Pour la première séance du cycle c’est l’univers de Jacques Tati qui nous ramène  à nos souvenirs d’enfance. Monsieur Hulot est comme un grand oncle bienveillant et malicieux, avec qui on aurait envie de vivre et revivre mille aventures. Pour Gérard, le petit garçon du film, cet oncle lui ouvre les chemins d’une liberté, loin de la superficialité du monde adulte et moderniste.

Mon oncle
de Jacques Tati – 1958, France, 1h50

Monsieur Arpel est féru de modernisme. Directeur d’une fabrique de tuyaux en plastique, il a doté sa maison de tous les perfectionnements techniques possibles à ce jour. Pourtant, cette maison pourvue de robots est loin d’apporter une atmosphère détendue à son fils, Gérard, 10 ans. Le beau-frère de monsieur Arpel, monsieur Hulot, fantasque et bohême, occupe un modeste deux pièces dans un quartier populaire. Il invite de temps à autre son jeune neveu, dressé à l’ordre rigoureux qui règne chez lui, à découvrir son domaine de fantaisie et de liberté. Sa soeur, maintenant madame Arpel, espère secrètement qu’il épousera sa voisine, mais c’est compter sans l’esprit discrètement récalcitrant et frondeur de Hulot, résolument épris de liberté…


« Entre le son et l’image, le rire. On rigole. D’un rire formidablement sympathique. Un amusement sans condescendance. On rit sans faire de morts derrière soi. À ce rire Baudelaire a donné un nom: «le rire des enfants tout à la joie de contempler». Ou, ajoute-t-il, «est-ce plutôt le sourire, quelque chose d’analogue au balancement de queue des chiens ou au ronron des chats» »
(source Critikat)

« Et revoilà «l’ange hurluberlu» à la drôle de silhouette et au grand imperméable chic et chiffonné. Un monsieur Hulot qui navigue entre le vieux St Maur tout déglingouillé et le monde gris-bleu archi moderne des Arpel. Ah! les Arpel! Ces deux petits gros à la Botero qui s’agitent sans fausse note, dorlotant leur maison toute bourrée d’objets modernistes que nous n’avons même pas au XXIe siècle: la machine à faire sauter le steak, le thermomètre à œufs… Tandis que leur petit garçon, Gérard, fait les 400 coups chez les hulots et les hulottes, pour un petit brin de fantaisie. La description de ces deux mondes parfaitement antithétiques est loin d’être une critique d’un modernisme exacerbé ou l’éloge d’un monde perdu. On ne doit voir dans la démarche du cinéaste ni passéisme, ni nostalgie. Tati offre un point de vue sur notre société, mais ce point de vue se pose comme une maquette. Le cinéaste s’affranchit du flot précipité de la vie, et par la lenteur de l’image en retire l’essentiel. La maison des Arpel, outrancièrement moderne est délibérément une fausse maison. Parallèlement, le marché St Maur offre un condensé de vie typiquement française: le vieux poissonnier grincheux, le bon français, la baguette sous le bras, le poivrot irrésistiblement attiré par le petit troquet… Tous les éléments tendrement franchouillards nous ramènent à l’illusion comique qu’appréhende le cinéma de Tati.

Pourquoi aller revoir Mon oncle? Parce que dans notre monde d’images mal élevées, ce film détonne par sa pudeur élégante. Tati garde toujours une distance respectueuse par rapport aux choses. Il se contente, comme les enfants sages, d’effleurer le monde du bout des yeux. Et par la fréquence de ces plans d’ensemble, par l’habileté d’un montage lent qui va à l’encontre du cinéma comique, Tati offre sa propre vision du cinéma. Le spectateur auquel il s’adresse est celui du cirque, celui du music-hall. Pas un spectateur qui se tortille sur son siège, béat devant du tout-cuit; mais un spectateur critique dont l’œil farfouille dans la jungle de l’image. Il faut être attentif devant un film de Tati, un peu à l’image de cet œil coupé en deux par un rasoir dans Un chien andalou. Il faut revenir à ce credo: les choses sont bonnes à voir. Souvent, on aura beau scruter l’image, attendre le gag, eh bien on sera bernique. L’ascension de M. Hulot dans sa maison en est un bon exemple. Il grimpe dans cette maison tarabiscotée pendant une séquence entière. Rien n’arrive, pas la moindre sinuosité, mais les choses sont seulement bonnes à voir. Même les yeux de la maison des Arpel: ils nous regardent et nous les regardons. Le monde nous apparaît de loin. On peut presque l’affilier à M. Hulot. Affable, réservé et distant.(…) »

(Source Critikat)


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