Édito

 

En solidarité avec les grévistes contre la soi-disant « réforme » du régime des retraites, qui n’est qu’une étape de plus dans la destruction sans limites de nos conquêtes sociales, des réalisateurs, producteurs, distributeurs mettent à disposition leurs films pour qui veut organiser des séances de projections avec collecte au profit des caisses de grève, jusqu’au bout de la lutte !


Classe de lutte

1969 | France | 37 min

Le premier film réalisé par les ouvriers du Groupe MedvedkineClasse de lutte nous parle de la prise de conscience, de la naissance du militantisme à travers le parcours de Suzanne, suivie avant, pendant et après Mai-68.

 

 

« Ce premier film du groupe de Besançon marque une volonté qui animera l’ensemble des œuvres des Groupes Medvedkine : celle de ne pas se contenter de prendre la parole, mais de produire de l’art. Classe de lutte nous parle de la prise de conscience, de la naissance du militantisme à travers le parcours de Suzanne, suivie avant, pendant et après Mai-68. Une chanson espagnole ouvre le film, une succession de plans l’accompagne, politique et art se rencontrent et se mêlent. Suzanne Zedet regarde des rushes. À côté de la table de montage, un écriteau : « Le cinéma n’est pas une magie, mais une technique et une science, une technique née d’une science et mise au service d’une volonté : la volonté qu’ont les travailleurs de se libérer. » Et de la magie il y en a pourtant dans cette réappropriation si personnelle des outils du cinéma, on est constamment surpris par la liberté de ton de Classe de lutte. Les ouvriers ne se libèrent pas, ils libèrent d’abord le cinéma de ses formes figées. »

Olivier Bitoun

Les groupes Medvedkine

Février 1967 : Chris Marker et Mario Marret commencent le tournage de À bientôt j’espère pendant la grève dans les usines de la Rhodiacéta de Besançon. Un an plus tard, lors de la projection du film, les ouvriers exprimèrent leurs opinions, certains jugeant le film trop romantique. Chris Marker tire alors la conclusion qu’un véritable cinéma militant ne peut être en définitive que celui qui serait réalisé par les ouvriers eux-mêmes. Très vite au sein du collectif SLON se constitue un groupe de cinéastes militants qui entreprit de former ces ouvriers aux techniques cinématographiques. Les groupes Medvedkine de Besançon puis de Sochaux étaient nés.


Mujer, se va la vida, compañera de Mariana X. Rivera

2018 | Mexique | 1h | VOSTFR

 

 

Les chansons de León Chávez Teixeiro ont accompagné et dépeint les luttes populaires de Mexico au cours des cinq dernières décennies. À travers lui et sa musique, nous connaîtrons l’histoire de trois femmes qui participent à différents mouvements sociaux et qui nous invitent à réfléchir aux valeurs de la lutte organisée et à nous interroger sur l’avenir de notre société.

Depuis les années 1960, la ville de Mexico est le théâtre de l’inspiration musicale de León Chávez Teixeiro, un portraitiste lyrique des histoires des gens qui y vivent et un incitateur à la lutte organisée avec ses chansons. Toujours fidèle à ses idéaux de lutte et de libération, loin de l’industrie musicale, créateur artistique du peuple et pour le peuple, ce documentaire nous présente un voyage fascinant à travers sa création musicale qui s’étend sur cinq décennies consacrées à chanter la douleur, la résistance, l’amour et la liberté.

À 82 ans, et après avoir vécu les 20 dernières années entre l’Angleterre et le Mexique, León revient dans sa ville à un moment décisif : le pays tente de se remettre d’un tremblement de terre dévastateur qui, coïncidence extraordinaire, se produit le même 19 septembre, mais 32 ans après le tremblement de terre que le Mexique a connu en 1985.

Cet événement et ses conséquences sur la société, ajoutés au panorama dévastateur de la violence et de l’injustice sociale, sont la raison pour laquelle León parcourt les rues de la ville avec le même esprit de solidarité et de combativité qui l’a poussé, il y a 32 ans, à créer une communauté à travers ses chansons et à encourager les luttes, avec l’espoir de retrouver dans le présent la même force combative et attachante des habitants de la ville.

Dans ce voyage, lui et ses chansons nous conduisent à l’histoire de trois combattants sociaux de trois générations différentes qui se sont liés à la musique et à l’histoire combative de León : une ouvrière du textile, une défenseuse de l’eau et du territoire, et une femme luttant pour le droit au logement. En réunissant ces trois générations qui traversent la musique de León, nous verrons la justesse des histoires faites chanson, en même temps que les expériences du présent deviennent un matériel sensible pour que León compose une nouvelle chanson.

 

La réalisatrice

Mariana X. Rivera est docteure en sciences anthropologiques ; titulaire d’un master en anthropologie visuelle ; chercheuse universitaire à la division d’ethnologie et d’anthropologie sociale de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire.
Elle est cofondatrice de la société de production Urdimbre Audiovisual, où elle travaille en tant que réalisatrice et photographe. Elle a réalisé́ des documentaires et des clips vidéo, et a publié́ des articles sur le cinéma documentaire et ethnographique, l’anthropologie visuelle, le tissage, la mémoire et les récits transmédias.

Elle a donné des cours sur l’anthropologie visuelle et a participé à des ateliers de développement de projets de films. Elle a été programmatrice du Forum du film ethnographique, et commissaire d’expositions sur les textiles.


Informations pratiques

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Séance au prix libre, les bénéfices seront reversés à la caisse de grève de la CNT-SO du nettoyage et de la sous-traitance PACA

Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui semble bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte