Dans le cadre de son cycle cinématographique au Videodrome 2, le Goethe-Institut de Marseille propose mensuellement des films allemands. En ce mois de Mai, dinstingué dans de nombreux festival, le film Meterostrasse sera présenté et accompagné par sa réalisatrice, Aline Fischer. Avec son film sur la vie des jeunes arabes à Berlin, Aline Fischer s’empare du débat actuel consacré à l’immigration en Allemagne et l’Europe.

Meteorstrasse, était le film d’ouverture de la section Perspektive Deutsches Kino en cross section dans la section GENERATION 14 + à la 66e édition de la Berlinale.


Meteorstrasse
d’Aline Fischer – 2016, Allemagne, 1h24, VOstFR
En présence de la réalisatrice.

Mohammed a 18 ans. Palestinien, il a quitté le Liban en guerre pour vivre à Berlin. Il cherche à mener une vie équilibrée dans un monde exclusivement masculin : le patron rustre mais attentionné du garage moto où il travaille au noir ; son collègue qui lui parle de ses années de combat au sein de la légion étrangère et surtout son frère Lakhdar (27 ans), personnalité excentrique et tête brûlée. Mohammed et Lakhdar habitent sans leurs parents dans l’ancien appartement familial, juste à côté de la piste d’atterrissage de Tegel. Sans répit, les avions passent dans un bruit de tonnerre. Entre son travail précaire et l’attente d’une place d’apprentissage, entre les récits de camaraderie héroïques de son collègue et ses propres souvenirs de guerre, entre les conseils bienveillants mais toujours plus dangereux de son frère instable, Mohammed est sans cesse confronté à la question : Qu’est-ce qu’être un homme?

METEORSTRASSE a été tourné en collaboration étroite avec les deux comédiens principaux du film, de manière semi-documentaire et nous fait traverser le monde et les expériences d’un jeune homme, qui s’étonne, croit, connaît des déceptions, se reprend à espérer de plus belle pour retomber d’encore plus haut. Cette vie d’adulte balbutiante semble tourner en boucle, jusqu’à ce que Mohammed ne le supporte plus.

Avec Hussein Eliraqui, Oktay Inanç Özdemir, Bodo Goldbeck, Sebastian Günther

Aline Fischer vit et travaille à Marseille. Après des études de sciences politiques, elle poursuit des études de réalisation à Lussas puis à l’Université Babelsberg Konrad Wolf (Postdam). Elle a déjà réalisé de nombreux documentaires (Le Soldat de Banja Luka, 2010 ; The Green Star, 2014 ; L’Ouest sauvage, 2010) et des courts métrages. Son travail traite principalement de la construction du genre et de ses limites. Elle est actuellement en résidence à la Fondation Camargo (Cassis).

Toute la richesse du jeune cinéma allemand se laisse deviner dans ce premier film qui s’approprie un sujet brûlant sans en tirer un capital démagogique. Grâce aux interprétations instinctives et complémentaires de Hussein Eliraqui et de Oktay Inanç Özdemir dans les rôles des deux frères condamnés à vivre sous le même toit, Meteorstrasse constitue une plongée fascinante dans l’univers passablement glauque des réfugiés laissés-pour-compte, tolérés sur le territoire allemand mais guère invités à s’y intégrer pleinement.
Tobias Dunschen
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Distinctions

Nommé pour le Best First Feature Award, Berlinale
Prix d’Interprétation pour Hussein Eliraqui au 26ème festival Filmkunstfest MV de SchwerinPrix du Meilleur film – Compétition Five Lakes Newcomers, International Fünf Seen Film Festival
Prix du Jury étudiant Sciences Po Paris / ENSAM, Festival International War On Screen
Prix du Jury Compétition long métrage, Festival Regards sur le Cinéma du monde, Paris
Nommé dans la catégorie Meilleure réalisation au Prix Studio Hamburg Newcomer Award
Nommé au German Film Music Award pour la Meilleure bande originale
Nommé au German Human Rights Film Award

Sélection à l’International :

Berlin International Film festival
IFF Rotterdam – Bright Future
Morelia International Film Festival
Durban International Film festival
MOSTRA – São Paulo International Film Festival
Stockholm International Film festival
Hong Kong Human Rights Film Festival
CineMigrante International Film festival Argentina
International Patmos Film Festival
Independent Filmfest Osnabrück
International Film Festival War On Screen
International Film Festival for Young Audience Schlingel
13 ème Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient, Paris
5th International Encounters of Arabic Cinemas AFLAM, Mucem Marseille
Festivals of German Cinema in Beijing, Tokyo, Manila, Singapore, Belgrade, Tunis, Mexico, Alexandria

 

Quelques mots de la réalisatrice :

Deleuze décrit un cinéma des corps comme un cinéma des attitudes. À la différence d’un cinéma représentatif de quelque chose, il s’agit d’un cinéma dans lequel l’acteur „est“. Un cinéma dans lequel l’acteur ne doit pas faire croire à quelque chose pour les besoins d’une histoire, se refuserait même à rentrer dans un moule pré-défini. En fait, c’est bien du contraire dont il s’agit: le scénario, les dialogues, la structure de la narration sont là pour provoquer l’acteur à jouer dans une zone limitrophe entre le rôle et sa personnalité propre, dans un entre-deux virtuel. C’est ainsi que peut naître un monde filmique définit tour à tour par le réalisateur-auteur et par l’acteur qui devient lui aussi auteur en investissant ses propres sentiments et visions dans le film à faire. A travers ce travail commun, réalisateur et acteur parviennent à dépasser quelque chose qui n’aurait pas été possible s’ils avaient été chacun seul de leur côté, et à faire émerger une création commune de vérités puisqu’ils utilisent tous les deux le matériel de leur propre existence. De leur être propre.

Il reste à l’auteur la possibilité de se donner des intercesseurs, c’est à dire de prendre des personnages réels et non fictifs, mais en les mettant eux-mêmes en état de « fictionner  » de « légender » de « fabuler ». L’auteur fait un pas vers ses personnages, mais les personnages font un pas vers l’auteur : double devenir. La fabulation n’est pas un mythe impersonnel, mais ce n’est pas non plus une fiction personnelle : c’est une parole en acte, un acte de parole par lequel le personnage ne cesse de franchir la frontière qui séparerait son affaire privée de la politique, et produit lui-même des énoncés collectifs (…) Le personnage n’est pas séparable d’un avant et d’un après, mais qu’il réunit dans le passage d’un état à l’autre. Il devient lui-même un autre quand il se met à fabuler sans jamais être fictif. Et le cinéaste de son côté devient lui-même un autre quand il « s’intercède  » ainsi des personnages réels qui remplacent en bloc ses propres fictions dans leurs propres fabulations. Tous deux communiquent dans l’invention d’un peuple. (Gilles Deleuze, L’Image-Temps, Editions de Minuit, 1985.)


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