Mai-68 est à la fois un moment crucial et un mirage. Le mirage de toutes les versions synthétiques de ce qui s’est passé s’en chargent. Le philosophe Dembe dit notre seul identité c’est le trajet. Partant de cette idée nous avons voulu réunir des trajets que nous suivons mot à mot dans des entretiens qui durent une heure.
Pour chacune des 22 personnes interrogées, Mai-68 a joué un rôle de bascule, d’accélérateur. Donner à entendre cette addition, c’est proposer une immersion pour ressaisir en profondeur ce qui s’est réellement débattu.
C’est permettre à chacun de se forger sa propre opinion.
Tout semble se jouer autour d’une conception ouvriériste. Dès lors il y a ceux qui vont pousser cette logique au paroxysme. Et ceux qui vont imaginer d’autres fronts de questionnements.

Il y a ceux qui participent au bref été du mouvement libertaire du 22-Mars
Il y a ceux qui se lancent dans la fabrication de journaux
Il y a ceux qui accompagnent les révolutions des pays tiers
Il y a ceux qui s’établissent en usine
Il y a ceux qui profitent du bouillonnement social pour franchir les  barrières
Il y a ceux qui en veulent en finir avec le bagne asilaire
Il y a ceux qui veulent changer l’université
Il y ceux qui essayent de mettre des mots sur ce qui bouge
Il y a ceux de la Sorbonne

Qui sont-ils ?


Paul Brétécher, Psychanalyste, psychiatre

 

De Stéphane Gatti, France, 2017, 1h00

 

Suite à mai 68, une nouvelle génération de médecins et d’infirmiers arrive dans les hôpi- taux psychiatriques. La lente mise en place de la politique de secteur augure alors à peine de changements ; la psychiatrie publique reste très marquée par le fonctionnement asilaire. Cette évolution de l’asile, nécessaire mais « technique », balisée de décrets ministériels, s’incarne en grande partie grâce à leur activisme. L’époque est aussi celle d’un regard plus positif porté sur la folie, parfois magnifiée, en tout cas davantage écoutée. En mai 68, à Nantes, Paul Brétécher décide de devenir psychiatre. Il fait d’abord de la psychothérapie institutionnelle dans de vastes hôpitaux – c’est-à-dire qu’il tente d’humaniser l’institution. Puis il part en 78 à Corbeil (Essonne) dans un service créé par Lucien Bonnafé (1912-2003). Ce désaliéniste, qui milite contre la logique asilaire depuis des expériences fondatrices pendant la Résistance, veut mettre à profit la politique de secteur pour imaginer une psychiatrie « hors les murs ». Quelle meilleure façon, pour ce faire, que de se mettre au pied du mur ? Dans un désert sanitaire, où tout est à inventer – là il faut donc trouver des solutions alternatives à l’internement. Au cœur de la cité, pour ne pas isoler la folie. Solutions de logement et de soins à domicile, réinsertion par le travail, collaborations avec des artistes… Autant de dispositifs gigognes mis en place au fil des années et qui remettent en question les frontières convenues de la pathologie. Et, surtout, celles de l’institution psychiatrique ; le souci de l’usager précédant les logiques institutionnelles, les soignants doivent, sans a priori, pouvoir créer des structures et les adapter au fur et à mesure que des besoins sont identifiés. Ainsi, le soin se mêle au quotidien, afin que les interactions sociales s’intègrent aux soins – utilisant le « potentiel soignant de la population » cher à Lucien Bonnafé. Les rôles du psychiatre et des infirmiers, hors de l’étroite scène de l’asile, sont à réinventer. Paul Brétécher, qui arrive à Corbeil un an après la retraite de Bonnafé, va contribuer à faire vivre jusqu’aujourd’hui cette tentative, dans un contexte difficile où, pour beaucoup, l’enfermement redevient souhaitable.

 

 

 


 

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