Après Mémoires sauvées du vent, Feux et Terre(s) Promise(s), Histoires d’eaux est le quatrième et dernier cycle (4/4) d’une programmation sur les quatre éléments au cinéma.

Pour Vigo, Rousseau, Epstein, Ming-Liang, Sato ou Mizoguchi, les pluies océaniques, les eaux dormantes, les mers intérieures résonnent comme des noms de pays communs, des géographies intimes. Les films de ce cycle baignent dans un fluide commun. Ils brassent un fond secret, quasi animiste, qui  « projette tout, qui mêle à propos de tout, le désir et la vision, les impulsions intimes et les forces naturelles ». Ils puisent leurs organes dans le réel,  arrachent à la nature —en mages— leurs poumons, fondent leurs imaginaires dans les flots et les apparitions aquatiques, esquissent des trajectoires liquides en s’arrimant là où ils peuvent.

La première berge, c’est L’Atalante, la péniche branlante et ruinée des rêves déçus. C’est ici, entre deux eaux que s’incarne  la possibilité d’une odyssée retrouvée. Pour beaucoup ce film sera le mouvement nouveau qui invite au voyage jamais fait, qui nous enlève à la matière de la terre, espace tanguant et sublime, comme une idylle sauvée des eaux.

Au contraire, La Vallée close se pose comme un exil immobile,  où l’extérieur et l’intérieur sont fait des mêmes eaux, sans partage. Des notes sans ratures qui disent qu’ici, autrefois sillonnait un vallon silencieux où personne ne demeurait. Mais maintenant il semble que chaque visiteur se cherche et confesse dans l’agitation de la morne vallée. Un film comme le silence prolongé qu’il y aurait après un haïku, trouvant ses réponses dans les rigueurs des flots, dans les entrelignes de je-ne-sais quelle géographie.

Puis il y a en Bretagne, l’Océan, celui de Finis Terrae. Epstein filme une histoire simple, une querelle de goémoniers englobée par le monde, prise dans ses vagues. Son terreau pour ses expérimentations cinématographiques c’est une amitié au couteau, élémentaire, vive, brute comme une mer prête à se briser, hantée par les complots des écrins.

Sur un autre rivage, un adolescent joue à faire le mort dans une rivière polluée. Acteur d’un jour, il remplace un mannequin qui ne tient pas assez bien son rôle de cadavre. Puis c’est sa vie qui se met à suinter. Ce sont ses premières souffrances qui dégoulinent. Toutes ces choses tues, enlisées en lui: il refuse de laisser couler, il se crispe, elles veulent rallier le chemin de La Rivière. Ce faux départ de ce faux mort sur les flots ne donne qu’un trait de tout ce qui se doit de mourir autour de lui: la famille, le père, l’amour—pour ruisseler à nouveau,  dessiner d’autres lits, écouler d’autres rêves.

On se tournera ensuite vers des eaux plus calmes. Wai Chan est le dernier pêcheur d’une mer intérieure au Japon. Appartenant à un monde qui semble voué à disparaître—entouré d’une drôle d’écume, légère comme une neige rare et interminable— les octogénaires qui habitent cet espace-lisière, bientôt gagné par les fantômes, nous tendent un miroir qu’on ne saurait positionner correctement dans  le courant.

Nous clôturerons ce cycle avec le plus beau film du monde. Dans L’Intendant Sansho, on suivra le destin d’enfants arrachés à la vie par les eaux. Grand rêve de la traversée de l’autre côté de la souffrance, c’est dans les remous de la cruauté, que s’infiltrera un miracle insubmersible: une liberté conquise, des larmes qui s’étiolent.


Le programme du cycle

 

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