Dimanche 2 novembre 2025 · 20h30


Édito

 

 

 

À l’heure où les médias internationaux, les leaders politiques mondiaux, et les réseaux sociaux continuent de censurer et de déformer les récits palestiniens tout en attisant la déshumanisation des Palestinien·nes et leur souffrance persistente, nous utilisons plateformes pour soutenir le Palestine Cinema Days Festival, injustement censuré.
Le 2 novembre, date anniversaire de la déclaration de Balfour, nous organisons plus de 500 projections de films palestiniens à travers le monde.
Cette initiative mondial est un signe de solidarité avec la Palestine, un moyen de faire entendre les voix palestiniennes censurées, et une contribution à la remise en cause d’une narration déformée.

As international news outlets, world leaders, and major social media platforms continue to censor and distort the narrative while fueling the dehumanization of Palestinians and their ongoing suffering, we are using our channels to support the forcibly canceled Palestine Cinema Days Festival.
On November 2, the anniversary of the Balfour Declaration, we are organizing over 500 Palestinian film screenings around the world. This global effort is a show of solidarity with Palestine, an act of amplification for censored Palestinian voices, and a contribution to shifting the distorted narrative.


Jénine, Jénine

de Mohammad Bakri | 2002 | Palestine | 50 min

« Où est Dieu ? », se demande désespérément un homme âgé en observant les décombres du camp de réfugiés palestiniens de Jénine. Les troupes israéliennes ont fait irruption dans le camp en mars 2002. Après des jours de combats acharnés, une grande partie du camp a été rasée et, outre de nombreux soldats, de nombreux civils ont été tués. Ce film montre à quel point l’oppression et la terreur prolongées ont affecté l’état d’esprit des habitants palestiniens de Jénine. Amertume et chagrin dominent la majorité de la population. Nombre d’entre eux ont perdu des proches ou cherchent encore des victimes et des meubles parmi les décombres. Une petite fille, qui ne semble pas avoir beaucoup plus de douze ans, raconte son histoire, mais ignore la peur. La violence constante de son quotidien ne fait qu’alimenter son sentiment de haine et son désir de vengeance. Elle raconte ce qu’elle ferait au Premier ministre Sharon s’il visitait le camp et clame haut et fort que les Palestiniens n’abandonneront jamais la lutte. Ils continueront à faire des enfants, qui pourront poursuivre le combat contre l’injustice. Une triste question s’impose au spectateur : que deviendra un pays, un peuple, lorsque ses enfants sont confrontés à la guerre et à la violence dès leur plus jeune âge ?

‘Where is God’, an elderly man desperately wonders when surveying the debris in the Palestinian refugee camp Jenin. Israeli troops barged into the camp in March 2002. After a grim battle that lasted for days, a large part of the camp had been razed to the ground and, besides a number of soldiers, many civilians had been killed. This film shows the extent to which the prolonged oppression and terror has affected the state of mind of the Palestinian inhabitants of Jenin. Bitterness and grief are the prevailing feelings among the majority of the population. Many have lost loved ones or are still searching for victims and furniture among the debris. A little girl, who does not seem to be much older than twelve, tells her story but knows no fear. The ongoing violence in her day-to-day life only nourishes her feelings of hatred and the urge to take revenge. She tells what she would do to Prime Minister Sharon if he visited the camp and she shouts that the Palestinians will never give up the struggle. They will keep on producing children, who can continue the fight against injustice. The sad question forces itself on the spectator. What will become of a country, a people when its children are confronted with war and violence from a very early age?



Biographies

 

Line Ajan est curatrice et traductrice franco-syrienne vivant à Marseille. Ses recherches portent sur l’utilisation subversive de l’image en mouvement et du langage au service de politiques dissidentes, se concentrant sur les approches féministes, les perspectives diasporiques et les histoires transnationales. Elle a organisé des expositions et programmes publiques à la Julia Stoschek Foundation, Berlin and Düsseldorf; the MCA Chicago; Mudam Luxembourg; ArteEast, New York; Pickle Bar, Berlin; and Galerie Imane Farès, Paris, entre autres. Ses écrits ont été publiés dans plusieurs revues spécialisées et catalogues.

