Jeudi 6 novembre 2025 · 20h00
Édito
Pour sa 38e édition, du 11 octobre au 21 novembre 2025, le Festival Les Instants Vidéo s’oppose à la nuit. Ici, la vidéo devient matière vivante, sensorielle et politique. Elle accueille les invisibles, les refoulé·e·s, les êtres en marge ou en fuite. Elle redonne du souffle à des territoires abîmés, à des archives brûlantes, à des corps qui n’acceptent plus d’être réduits au silence.
Dans un monde qui assèche les imaginaires, les artistes nous rendent au tremblement.
À travers leurs œuvres, iels activent une mémoire critique et poétique du monde, en résistance aux amnésies modernes et aux narrations dominantes. Iels cherchent des formes lentes, des formes fiévreuses, d’autres langages.
AUFGANG II
d’Adrien Vel | 2025 | France | 26 min
Berlin, 2023. En résidence artistique dans un vieux bâtiment industriel au nord ouest de la ville, je décide de tenter une expérience de synchronicité. L’idée était de partir d’un point précis et de me déplacer totalement au hasard, de façon instinctive, à pied ou en transport en commun, jusqu’à temps que je me retrouve complètement perdu. J’étais curieux de voir où mon intuition pourrait me mener dans un environnement inconnu. À la recherche d’une correspondance entre ma vie personnelle et le monde extérieur, j’ai laissé peu à peu le rêve s’infiltrer dans la réalité.
Spaces as Traces
de Teo Shi Yun | 2025 | Singapour | 9 min | Vostfr
À la croisée des domaines de l’architecture, de la technologie et de la spiritualité, « Espaces as traces » présente des images trouvées, les archives de Teo consacrées à l’architecture singapourienne et aux rituels religieux taoïstes, ainsi que des animations tridimensionnelles de divinités dans une science-fiction imaginaire de la mythologie chinoise. Le film alterne fiction et documents d’archives, entrelaçant chronologies, récits et espaces. S’ouvrant sur une série de photographies des logements sociaux de Singapour prises par Teo, « Espaces as traces » offre un aperçu du paysage culturel des espaces communs singapouriens. Divers événements se déroulent dans ces espaces communs, appelés « spaces vides ». Le film propose ensuite une science-fiction imaginaire de Bai Suzhen, une divinité serpent qui descend dans le monde des mortels mille ans plus tard. On y découvre Yang, la gardienne de la maison de Bai, et la perspective désincarnée d’un système de vidéosurveillance dans l’espace de la maison de Bai. Yang nous guide à travers les structures architecturales du HDB, nous présentant les archives de la communauté fictive, conservées sans interruption depuis mille ans. Avec Bai, Yang et des médiums spirituels documentés, la fiction et la documentation rituelle archivistique permettent à l’espace du HDB de méditer la relation complexe entre l’intelligence artificielle et le Livre des Mutations taoïste, ou Yi King. Ici, les symboles divinatoires hexagrammes du Yi King correspondent aux éléments architecturaux du bâtiment du HDB. Dans « Espaces comme traces », Teo s’intéresse aux intersections entre médias numériques et êtres spirituels, utilisant le cinéma comme médiation de nos relations et de nos interactions avec le cyberespace, l’espace physique et les mondes spirituels. C’est une performance illustrant la manière dont ces mondes spirituels et ces espaces à seuils peuvent interagir. Le langage spirituel devient langage numérique.
For here am I sitting in a tin can far above the world
de Gala Hernández López | 2025 | France | 18 min | Vostfr
Une femme rêve du cryptographe américain Hal Finney. Une crise économique majeure affecte le marché des cryptomonnaies, des dizaines de milliers de personnes sont cryogénisées en attendant un avenir meilleur. Sont-elles suspendues ou en train de sombrer dans le vide ? Quel étrange rapport entretenons-nous avec l’avenir ?
The Rabbit Always Dies
d’Oona Taper | 2025 | États-Unis | 8 min | Vostfr
*AC : Mention d’acte sexuel (animation) / TW: Mention of a sexual act
Un documentaire expérimental qui révèle les faits et les fantasmes de l’histoire des tests de grossesse des années 1930 à 1960, basés sur l’utilisation de grenouilles et de lapins vivants. Ces tests ont révolutionné le monde : ils ont élargi notre compréhension des hormones, offert aux femmes davantage de choix en matière de reproduction et provoqué une crise écologique, décimant certaines populations d’amphibiens.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.