Entièrement construit à partir des images amateurs des manifestants des Printemps Arabes, The Uprising raconte une révolution imaginaire composée de, inspirée par, et rendant hommage aux révolutions réelles. C’est une immersion, à la première personne, dans un moment fragile et irremplaçable où la vie cesse d’être une prison, et tout redevient possible.
Exclusivement composé de vidéos issues de YouTube, The Uprising est un film unique en son genre en cela que l’exercice n’a – curieusement – jamais été accompli pour un long-métrage. Habilement monté, le film s’attache à dépeindre sept jours des révolutions arabes survenues en 2011, qu’il s’agisse d’images filmées en Égypte, en Syrie, en Tunisie, à Bahreïn, en Syrie, au Yémen ou en Libye.


 

The Uprising
de Peter Snowdon – 2013, Belgique / Grande-Bretagne, 1h18, VOstFR

 

 

Entretien avec Peter Snowdon, réalisateur du film The Uprising

« On a donc fini par assumer quelque chose qu’on rechignait à faire au départ : monter le film en ignorant toutes les frontières qu’on a pourtant l’habitude d’utiliser et de disséquer pour comprendre cette région. Aussi, il me semblait intéressant de détruire des frontières qui sont en partie des constructions coloniales et qui sont maintenues par des chefs d’Etat contestés par ces révolutions. »

Belleville en Vues
Comment s’est effectuée la sélection des images amateurs qui se trouvent dans votre film ?

Peter Snowdon
Le choix des images s’est fait de manière progressive. J’ai commencé par collecter des vidéos que je voulais partager avec des amis qu’ils n’auraient peut-être pas vues eux-même que je trouvais en soi exceptionnelles. J’avais l’impression de recevoir différents médias, plusieurs courts métrages assez extraordinaires. Un jour j’ai vu à Paris, peu de temps après la révolution égyptienne, un film qui avait été fait sur le mouvement vert en Iran en 2009 <Fragments d’une révolution (ndlr)> et qui utilisait des vidéos Youtube. J’ai été très impressionné par la qualité plastique, par l’effet très fort, à la fois très immédiat et très distancé de ces images sur grand écran. Et je me suis posé la question : est-ce inhérent aux images Youtube ou est-ce le résultat d’un travail de post-production considérable ?

Plus ou moins au même moment, j’ai eu une proposition du Collectif Jeune Cinéma de programmer une soirée au Cinéma La Clef autour des Révolutions arabes et du travail des artistes vidéastes. Ayant peu de temps pour y travailler, j’ai proposé une programmation qui mêlait d’anciens films d’artistes et ces vidéos Youtube que je collectionnais et dont j’avais fait des petites séquences de façon artisanale. Lors de la projection, j’ai été frappé par deux choses. D’une part, les vidéos Youtube ont cette particularité qui permet de les projeter sans un grand travail. Je pense que c’est lié aux algorithmes de compression qu’utilise Youtube qui donnent une sorte d’anti-pixellisation et qui font que l’on est souvent plus proche d’un jeu vidéo ou de la peinture à l’huile que de ce qu’on pensait être la vidéo avant à l’époque des cassettes VHS. De l’autre côté, j’ai constaté que les gens avaient beaucoup plus envie de parler des vidéos Youtube que des vidéos d’artistes. L’intérêt pour ces vidéos n’était plus seulement un attrait personnel dû à mes connexions avec l’Egypte, au contraire il était plus vaste.

J’ai alors décidé de « fabriquer » un programme autonome de plusieurs vidéos d’artistes afin que chacun puisse le diffuser sans avoir à en payer les frais de location. C’est donc à partir de ce moment-là que j’ai commencé à vouloir créer une anthologie. En novembre 2011, j’ai montré cela à Bruno Tracq, un ami qui a monté et produit plusieurs de mes films et il a trouvé cela génial. Il m’a même poussé à aller plus loin pour en faire un « vrai film » qui pourrait être vu par beaucoup plus de personnes, tout en intégrant ces matériaux récoltés sur Youtube. Il s’agissait pour cela de trouver un langage approprié qui permette de sortir d’un cercle restreint de cinéphiles, d’intellectuels ou d’arabisants pour aller vers un public plus large. On s’est alors lancé dans cette aventure et ce qui a été assez frappant, c’est que nous avons passé beaucoup de temps avant de comprendre qu’il fallait sortir totalement de l’approche anthologique que j’avais initialement pour construire une narration. J’avais en effet déjà créé un récit pour ce qui concernait l’après-révolution. Ça me paraissait être la seule manière pour parler de ce moment là.

> Lire la suite de l’entretien sur le Blog de Médiapart

 

Peter Snowdon est né en 1964 à Northumberland en Angleterre. Il a étudié le français et la philosophie à l’Université d’Oxford avant de partir s’installer à Paris où il a travaillé dans l’édition et le journalisme et où il a été également consultant pour l’UNESCO. Il a vécu en Égypte de 1997 à 2000. À son retour en Europe il a commencé à réaliser des films documentaires d’agitprop.
Au fil du temps, son travail a évolué au-delà du cinéma exclusivement politique pour s’engager dans une tradition plus expérimentale. Un certain nombre de ses films ont été tournés dans les territoires palestiniens et en Inde où il a collaboré avec la International Society for Ecology and Culture.
Ses court métrages ont reçu les prix de Toma Unica (Madrid), du Malescorto International Short Film Festival, et du Kansas City Film Festival et ont été projetés dans de nombreux festivals internationaux. Actuellement basé en Belgique, il prépare une thèse sur la vidéo vernaculaire et la pratique documentaire après le printemps arabe à la MAD Faculty (PXL/Hasselt).


 

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