Anne-Marie Lallement est une cinéaste « marseillaise de coeur », dont l’oeuvre s’étend sur près d’une quarantaine d’années. Elle nous a sollicités pour organiser un cycle de projections autour de son travail.

« On ne fait jamais qu’un seul et même film. Mes films et ma vie sont pleins d’étrangers… Du tout premier, réalisé dans les années 70, parallèlement à mon travail d’assistante réalisatrice, à la télévision,avec une bande de copains espagnols, réfugiés du franquisme au dernier que j’ai terminé en 2014, PIRINDOLO DE TUDELA, en passant par le portrait de Robert Kramer, achevé en 1996, trois ans avant la mort de cet immense cinéaste américain, qui vécut une vingtaine d’années en France, en passant par M COMME MALIKA(1980) ou JUAN ET MARIA, ou encore RENCONTRES AU CANAL SAINT MARTIN, où je parle de Pablo, Yaya ou Khalid, tous ces films parlent de personnes dont l’identité a été bousculée par la grande Histoire…

Il en est de même de RETOUR A LA BOULE D’OR, où je retrouve les protagionistes d’UNE HISTOIRE D’EMIL ET JOAQUIN, et d’UN VOYAGE SUR LA TERRE, fiction documentaire de 2012, où je joue mon propre rôle en recherche d’un ami journaliste algérien connu il y a longtemps, et qui démarre par les retrouvailles avec un vieil amoureux, Melvin, cinéaste romancer et musicien noir américain. Je me suis toujours sentie un peu déplacée, marginale comme on disait il y a quelques années, de l’école religieuse où j’ai fait mes études, à l’IDHEC où j’ai étudié le cinéma, que j’ai suivi dans un brouillard opaque après une dépression nerveuse contractée dans une université américaine au fin fond de la Virginie, où j’étais assistante de français. »

 


18h
DOUCE FRANCE
Anne-Marie Lallement, France, 2005, 1h25

Quelques années après avoir réalisé CHRONIQUES PARTISANES – 2003, la cinéaste retraverse l’hexagone après les manifestations contre le CPE, dans la foulée des soulèvements de banlieues.

Elle retrouve des amis militants dans divers festivals de cinéma à Montauban, dans le Volvestre ou à Douarnenez. Puis elle remonte à Paris à la rencontre d’un cinéaste palestinien, retrouve un vieil ami libraire, des réfugiés politiques italiens, ou encore des jeunes lycéens de RESF. En contrepoint, elle filme une femme de ménage et des lycéens de droite…mais aussi les inénarrables Finkelkraut et BHL.

La France est plus douce pour certains que pour d’autres. Une cinquantaine d’africains viennent de mourir brûlés vifs dans des hôtels insalubres et Joëlle Aubron, ex-membre d’Action Directe est morte après 20 ans passés dans les geôles de la République Française…

 

 

 

20h
TOURS, DÉTOURS ET POURTOURS D’UN JARDIN SOLIDAIRE
Anne-Marie Lallement, France, 2002, 1h

Journal filmé sur plusieurs années au rythme de la vie d’un quartier de l’est parisien. Au départ, il y a un terrain hésitant entre décharge public et friche, au fond du passage Satan dans le XXème arrondissement. Un plasticien paysagiste, Olivier, crée un jardin sur cette friche avec Babacar dont l’association sénégalaise « Yaccar » jouxte le jardin. Des bénévoles très investis dans ce défi vont transformer cette friche en un éden de verdure et en faire une Babel d’échanges pour les habitants du quartier.

Peu à peu le jardin devient un immense terrain de jeux et d’activités pour les enfants et adolescents qui partent rarement en vacances, mais c’est aussi un lieu où l’on se rencontre pour agir ensemble contre l’injustice faite aux plus faibles ; car si l’on parle beaucoup de métissage dans les bureaux des notables, on ne voit guère ces derniers sur le terrain.

En 2003, la maison de l’association sénégalaise est évacuée de façon brutale par les forces de l’ordre. La même année une charte « main vertes » vient réguler la vie au jardin : grilles, horaires stricts, interdiction absolue d’alcool. Malgré le combat de tous ceux qui luttent pour sa préservation, la décision tombe comme un couperet. En mai 2005, le jardin doit disparaître. Un gymnase remplacera ce lieu de toutes les utopies.

 

 

 

22h
CHEZ RABAH

Anne Marie Lallement, France, 2004, 1h

Ce ne sont pas les cafés qui manquent dans ce tronçon de la rue de Bagnolet que je traverse chaque jour. Le mien s’appelle le Bar de la Réunion, ou plutôt « Chez Rabah », pour les habitués dont je fais partie et qui est à la fois mon QG, buvette, point de ralliement, boite à clefs et parfois à lettres.

Avec Rabah j’entretiens des relations de cousinage : nous nous sommes reconnus à la minute même où nous nous sommes vus. Il a la cinquantaine joviale, la moustache impeccable, le gilet bigarré, qu’il change chaque jour, mais toujours accordé aux couleurs de son café.

Au fil des ans, Rabah, dont les racines plongent autant dans la culture de ‘Menilmuche’ que celle de la Grande Kabylie, a créé une programmation, bien avant que les cafés chantants ne soient à la mode : Mercredi, place au ‘Slam’ ; Jeudi, jeux d’échecs ; Vendredi, jazz ; une fois par mois, projection de films militants. Ce film est un hommage, un acte d’amitié à Rabah et aux habitués du café.

 

 

 


 

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