Suite au cycle (There’s no way to) make America great again, il nous a paru intéressant de proposer un autre regard sur les conditions des personnes noires. En présentant ces deux films de la réalisatrice Euzhan Palcy, la question du racisme et de la ségrégation ne se circonscrit pas au territoire seul des États-Unis. Si aujourd’hui les descendant-e-s de ceux que Franz Fanon nommait les damné-e-s de la terre sont désigné-e-s de séparatistes, il nous apparaît de bon ton de rappeler qui aura tracé la ligne de démarcation. Alors que des femmes et hommes permettent de brouiller cette délimitation, il s’agit pour une frange de la population qui en bénéficie de maintenir le statu quo.

C’est contre ce statu quo que s’érigent les personnages de José et de sa grand mère M’an Tine dans La Rue Cases-Nègres et Ben du Toit et Stanley Makaya dans Une saison blanche et sèche. Le premier film se déroule en Martinique, presque 100 ans après l’abolition de l’esclavage et le deuxième film, durant l’apartheid en Afrique du Sud en 1976, alors que Nelson Mandela est emprisonné depuis 14 ans.

Néanmoins, il s’agit aussi de parler de cinéma et de mettre en avant l’œuvre d’une grande réalisatrice, qui malgré les embûches a su mener à bien ses œuvres avec le moins de compromis possible. Pionnière, elle est la première réalisatrice noire a remporter le Lion d’Argent à Venise et le César de la Meilleure Première Œuvre et sera aussi la première réalisatrice noire a être produite par une major à Hollywood. Pas que le Videodrome 2 ait besoin de telles récompenses pour appuyer la légitimité de cette artiste. Car quand bien même la qualité de son œuvre n’aurait pas été saluée par les institutions, cette légitimité, Palcy l’acquiert par son écriture fine et vrombissante, par des dialogues affûtés entre des personnalités majestueuses, superbement interprétées par un choix judicieux d’acteurs et actrices (citons Douta Seck dans le rôle de Medouze). À cela se rajoutent des images aussi marquantes que les récits qu’elles accompagnent. À la suite de son compatriote Édouard Glissant, dans une poétique de la relation, que l’auteur préférait à la notion « d’universel », Palcy fait sienne ce croisement, où la poétique surgit « quand une pensée du monde rencontre une autre pensée du monde ».

Cependant, ces récompenses auront permit à l’Histoire très hégémonique du cinéma occidental de devoir composer avec de nouvelles personnalités et d’ouvrir la voi-e/x à de nouvelles générations, porteuses de réflexions qui l’auront précédées. En cela, se rejoue une vieille rengaine où la rareté du propos fait que l’on pourrait limiter le travail de la réalisatrice à ce statut de porte parole malgré elle.

Il n’en est rien et ce très modeste cycle vient supporter le regard singulier et avant-gardiste de Euzhan Palcy.


Le programme du cycle

 

La Rue Cases-Nègres | Géographies torturées d'Euzhan Palcy
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Dans le cadre du cycle cinéma Géographies torturées d'Euzhan Palcy

La Rue Cases-Nègres d'Euzhan Palcy, 1983, 1h43

Une saison blanche et sèche | Géographies torturées d'Euzhan Palcy
Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille

Dans le cadre du cycle cinéma Géographies torturées d'Euzhan Palcy

Une saison blanche et sèche d'Euzhan Palcy, 1989, 1h46

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Nous souhaitons que le cinéma demeure accessible à toutes et tous. Nous souhaitons pouvoir porter la singularité de notre modèle de diffusion non commercial.
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Si nous conseillons un prix, 5 euros (celui que nous appliquions jusqu’à présent), ce sera prix libre à partir de janvier 2020, pour toutes les séances organisées et portées par l’équipe de Videodrome 2, signalées en conséquence dans nos supports de communication.

Adhésion annuelle obligatoire de 5 euros (de date à date)

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance


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