Cycle cinéma | TEENX MOVIZ - Bittersweet Teenage Dreams

Édito

TEENX MOVIZ
Bittersweet Teenage Dreams

En février 2020, alors que le Videodrome 2 adopte le prix libre pour ses séances, 6 petites mains s’attellent à une proposition autour des teens movies.

Quatres années plus tard, nous revoilà avec plus de films et une carte blanche laissée au camarade de Dark Sweet Sixteen, avec Battle Royale, de Kinji Fukasaku. Film culte de l’année 2000, des adolescents et adolescentes pas assez dociles au goût des adultes, se voient affublés de colliers détonateurs et sont envoyés dans une arène insulaire pour un spectacle sanglant nihiliste.

L’adolescence n’est pas un moment facile. Alors quand les adultes s’en mêlent, eux et leurs vies compliquées, la jeunesse de ce cycle entend bien défendre leur espace de liberté, terrains de jeux cruels mais où l’émancipation insolente semble trouver un chemin. Prendre les armes, afin peut-être de ne pas finir comme leurs parents, traînant leurs frustrations et regrets non résolus, poids lourds reposant sur les épaules de leurs enfants.
Dans le classique La fureur de vivre, il y a la rébellion, sans raison nous dit-on, d’un gamin blanc d’un quartier middle class de Los angeles, à la recherche de la virilité perdue de son paternel, faisant sien l’univers en occupant l’Observatoire de la ville. Tandis que dans Les Apaches, de notre côté de l’Atlantique, sur la petite île de Corse, des gamins, un peu moins blancs, osent pénétrer une riche propriété, pour l’occuper l’espace d’une nuit, ignorant des conséquences que ce crime de lèse majesté va entraîner. Plus loin, les collegiennes et collegiens du Typhoon Club sont pris dans une tempête, et alors que tombe une pluie diluvienne,ils choisissent de s’abriter dans l’école, lieu d’éducation du monde, où loin du regard des adultes, se construit une expérience poétique, violente et sensuelle, pris dans le vertige mélancolique d’un âge qui change. L’eau est justement une matière changeante, et alors qu’elle repousse le monde extérieur dans le film précédent, elle nourrit l’envahisseur de The Faculty, où le microcosme d’un lycée états-uniens, avec des codes sociaux bien déterminés, se voit bouleversé par un parasite extraterrestre qui veut prendre le contrôle des humains et dont la résistance sera mené par le dealer local. Au-delà du lycée, Breaking Away nous raconte qu’à Bloomington, le campus attire des étudiants de tout le pays, tandis que la jeunesse issue de la classe ouvrière locale, occupe la carrière abandonnée pour s’y baigner. Parmi eux, un ado se passionne pour le cyclisme en s’imaginant italien dans une échappée du Tour de France.

Cette nouvelle programmation teen movies donne à voir les rêves et les horizons des âges doux amères portés à l’écran, qu’en tant qu’adulte, nous aimons toujours effleurer du doigt, pour peut être, nous réparer un peu.

Une programmation de Sarah Yaacoub, Ambre Veau et Mériem Rabhi.