Distant Constellation : Première française | En partenariat avec Köprü

Distant Constellation

De Shevaun Mizrahi, 2017, États-Unis, Turquie, Pays-Bas, 1h22

Première française !

Résumé

Une rêverie habitée dans une maison de retraite d’Istanbul dont les résident.e.s vivent leurs derniers jours : un photographe qui ne voit pas, un Casanova vieillissant qui tente encore de faire du charme et de séduire, une Arménienne qui a survécu au génocide il y a 100 ans mais craint encore de raconter son histoire et deux farceurs qui jouent à détourner l’ascenseur de l’établissement. Pendant ce temps, au dehors, de jeunes ouvriers du bâtiment transforment le paysage en construisant un tout nouvel univers de gratte-ciels. Le temps s’estompe et les rêves se mêlent à la réalité, tandis qu’à l’extérieur le monde change rapidement.

Note de programmation

Distant Constellation est un film sur la mémoire qui se formule au présent indiscible. Comme la mémoire, il ne tente pas de capturer les histoires de celles et ceux qui la transmette dans les moindres détails. La réalisatrice suit le flux de conscience des protagonistes dans leurs hésitations, leurs anecdotes, l’incertitude des fragments de vie.

Dans cet espace fragile hors du temps, où la maison de retraite et le chantier forment une bulle poétique et parfois violente, Shevaun Mizrahi nous fait frôler les fantômes de l’histoire de la Turquie. Certain.e.s, en voyant le film, pensent à Beckett, à Tarkovsky ou à Pedro Costa, tant la réalisatrice par le silence, l’évocation, la puissance des regards, nous amène au plus près de la peur, du politique et de la mort. Comme une chanson dont on ne connaîtrait plus bien les paroles mais qui nous reviendrait sans cesse, Distant Constellation devient alors une pierre angulaire pour le.a spectateur.rice, un film qui accompagne, qui habite, qui guide.