Bertrand Mandico, en partenariat avec le Gyptis et le Méliès de Port de Bouc est invité à sillonner nos salles avec un petit bout de son travail (puisqu’il a déjà derrière lui une trentaine de films qui sortent du rang entre magie macabre, contes érotiques étranges et rituels païens). Il présentera à Videodrome 2 le programme Hormona (Prehistoric Cabaret,Y a-t-il une vierge encore vivante ?, Notre Dame des hormones) et vous entraînera ensuite vers le cinéma le Gyptis pour découvrir son dernier né, Les Garçons sauvages avant de s’envoler vers d’autres cieux. Si vous ne connaissez pas son travail, c’est l’occasion rêvée de vous couler dans son univers déjanté pétri de fantasmes, de kitsch et de poésie.

Ces trois films de Bertrand Mandico s’inscrivent dans la lignée du travail qu’il poursuit depuis plusieurs années avec sa muse Elina Löwensohn. Y a-t-il une vierge encore vivante ? et Prehistoric Cabaret sont deux des volets d’une série de 21 films en 21 ans, autant de témoignages de leur complicité artistique. Elina Löwensohn est également l’interprète de Notre dame des hormones, aux côtés de Nathalie Richard.
Le programme sera suivi d’un échange avec Bertrand Mandico

En partenariat avec le Gyptis et le Méliès de Port de Bouc


:: Y’a-t-il une vierge encore vivante ?
de Bertrand Mandico – 2015, France, 9 min
Dans un cabaret islandais, une maitresse de cérémonie pratique une coloscopie avec une étrange caméra organique. Un voyage au centre de ses organes, à la rencontre de l’être originel, source de désir.

 

:: Notre dame des hormones
de Bertrand Mandico – 2015, France, 31 min
Selon une légende, Jeanne d’Arc (Joan the Slut) n’est pas morte au bûcher. On lui brûla les yeux et elle fut déflorée par un étalon Anglais. Elle fut ensuite condamnée à errer sur les champs de bataille, tel un charognard, à l’affut de la vie, à la recherche de vierges encore vivantes.

 

:: Prehistoric Cabaret
de Bertrand Mandico – 2013, France, 10 min
(30’ – 2014) Deux actrices passent un week-end dans une maison de campagne afin de répéter une pièce de théâtre. Lors d’une promenade dans les bois, l’une d’elles déterre une chose étrange, une créature sans orifice ni membre. La créature devient un objet de convoitise pour les deux femmes, prêtes à tout pour posséder la chose. Elles sont loin de se douter qu’elles ont déterré « Notre dame des hormones ».

Les films de Bertrand Mandico sont comme des films qu’on aurait vus en rêve et dont on dirait : « J’étais dans une salle de cinéma qui était également un temple orphique plein de statues humaines et nous y assistions à la projection du film d’un très vieil enfant visionnaire qui était aussi l’invocation rituelle d’une déesse : la déesse de la chair luxuriante, des fruits qui mûrissent et des fleurs qui fanent. » Dans Prehistoric Cabaret, où Elina Löwensohn danse entre des fantômes otto-dixiens et george-grosziens de spectateurs déclinants, alcoolisés, énervés et excités, la pénétration dans les strates les plus profondes de l’être fonctionne comme le poème-pianobastringue de l’art devenu planétarium érotique, érotarium sacrificiel. Dans Y a-t-il une vierge encore vivante ?, Elina Löwensohn est une Jeanne d’Arc aux yeux crevés, préraphaélite et f’murrresque, hiératique comme une demoiselle Mordred dans son armure d’argent. La forêt est sauvage, venteuse et murmurante comme un vers de Rimbaud. Dans Notre Dame des Hormones, Œdipe est un vieillard aux longs seins. Dans un palais de cauchemar, Nathalie Richard et Elina Löwensohn jouent la variation apocryphe d’un Baby Jane archaïque, pétillant et traître comme un cocktail ; un épisode oublié de Céline et Julie filmé dans l’Italie d’un monde-miroir où pousse un vieux morceau de chair. Les couleurs collent aux corps comme du miel sur les paupières pourpres des anges. Chaque image de Bertrand Mandico que nous sommes amenés à découvrir est déjà mythique, inimaginable et instantanément inoubliable. Le sang, l’or, la cire et les alcools y coulent comme des larmes. Tout y est inquiétant et sublime, tourmenté et consolateur.
Pacôme Thiellement

Notre dame des hormones, qu’est-ce que c’est ? Un rêve tropical de fin de sommeil, demi-éveillé, à l’image de l’existence même, indistincte et illogique, et où chacun d’entre-nous, homme et femme – femme surtout dans le cas qui nous occupe – cherche la sortie, un dénouement satisfaisant. Un tunnel moite sans recours et sans consolation. Un documentaire animalier qu’on pourrait titrer « Voyage au cœur de l’actrice ». Exploration plongeant dans les entrailles tourmentées et luxuriantes de l’âme féminine. L’effroi de l’actrice peint par une femme à barbe égarée. Une femme à rebours. Un documentaire scientifique qu’on pourrait nommer « Voyage au cœur de la matière ». Film pris à bras le corps, malaxé, où aucun détail n’est laissé au hasard ou à la paresse, où rien n’est anodin. L’auteur habite chaque recoin, tous les plis de la scène qu’il nous donne à voir, travaillant le vu et l’entendu, le derrière et le devant, le sexuel et le grotesque, la science et la fiction avec le dénuement, la rage et la candeur des pionniers. Un film des premiers âges, pur, donc fort au goût, affranchi « des formules et des conventions du roman et du théâtre du xixe siècle qui ont largement pris le cinéma au piège. Le prix à payer a été très élevé, depuis l’avènement du parlant », dixit J.G. Ballard. Du cinéma muet sonore en somme, fabriqué par un artiste complètement, de ceux dont on pourra dire dans le futur en voyant leurs ouvrages : « il était cet homme-là. » Un obstiné qui ne connait pas le confort, évite la mondanité et part pêcher à la limite du monde exploré, sur les arêtes, dans les zones obscures qui inquiètent. De cette pêche aventureuse, il nous ramène le film intrépide et inconscient.

Pacôme Thiellement


 

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