Édito
Le cinéma japonais regorge d’œuvres marginales, et parfois inclassables. Ce cycle se donne pour mission de retrouver et faire découvrir des cinéastes égarés, poètes trashs et parfois grotesques, mais définitivement à contre-courant, dont l’excentricité des œuvres demande au spectateur de reconsidérer son sens du « bon goût ». Films expérimentaux, surréalistes voire absurdes, sont au cœur de cette programmation. Autant de visions d’auteurs hors du commun, artistes de la contradiction, artisans du mauvais goût, architectes de l’esprit.
TOKYO HEAT #1
Feu vert pour TOKYO HEAT ! Pour sa toute première édition dédiée aux anomalies undergrounds et expérimentales du cinéma japonais, on ne pouvait rêver mieux : Tetsuo de Shin’ya Tsukamoto (1989) et Electric Dragon 80000v de Sogo Ishii (2001) ouvrent le bal d’un premier cycle électrique. Tokyoïtes alienés par le paysage urbain, les cinéastes Shin’ya Tsukamoto et son prédécesseur Sogo Ishii – dont les filmographies respectivement cultes incarnent à elles-seules le renouveau du cinéma punk japonais – ont une chose en commun : l’amour du bitume. Pour Tetsuo comme pour Electric Dragon 80000v, il est question du corps de l’individu qui fusionne avec le corps du monde, c’est dire, la ville. Tokyo le monstre, de goudron, de fer et de câbles. Le corps humain reste un conductible, qui mute… de la chair au métal, du métal à l’électricité. Deux films frappés par la foudre qui transpirent, hurlent et postillonnent, tant ils étreignent par leur montage rocambolesque le spectateur dans un maelström d’aberrations audiovisuelles.
Toutes les séances du cycle