L’homme qui a perdu son ombre
d’Alain Tanner – 1991, Suisse/Espagne/France, 1h42, Copie 35mm

En désaccord avec son chef, Paul, un journaliste de trente ans, donne sa démission sur un coup de tête. Et décide de partir quelques jours se calmer les esprits. Il laisse derrière lui Anne, sa compagne et mère de son jeune fils, promettant de revenir sans tarder. En fait, il rejoint son vieil ami, Antonio, un ancien communiste espagnol, installé maintenant en Andalousie où il tient un bar. A Paris, Anne, angoissée par le départ de Paul, prend contact avec Maria, son ancienne maîtresse. Anne, qui ne parle pas un mot d’espagnol, réussit à convaincre Maria de venir avec elle en Andalousie, pour tenter de ramener son mari auprès d’elle…

 

Antonio, le vieil homme (Francisco Rabal) écoute Paul, son jeune ami (Dominic Gould), qui l’a rejoint dans son café du bout du monde, à Cabo de Gata dans la rude Andalousie, puis il lui dit : « Tu aimes tout, mais tu ne crois plus en rien […] Quand on ne sait plus pourquoi on fait les choses, on est comme l’homme qui a perdu son ombre. » Le premier motif du film est la confrontation du père et du fils, du maître et de l’élève, mais à la différence de La Vallée fantôme où le doute et la perte de confiance étaient chez le plus vieux, l’homme en crise est ici le jeune. Persuadé que le monde court à sa perte, que la fin de l’Histoire est arrivée – le film est contemporain de la chute du communisme en Europe de l’Est –, Paul a déserté le domicile conjugal parisien pour s’exiler et trouver dans la solitude et auprès d’Antonio les réponses qui lui manquent. Jalonnant le film, les longs plans de Paul à moto, casqué, anonyme, traversant des paysages quasi lunaires, illustrent ce rêve de solitude, cet exil choisi qui est le trait de tant de personnages de Tanner. Ce qui marque d’ailleurs cette première partie du film, au-delà de la fuite de Paul, c’est la proximité du cinéaste avec le lieu de son film. Comme Lisbonne, la ville blanche, Cabo de Gata offre à Tanner une matière physique qu’il saisit au plus près : le vent qui souffle dans les ruelles, le sable qui se soulève, sans oublier l’ambiance du café, désert au petit matin ou bondé en soirée, les moments musicaux ; « ces sensations et respirations d’espaces s’engouffrent dans les plans et leur insufflent une amplitude bénéfique et apaisante, qui laisse un goût de vent et de sel sur la peau ».

Frédéric Blas, Alain Tanner – Ciné-Mélanges


Alain Tanner,
l’impulsion d’un esprit libre

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