Depuis septembre 2015, Image de ville, avec les Editions Parenthèses et la Maison de l’Architecture et de la Ville Paca, proposent un cycle de rendez-vous au Videodrome 2 à Marseille. Image de ville, structure culturelle aixoise créée en 2003, organise, chaque année, deux événements – le festival Image de ville en automne, et, depuis 2006, les Journées du film sur l’environnement au printemps, – et propose des rendez-vous publics réguliers autour des questions de la fabrique de la ville, de la transformation urbaine.

Walter Benjamin, (1892-1940), philosophe et écrivain allemand, compte parmi les plus grands penseurs de la modernité des villes au tournant du XXe siècle.Traducteur et passeur pour le public allemand de la vie littéraire en France, il y séjourne à plusieurs reprises.
A Paris, qu’il appelle « capitale du XIXe siècle », à Marseille, lors de plus brefs passages en 1926, 1928 et une dernière fois, en 1940, quand il tente en vain de fuir vers les États-Unis.

POURQUOI WALTER BENJAMIN À MARSEILLE ?

Il vient à Marseille dans l’intention de rencontrer Jean Ballard, directeur des Cahiers du Sud. La ligne éditoriale de cette revue est résolument européenne. Diffusée dans le monde entier, elle a fait la renommée

de Marseille, ville d’avant-garde intellectuelle.Marseille – porte de l’Orient- est aussi, pour Benjamin, un ailleurs. Après Berlin, Paris, Moscou, Naples, méthodiquement, il parcourt la ville en flânant.Il emprunte des chemins de traverse, apprend à se perdre, se forge une connaissance de la ville par l’expérience sensible. Ainsi, rapprochés des collections contemporaines du musée, ses écrits livrent un témoignage singulier sur le Marseille des années 20 et 30 : les transformations urbaines, l’architecture moderne – le Pont Transbordeur- l’industrialisation et l’extension du port. Ils apportent un regard neuf sur des fragments de Marseille la cathédrale de la Major, la Canebière, le terrain vague derrière la Bourse, lepassage de Lorette, les places et les faubourgs….


En partenariat avec le Musée d’histoire de Marseille.

 

In the Street
Helen Levitt, James Agee et Janice Lœb – documentaire, USA, 1948, 17 min

 

Blight
de John Smith  – documentaire expérimental – Angleterre – 1996 – 14 min

Blight traite de la construction de la M11 Link Road dans l’est de Londres et de la longue et dure lutte des habitants pour sauver leurs maisons de la démolition.
Les images enregistrées montrent les changements réalisés sur une période de deux ans dans la région, depuis la démolition des maisons jusqu’au début des travaux de construction de l’autoroute.
La bande son comprend des sons naturels associés à ces événements ainsi que des fragments de paroles prises à partir de conversations enregistrées avec les habitants.

 

Histoires nées de la solitude
de Sylvain Maestraggi – documentaire expérimental – France – 2009 – 35 min

« Que tel un cœur le destin s’arrête et cède la place à quelque chose d’entièrement différent… » Un voyage à travers les rues de Marseille et de Berlin, avec en tête le souvenir des lectures de Walter Benjamin.

Sylvain Maestraggi à propos du film :

Depuis de nombreuses années maintenant je lis et relis inlassablement les textes de Walter Benjamin. La lecture de L’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique, qui était au centre de mon travail de maîtrise de philosophie en 1996, m’a fait découvrir Eugène Atget, qui, avec Heinrich Zille, aura une influence déterminante sur ma pratique de la photographie. En 2004, je quittais Marseille pour Paris. Pour dire adieu à la ville, je me décidais à faire le film dont j’avais souvent rêvé en me promenant dans les rues. L’urgence et l’incertitude dictaient les moyens techniques, très pauvres, les seuls possibles.
En 1927, Walter Benjamin était venu à Marseille et avait tiré de ce voyage un recueil de courts textes publié dans une revue suisse à la suite d’un recueil semblable sur Weimar. À la ville de Goethe, celle du classicisme allemand, témoin d’une époque où, selon Benjamin, « le riche lui-même devait encore sentir la dureté de la vie sur son propre corps », avant de céder bientôt au confort de l’ère industrielle, succédait la ville du Sud, moderne, cosmopolite et prolétaire, terrain d’expériences surréalistes et réservoir des forces politiques du présent. (…)

Je ne cherchais pas à illustrer les textes, mais à trouver chaque fois un lieu où poser ma caméra, « préparé » à cela par les séries de photographies que j’avais réalisées jusque-là à Marseille. Ce n’est qu’une fois les images enregistrées, au cours du montage, que je cherchais les points de rencontre possibles entre textes et images. Les textes retenus ne constituaient ni un discours linéaire ni une suite narrative, il s’agissait plutôt de courts passages, une phrase parfois, qui m’étaient restés en mémoire, avec lesquels j’entretenais une affinité. Ils tournaient autour de certains thèmes : les occasions ratées, le destin qui ne tient pas ses promesses, l’amour espéré ou perdu, l’errance dans la ville, le regard du bourgeois sur la pauvreté, la crainte de la déchéance ou de la catastrophe. Thèmes qui sont intimement liés à la vie de Benjamin et auxquels il a donné une résonance politique dans ses écrits, assignant à l’historien la tâche de sauver les espoirs, les images du bonheur, les utopies, dont chaque génération est porteuse, mais qui n’ont pas trouvé à se réaliser dans l’histoire. Benjamin a toujours considéré le cours de l’histoire comme un processus destructeur auquel il oppose l’espoir de retrouver ce qui a été perdu. Cette perte est le fait du cours naturel du temps, mais aussi de la lutte politique, des injustices commises par les dominants envers les dominés. Parmi les textes sur Marseille, celui sur l’homme déchu qui vend ses livres répandus sur le trottoir et espère qu’un passant s’arrêtera pour « dégager le trésor sous l’amas de ruine », annonce ainsi l’allégorie de l’ange de l’Histoire qui, emporté par la tempête du progrès, ne peut rassembler les ruines que le cours de l’histoire amoncelle à ses pieds [[Cette célèbre allégorie est au centre des thèses sur le concept d’histoire, un des derniers textes écrits par Benjamin avant sa mort en 1940.]]. Les histoires d’amour malheureuses de Benjamin renvoient également à une image du bonheur à laquelle a manqué l’acte décisif qui lui aurait permis de se réaliser, comme à la souffrance et aux aspirations des dominés manque l’acte révolutionnaire qui suspend le cours de l’histoire. Le trésor sous l’amas de ruine, c’est alors peut-être ce possible, ce double imaginaire du réel, qui réclame qu’on le sauve de l’oubli, qu’on le transmette, jusqu’à ce qu’il se réalise.
Propos recueillis sur Dérives.tv


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