Nouveau rendez vous des Primeurs du Blog Documentaire autour de La plume du peintre de Marie Ka. Dans La plume du peintre cependant, si Antoine n’était que seul ou avec ses copains de 400 coups, il ne serait que cet adorable petit garçon, plus courageux et moins rebuté par la lecture qu’il ne le croit lui-même. Dans la relation père-fils que la réalisatrice dépeint, on perçoit un monde infiniment plus riche que l’innocence de l’enfance. (…)Sur la partition souvent étroite du film du rapport parents-enfants, Marie Ka signe avec La plume du peintre deux portraits d’une rare justesse. (Nicolas Bole)

Chaque deuxième dimanche du mois, vous avez rendez-vous avec le documentaire.
Prenant acte de la faible diffusion du documentaire en dehors de Paris, Les Primeurs du Blog documentaire proposent une programmation mensuelle de documentaires en avant-première ou issus de festivals.


On connaît l’engouement que peut susciter un film à hauteur d’enfant : en 2016, Daniel Touati avait régalé l’audience à Lussas avec Frère et soeur, portrait croisé d’une mini-fratrie dans laquelle toute la palette des sentiments humains, du drame à l’extase, se retrouvait chez cette sœur et son jeune frère. Dans La plume du peintre cependant, si Antoine n’était que seul ou avec ses copains de 400 coups, il ne serait que cet adorable petit garçon, plus courageux et moins rebuté par la lecture qu’il ne le croit lui-même. Dans la relation père-fils que la réalisatrice dépeint, on perçoit un monde infiniment plus riche que l’innocence de l’enfance. Il y a avant tout cet amour rude (rustique, mais semble-t-il robuste) qui traverse tout le film : Stéphane ne ménage pas son garçon, en le laissant traîner son vélo dans la neige ou en l’initiant à la découpe du bois. Mais sous des airs d’homme peu délicat, que d’autres auraient tôt fait de « strip-teaser », il se révèle, grâce au patient travail d’immersion de Marie Ka, comme un père aimant et adepte de la débrouillardise comme philosophie de vie. A certains moments, on se prend même à envier un tel héritage pratique, où les pleurs du petit garçon face à l’inflexibilité du père se traduiront demain par la capacité à faire face aux nombreuses « choses de la vie », où les choses sont entendues comme les leçons de choses des écoles d’antan.

Dans La plume du peintre, l’absence de mépris de classe ou d’ironie sociale permet cette compréhension d’événements infimes de la vie quotidienne comme autant de marques d’amour, formulées, il est vrai, de manière un peu brutale : ainsi quand le père ayant façonné un petit tremplin en bois pour son fils se rend compte que celui-ci le trouve inadapté à sa pratique du vélo, il n’hésite pas à le balancer sans ménagement sur un tas de bois inaccessible à Antoine. Mais dans cette punition qu’il lui inflige, on ressent d’abord une blessure narcissique toute personnelle. (…)
> Lire la suite de l’article de Nicolas Bole sur le Blog Documentaire

La plume du peintre
de Marie Ka – 2017, France, 1h24

Antoine a 5 ans lorsque le film commence. Au gré des week-ends passés chez son père, à la campagne, c’est d’abord à leur relation que l’on s’intéresse : la posture à la fois rude et aidante que l’homme adopte avec lui, l’équilibre entre instruction et éducation qu’il trouve, révélateur de sa conception de la paternité et de la virilité. Le plein air semble pour lui une école à ciel ouvert, où transmettre ses connaissances zoologiques et botaniques ; la chasse permet la conjuration des peurs de l’enfance, la compréhension du cycle de vie et de mort et le contrôle de sa propre violence (« – Si j’vois un oiseau j’le défonce ! – Ça se défonce pas, un oiseau. »). Moins présent que la cour, la route et la forêt, l’espace domestique résonne de l’impératif scolaire – comment réconcilier les deux apprentissages ? Il y a bien une tentative, alors que père et fils cheminent dans la neige, de lire les panneaux au bord de la route pour s’entraîner à déchiffrer… Agile et endurante, Marie Ka filme et prend le son elle-même, et son beau portrait d’enfance, fruit d’un suivi sur plusieurs mois, se garde de tout jugement. Le montage se contente de recueillir un mouvement à la fois imperceptible et joyeux : l’amoindrissement progressif du rôle du père à mesure que les découvertes, les pêches et les moments d’ennui se vivent avec les copains. (Charlotte Garson)

Marie Ka vit partagée entre campagne et ville. Elle a notamment réalisé La Belle et les Bêtes (2006), feuilleton documentaire pour France 3 qui dépeint l’univers agricole à travers le regard d’une jeune femme malgache venue vivre dans une ferme française, ou encore Les Hommes du grand emprunt (2010) qui suit la mise en place de l’emprunt national après la crise financière de 2009


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