La représentation cinématographique des Africains, autant sur le continent qu’en dehors, est d’abord passée, et passe encore, par le filtre culturaliste des caméras occidentales. L’Afrique est un décor, faisant partie d’un rêve d’exotisme ou d’un quotidien qui ne serait que miséreux. Parallèlement, la caméra de Jean Rouch, « le cinéaste des griots »,  a fait découvrir aux Occidentaux une autre image du continent, une image plus humaine, plus proche des gens et de leurs habitudes. C’est seulement en 1957 que Paulin Soumanou Vieyra réalise le premier court-métrage africain, Afrique sur Seine, tourné à Paris car il n’avait pas l’autorisation de filmer au Sénégal ! En 1966 c’est le premier long-métrage africain, La Noire de.. d’Ousmane Sembene, qui est réalisé.

 

« Le jardin entier doit être déraciné et ressemé » (La Moisson des 3000 ans).

 

Du mardi 18 au dimanche 23 avril, pour la reprise du premier volet de ce cycle donnant à voir quelques cinémas d’Afrique, ce sont des pionniers, parmi les premiers cinéastes africains ou d’origine africaine filmant des Africains, qui (re)prennent possession des histoires de leurs contemporains. Des histoires tout à la fois réelles et magiques : chronique quotidienne d’une révolte dans une Éthiopie féodalisée (La moisson des 3000 ans), conte initiatique et magique malien (Yeelen), folle métaphore de l’avidité dans un village sénégalais (Hyènes), ou encore mythologie de l’avenir européen confrontée à la permanence du racisme et se transformant finalement en déracinement (Soleil O, Afrique sur seine). Pour la plupart, ces cinéastes font partie de l’intelligentsia africaine formée en Occident (Ousmane Sembène et Souleymane Cissé à l’Institut des Hautes Études Supérieures de la Cinématographie de Moscou ; Haile Gerima immigré aux États-Unis et formé à l’UCLA, ….). Leurs films s’unissent aussi par les diverses formes d’oppressions qu’ils racontent, et s’adressent à tous ceux qui ne peuvent supporter les systèmes de domination raciaux, sociaux, culturels, en partie fruits de l’esclavagisme, de l’occupation, du colonialisme et de son héritage, mais également des rapports hiérarchiques inhérents à toute société. Ce sont des critiques, parfois des révoltes. Leurs auteurs ne sont pas des cinéastes « de pancarte » (pour reprendre l’expression de Sembene), mais bien des inventeurs d’histoires collectives et, oserons-nous même, universelles… Le rêve fédérateur, panafricaniste, n’était pas loin. Un paradoxe est cependant toujours présent : la limitation de la diffusion des films africains hier et aujourd’hui dans le monde, et en Afrique surtout, dénote avec la volonté des cinéastes de s’adresser au plus grand nombre.

 

En collaboration avec le festival marseillais Africa Fête, nous avons choisi de projeter deux films importants : Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembene et le documentaire Lumumba, la mort d’un prophète (sous réserve) de Raul Peck. Ces films participent à la mémoire de la fin du « moment colonial » et reflètent la cruauté et l’iniquité dont pouvaient faire preuve les colonisateurs. Des débats viendront animer les projections.

 

Enfin, pendant tous les mois d’avril et de juin, la plupart des séances jeune public des mercredis et samedis après-midi seront en lien avec l’Afrique, avec notamment La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty.

 


Le programme du cycle

Des cinémas d’Afrique(s) avec Africa Fête - Camp de Thiaroye
Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille

:: Camp de Thiaroye
d’Ousmane Sembène et Thierno Faty Sow - 1988, Sénégal/Algérie/Tunisie, 2h27

Suivi d'un débat avec l'historien Grégoire Georges-Picot.

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

Des cinémas d’Afrique(s) #1 - Afrique sur Seine + Soleil O
Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille

:: Afrique sur Seine
de Mamadou Sarr, Robert Caristan, Jacques Mélo Kane, Paulin Soumanou Vieyra - 1955, France, 21min
:: Soleil O
de Med Hondo - 1973, France-Mauritanie, 1h38

 

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

Des cinémas d’Afrique(s) #1 - Yeelen + Hyènes
Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille

19h
:: Yeelen
de Souleymane Cissé - 1987, Mali, 1h46, copie 35 mm

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

21h
:: Hyènes
de Djibril Diop Mambéty - 1992, Sénégal, 1h50, Copie 35mm

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

 

Des cinémas d’Afrique(s) #1 - La moisson des 3000 ans de Haile Gerima
Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille

:: La Moisson des 3000 ans (sous réserve)
de Haile Gerima - 1976, Éthiopie, 2h30

 

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

Des cinémas d’Afrique(s) avec Africa Fête - Lumumba
Les séances de cinéma
Videodrome 2, 49, Cours Julien, 13006 Marseille

:: Lumumba, la mort d’un prophète
de Raul Peck - 1990, France/Allemagne/Suisse, 1h09

Entrée à 5€ (+ 3€ d'adhésion)

 Voir le programme complet des séances cinéma


Trouver la salle de cinéma

Videodrome 2
49 Cours Julien
13006 Marseille

Voir le plan d’accès


Les tarifs des séances cinéma

Adhésion annuelle indispensable
à partir de 3€

5€ la séance
2€ pour les moins de 14 ans
2€ pour les séances jeune public

La carte 10 séances + adhésion annuelle
45€

Ouverture de la billetterie 30 minutes avant le début de chaque séance

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