Vu de Hollywood, le mythe de l’ « Âge d’Or » ressembla davantage à un somptueux pique-nique au bord d’un dangereux précipice ; le chemin de la gloire était truffé de pièges en tous genres. Pourtant, pour le vaste public des salles de cinéma, H-O-L-L-Y-W-O-O-D, c’était trois syllabes magiques évoquant le Monde Merveilleux des Illusions.
– Kenneth Anger, Hollywood Babylone, Tristam.

 

Babylone Hollywood est une invocation. C’est le portrait d’un Hollywood agonisant, de talents étouffés, de producteurs épuisés, de personnages icariens. Inspiré du livre-tabloïd de Kenneth Anger, ce cycle explore les dessous de la fabrique à illusions.

Hollywood à son apogée, que la bien-pensance américaine qualifia de « Nouvelle Babylone », ne fût qu’un trompe-l’œil scintillant. Les costumes bariolés, les flappers blondes platine, les souliers vernis et la gomina, les robes en satin et les visages de porcelaine n’étaient que façade d’une industrie corrompue et ordurière.

 

Ils ne s’ennuyaient plus, mais chantaient et dansaient allégrement à la lumière rouge de l’incendie.
– Nathanaël West, L’Incendie de Los Angeles, Editions du Seuil.

 

La flamboyante perversion de la machine à rêves rayonne dans Inauguration of the Pleasure Dome (1954), réalisé par Kenneth Anger himself, grande messe démoniaque, subversion orgiaque du glamour hollywoodien. Le Jour du Fléau (1975) de John Schlesinger, brûle de mille feux. Inspiré du livre L’Incendie de Los Angeles, écrit par Nathanaël West, c’est une fresque expressionniste, le tableau monstrueux de petites gens et d’une aspirante actrice comme Hollywood en compte par milliers.

La grande usine à rêves captive aussi la vieille Europe. Dans Good Morning Babilonia (1987), Paolo et Vittorio Taviani rejouent la grande histoire de l’immigration aux États-Unis à travers celle de la colonie hollywoodienne, qui réserve un accueil rude aux frères Bonnano, restaurateurs d’églises toscans convertis en décorateurs pour le tournage du film Intolérance (1914) de D.W. Griffith.

Comment Hollywood façonne ses « étoiles » ? A quel prix atteint-on la gloire et la fortune ? Valentino (1977), du réalisateur britannique Ken Russell, est un film d’une force enchanteresse, baroque : il est hypnotisant, comme le fût Rudolph Valentino, danseur de cabaret puis grande star du muet, ici incarné par Rudolf Nurejev.

 

Au crépuscule des années 1970, le vieil Hollywood n’est plus qu’un mirage : l’industrie est en phase terminale, rattrapée par le Nouvel Hollywood. Alors, les « anciens » revisitent le mythe, le subvertissent. Libérés du code de censure Hayes, certains des plus grands réalisateurs de l’âge classique réalisent des films aux formes dégénérées, à mi-chemin entre archaïsme et modernité.

Dans Fedora (1978), Billy Wilder brode autour du thème de la grandeur et de la décadence d’une étoile hollywoodienne mystérieusement retirée sur une île grecque, que cherche à contacter un producteur sur le retour joué par William Holden. Wilder réalise une œuvre hantée et testamentaire, sorte de miroir déformant de son Sunset Boulevard (1950).

Ce parfum de mort se dilate dans Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1962), de Robert Aldrich. La déviance névrotique du film sert le constat amer d’Aldrich. Les corps flétris et les visages vieillissants de Joan Crawford et Bette Davis jouant deux sœurs ex-stars font écho à un système en décomposition.

Le Dernier Nabab (1976), dernier film du très controversé Elia Kazan, est le portrait d’une industrie au bord de la faillite financière et artistique. Robert De Niro y incarne Monroe Stahr – comme Marylin, comme une star –, un producteur brillant mais fatigué par la machine à broyer que sont les grands studios hollywoodiens. Un monde touche à sa fin, les projecteurs s’éteignent un à un.

Le programme du cycle

 

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