Édito
En 2025, se pose avec acuité la question de la responsabilité qu’accompagne le choix de films à montrer dans un contexte génocidaire permis et soutenu par les médias de masse et les gouvernements. Leur silence contraste avec la violence des images et des sons qui continuent de nous parvenir de Palestine. Quand, à grande échelle, se fabrique le consentement au nettoyage ethnique, les images mêmes les plus frontales ne semblent plus faire réagir. Que peut alors le cinéma ?
Edward Said affirmait dans Permission to Narrate (1984) que face à un pouvoir qui contrôle à la fois les faits et leur interprétation, la lutte doit passer par une réappropriation des récits. Les cinéastes de notre sélection mettent cette pensée en pratique avec intelligence et détermination : en imposant dans le champ audiovisuel des manières alternatives de raconter, ils contrecarrent les dynamiques d’effacement, et démontrent ainsi que l’acte même de se dire constitue une forme de résistance.
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