Le soleil brille pour tout le monde
de John Ford – États-Unis, 1953, 1h40

1905, dans le Kentucky. Pour la troisième fois de sa carrière, le juge Priest se présente aux élections contre son habituel rival, l’arrogant Horace K. Maydow. Il lui faut jongler avec la campagne électorale et ses devoirs de juge, qu’il continue pourtant d’assumer en son âme et conscience, fidèle à ses principes moraux et à ses convictions humanistes. Les plus sectaires n’apprécient guère les prises de position tranchées de l’homme de loi. Mais, hostile à toute démagogie et au risque de perdre des voix, Priest refuse la compromission. Il préserve ainsi du lynchage un Noir accusé de viol, veille à ce que soit exaucé le dernier voeu d’une prostituée et lave un ancien combattant sudiste des calomnies dont on l’a souillé…

 

« « Mes plus beaux films ne sont pas des westerns, assurait John Ford. Ce sont des petites histoires sans grandes vedettes sur des communautés de gens très simples. » Parmi eux, le méconnu Soleil brille pour tout le monde (1953), remake très libre de Judge Priest, tourné dix-neuf ans plus tôt, était son préféré. Le héros, un juge débonnaire du Kentucky, candidat à sa réélection au début du xxe siècle, peut être considéré comme un double du cinéaste (et pas seulement pour son amour du bourbon) : il est l’incarnation humaniste d’un monde en voie de disparition, fidèle à ses principes, fût-ce contraire à ses intérêts. Jim McBride le biographe de John Ford le décrit comme « un ancien de plus en plus négligé par des hommes plus jeunes, avides de pouvoir, mais restant encore un leader de sa communauté, qu’il fait accéder à une moralité plus élevée. »

Une prostituée revient mourir dans sa ville natale. Une jeune femme est rejetée par son grand-père général. Un adolescent noir est menacé de lynchage pour un viol qu’il n’a pas commis. Ces trois histoires, avec pour point commun l’intolérance, donnent lieu à une chronique qui permet au cinéaste de multiplier digressions et ruptures de ton tragi-comiques. Comme toujours, il s’intéresse aux individus dans la mesure où ils s’intègrent à un idéal collectif. Les plus belles scènes de son cinéma sont des descriptions minutieuses des modes de vie, des rituels quasi liturgiques de collectivités qui ont un pied dans le passé et l’autre dans l’avenir. Ici, les réunions d’anciens combattants sudistes et les interprétations de Dixie, l’hymne des Confédérés, rappellent le traumatisme de la guerre de Sécession. Alors que la scène du bal, avec ses interludes pleins d’humour, ou les processions bouleversantes scellent la réconciliation (temporaire) de la communauté. Ford reprendra la dernière séquence, admirable, en conclusion de La Prisonnière du désert, trois ans plus tard… »
(Samuel Douhaire pour Télérama)


 

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