Cette troisième année d’organisation a été riche en apprentissages et en incompréhensions. De nombreux lieux avec lesquels nous souhaitions collaborer n’ont pas voulu nous accueillir, certains parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec notre contenu, ne voulaient pas être associés à une mémoire pornographique pour le public, d’autres nous demandaient simplement des prix hors normes. Nous avons pensé que c’était le bon moment pour ouvrir cette conversation avec le public : Porn sur Mars est un festival non commercial, né de l’envie de partager du plaisir en groupe. Aucun d’entre nous ne gagne d’argent, et il y a beaucoup de mains impliquées et beaucoup d’heures passées à organiser ce que nous voulons offrir : une expérience qui mobilise, provoque et brise les stéréotypes.

Cette année, un journaliste nous a demandé pourquoi nous faisions cela si ce n’était pas pour l’argent. Nous avons répondu : par vocation et par plaisir. Pour le plaisir de créer un espace qui ressemble à l’espace dont nous avions besoin, un endroit où nous pourrions nous découvrir et nous approprier. Un lieu où l’on vient se débarrasser des préjugés, où l’on est ensemble, où l’on se donne de la chaleur. Un lieu où il est accessible et sécurisant pour faire tomber les masques et les constructions qui n’ont pas leur place dans notre immensité.

Bien que pour l’instant personne ne nous finance (même si nous espérons qu’un jour nous recevons assez d’argent pour faire venir plus d’artistes et générer plus de visibilité pour les talents que nous avons dans nos communautés), cela signifie aussi que nous pouvons être ce que nous voulons être, sans prétentions, à notre propre image. Nous sommes reconnaissants à la vie de pouvoir mettre sur place ce festival, qui est le résultat d’heures d’insomnie, comme notre enfant monstre, un cadeau des déesses de la joie. Pour que vous le savourez et que vous rentriez chez vous rassasié·e·s. Pour les ami·e·s qui savent ce qu’ils aiment et ceuxlles qui viennent le découvrir. Pour nous tous·te·s qui avons été interdit·e·s de sentir et d’avoir le goût de la rébellion. Pour ceuxlles qui viennent rêver qu’ils sont les prochain.e.s protagonistes d’un film de xxx, pour ceuxlles qui prennent une caméra et le deviennent. Pour ceuxlles qui ne recevront jamais un plus grand prix que celui de s’être trouvé·e·s sauvages et plein·e·s de feu.

Nous sommes très reconnaissant·e·s aux personnes qui nous accueillent à bras ouverts, au Videodrome 2, à la Grande Librairie Internationale, au Studio Théâtre. Merci de nous donner un lieu pour manifester cette incarnation. Merci au public de croire en nous et de nous laisser jouer un peu avec vos cerveaux.
A tous·te·s ceuxlles qui ont mis leur ‘fucking vibra’ ces trois dernières années.

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