Line Ajan is a French Syrian curator and translator currently based in Marseille. Her curatorial research centers on subversive uses of moving image and language to enact dissident politics, focusing notably on feminist approaches, diasporic perspectives, and transnational histories. She has organized exhibitions and programs at the Julia Stoschek Foundation, Berlin and Düsseldorf; the MCA Chicago; Mudam Luxembourg; ArteEast, New York; Pickle Bar, Berlin; and Galerie Imane Farès, Paris, among others. She is part of the editorial collective Qalqalah قلقلة and her writing has appeared in various magazines and catalogues.

 

Dina Mimi vit et travaille entre la Palestine et les Pays-Bas.
Dina Mimi articule une recherche plastique autour du mouvement, par des expérimentations et collectes vidéo ou sonores, la réalisation de performance ou le travail textuel. Dans ses pratiques, le corps, l’expression de son droit d’exister et sa détermination comme lieu de résistance prennent un place centrale sans cesse renouvelée. En ce sens, son travail examine la présence des corps dans l’espace public en Palestine. Les recherches récentes de Dina Mimi tendent à considérer la manifestation comme une performance. Dina Mimi affectionne particulièrement les séquences vidéo qu’elle glane, abandonnées et décontextualisées. Son travail de montage joue de l’opacité et du dévoilement, effleurant des réalités qui s’échappent et des narrations sans cesse réimaginées et reconstruites.
Dina Mimi est diplômée du Bachelor de l’Academy of Arts and Design Bezalel de Jérusalem en 2016, puis du Master of Arts in Public Spheres à l’ECAV (École cantonale d’art du Valais, Suisse) en 2018.

Dina Mimi lives and works between Palestine and the Netherlands.
Dina Mimi’s artistic research revolves around movement, through video and sound experimentation and collection, performance and textual work. In her practice, the body, the expression of its right to exist and its determination as a site of resistance take a central place that is constantly renewed. In this sense, her work examines the role of the body-force in public space in Palestine. Dina Mimi’s recent research tends to consider protest as a performance. Dina Mimi is particularly fond of the video sequences she gleans, abandoned and decontextualized. Her editing plays with opacity and unveiling, revealing realities that escape and narratives that are constantly reimagined and reconstructed.
Dina Mimi graduated with a Bachelor’s degree from the Bezalel Academy of Arts and Design in Jerusalem in 2016, followed by a Master of Arts in Public Spheres at ECAV (École cantonale d’art du Valais, Switzerland) in 2018.

 

Mohammad Bakri, né en 1953 à Bi’ina, en Palestine, est un acteur et réalisateur palestinien reconnu. Il a terminé ses études secondaires à Akko et a poursuivi des études d’art dramatique et de littérature arabe à l’université de Tel Aviv, où il a obtenu son diplôme en 1976. Bakri est marié à Leila et père de six enfants, dont les acteurs Adam, Ziad et Saleh Bakri.
Sa carrière d’acteur a débuté dans des théâtres renommés de Tel Aviv, Haïfa et Ramallah, ce qui l’a amené à jouer à la fois en hébreu et en arabe. La carrière cinématographique de Bakri s’étend à divers projets internationaux, notamment des films français, belges, néerlandais, danois, canadiens et italiens. Il est également reconnu en tant que réalisateur, notamment pour le documentaire « Jenin, Jenin ».

Mohammad Bakri, born in 1953 in Bi’ina, Palestine, is a renowned Palestinian actor and film director. He completed his secondary education in Akko and pursued acting and Arabic literature at Tel Aviv University, graduating in 1976. Bakri is married to Leila and is a father to six children, including actors Adam, Ziad, and Saleh Bakri.
His acting career began with notable theaters in Tel Aviv, Haifa, and Ramallah, leading to performances in both Hebrew and Arabic. Bakri’s film career spans various international projects, including French, Belgian, Dutch, Danish, Canadian, and Italian films. He is also recognized as a director, notably for the documentary « Jenin, Jenin. »


Informations pratiques

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 8€ et valable sur une année civile.

Il est aussi possible de prendre son adhésion en ligne ! Pour celleux qui le souhaitent et le peuvent, cette adhésion permet aussi de nous soutenir, en ajoutant un montant de son choix.

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