Étendue infinie en mouvement perpétuel, la mer est faite d’une matière insaisissable toujours changeante, calme ou furieuse, figée ou tempétueuse, bleue, verte ou noire, retenant la lumière dans son écume, la brisant dans ses remous ou la réfléchissant sur sa surface muette transformée en miroir.
C’est avec ces fluidités que vont jouer les cinéastes de la première séance « La mer réinventée» et offrir des rythmes et des couleurs recréées au gré de leur voyage imaginaire.
Au bout de la mer il y a le monde, encore… la traversée amène à l’ailleurs. Avec Robert Cahen, grand cinéaste voyageur, la mer toujours présente baigne des villes ou des paysages suspendus, déroulant un univers mouvant où les lignes se transforment en ondes liquides.
La mer avec ses jeux de lumière prisonniers des mouvements incessants de sa matière liquide devient un travail plastique ressaisi par les battements cinématographiques ou les pixels des supports numériques. De l’enregistrement du monde fuyant à la création de flux déployés, décomposés, cristallisés par le mouvement des machines. «D’un monde l’autre» fraie le passage d’un monde contemplé à un monde inventé.
Mireille Laplace pour Grains de Lumière
Grains de Lumière
Depuis 1991 Grains de Lumière présente au public marseillais ou de la région une branche du cinéma méconnue… expérimental, d’avant- garde, abstrait… quel que soit le nom qu’on lui ait donné selon les époques. Des années 1920, aux années 2020, d’Europe aux États-Unis, en passant par le Canada, le Japon, l’Australie, le Mexique, la Nouvelle Zélande ou l’URSS désormais Russie, sur support pellicule ou numérique, le champ artistique est immense, les liens entre pays depuis toujours existants, les filiations entre générations assumées. Une longue histoire du cinéma qui revendique l’indépendance et l’autonomie absolue de son art.
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