine. Mais des images d’une texture différente viennent dérégler cet enregistrement du quotidien : un homme autre est vu dans la même cuisine souriant à la caméra avant de goûter un fruit, une réjouissance familiale avec des visages différents voit la jeune femme faire des grimaces à la caméra. La deuxième conversation avec son père viendra éclairer l’enjeu du film : traiter du divorce de ses parents, qui la mène à être confinée avec sa mère mais sans son père, présent seulement par la voix. Le mélange d’images se révèle alors comme une stratification de temps, une invocation du père aimé et absent, par des images enregistrées à une autre époque. L’enjeu ? Transformer l’expérience vécue en matière filmique, le manque affectif en réseau d’images. (N.L.)

Ficción Privada

de Andrés Di Tella / Argentine / 2019 / Couleur / Mixed Media / 78’

Ficción Privada : le réalisateur s’interroge sur qui furent ses parents, une indienne mariée à un argentin, qui tous deux fuirent les contraintes de leur pays respectifs. Privée, certes, mais fiction ? Peut-être s’agit-il pour Andrés di Tella d’annoncer dès l’ouverture que toute vérité finale est impossible, que toute recherche sera forcément partielle et partiale, incomplète, reposant autant sur ses propres souvenirs et sa propre vision de ses parents que sur la réalité telle qu’ils la vécurent. Que ce sera donc, in fine, au travail de l’imagination, sous ses formes différentes, de suppléer aux béances du passé.
Ces écueils, di Tella les affronte, en faisant acte de filiation et en se posant comme simple chaînon de transmission entre ses parents, disparus à plusieurs années d’écart, d’un côté, et sa fille, de l’autre, à qui il montre des vieilles photos dans la séquence d’ouverture. Le réalisateur multiplie les approches : les vieilles photos, mais aussi les images d’un film qu’il tourna sur son père suite à la mort de sa mère ; ou encore, ouvrage de fiction, la lecture de leurs lettres par deux jeunes comédiens, amoureux dans la vie et ayant l’âge qu’avaient ses parents au moment de leur rédaction. Les acteurs se lisent les textes, mais en débattent également, en risquent l’interprétation : que laisse deviner une correspondance à ceux qui n’en connurent pas les circonstances ? (N.L.)


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