20h30

Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A)

De William Friedkin, 1985, USA, 1h56, VoStFR

Richard Chance est un flic tête brûlée, obsédé par la traque du faussaire Rick Masters. Le jour où son coéquipier est abattu alors qu’il menait une opération en solo, Chance va peu à peu dévier de la légalité pour parvenir à ses fins et régler ses comptes… dans un bain de sang.

“Ce que j’aime dans Police Fédérale, Los Angeles, c’est son esprit tordu et son côté anticonformiste. À part la poursuite en voiture, le film prend à contre-pied toutes les règles du polar urbain, à commencer par son personnage principal. Le héros est un trou du cul. C’est un tocard, un arrogant qui foire tout ce qu’il entreprend. Il a une allure ridicule avec ses jambes arquées, son jean moulant et ses bottes de cow-boy. Il n’a la confiance de personne parce que c’est un incapable. On ne pouvait pas espérer une plus grande mise en abyme d’un personnage de film policier.
Police Fédérale, Los Angeles est l’exact contraire des films policiers classiques et c’est ce qui le rend unique à mes yeux. » (James Ellroy)

Avec Police fédérale, Los Angeles, les êtres sont interchangeables et dispensables comme des billets de banque. Tout le long du film, il existe une combinaison de couples dont les partenaires s’interchangent insensiblement comme des pions qu’on déplace ou comme la fausse monnaie qui remplace la vraie. Par contre, pour remplacer Willem Dafoe, le faux-monnayeur du film, ce sera le « spectre hitchcockien » du double féminin (une brune et une blonde) ! pour son désintéressement spirituel et pratiquement traité comme un pourvoyeur. »

Willem Dafoe est certainement ce « fabricant de simulacres » décrit par Pierre Klossowski dans “La monnaie vivante” (Rivages poche / Petite Bibliothèque, 1997) , mais ne pourrait-on pas en dire autant de toutes les autres fonctions sociales autoritaires qui parsèment les films de Friedkin ? Le FBI (The Brink’s Job), Eddie Muntz, en complicité avec le Gouvernement américain (Deal of the Century), et ces avocats véreux (Police Fédérale, Los Angeles, Jade) qui défendent la vie de leur client au plus offrant, et non par conviction d’une justice équitable.

Police Fédérale, Los Angeles repose sur toutes les relations contrefaites : du personnage au montage. Friedkin, avec ce film, en vient même à conceptualiser, styliser French Connection et, pour cause, il adapte sa mise en scène à la topographie d’une ville. On passe ainsi de la nervosité urbaine et cosmopolite new-yorkaise (French Connection) aux rapports factices et artificiels de Los Angeles (Police Fédérale, Los Angeles).

Enfin, chez Friedkin, le montage (celui de l’image comme du son) transforme toutes les scènes de ses films en espaces clos où s’agitent et se bousculent les démons de la boîte de Pandore : une tension, seule, se relâche en fonction de quelques morceaux de bravoure construits, en réalité, pour créer, creuser un sentiment de vertige. La course-poursuite, au-delà du défi technique, dans ses films policiers, n’a pour d’autre raison d’exister que celui de perturber son spectateur par l’entremise de son acteur confronté et confondu à une situation extrême. Les gros plans sur les visages de John Pankow et William L. Petersen dans Police Fédérale, Los Angeles, poursuivis de tous côtés par des hommes de main leur tirant dessus, à pied ou sur roues, l’attestent. Ils ne peuvent bénéficier ou même « encourir » à des doublures. Friedkin veut leur propre vertige et non pas une action dans laquelle ils seraient maîtres à bord. C’est ici qu’on perçoit le mieux le cinéaste, dans cet ultime paradoxe qui a érigé toute son œuvre et créé ses plus virulents détracteurs. Au cinéma, plus on ment et plus on dit la vérité !

Source : Objectif Cinéma


Le programme complet de la rétrospective

Friedkin Connection : une rétrospective, 2ème partie

Du mardi 12 février
au samedi 16 février 2019

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