Los Pascoleros: Tarahumaras 85 de Raymonde Carasco

1996 | 27 min | pellicule 16mm

Écriture et réalisation Raymonde Carasco,
Image et montage Régis Hébraud,
Mixage Didier Lesage

Rituel du Tutuguri. Rites de printemps. Peintures corporelles.

« Ce film a été tourné lors des fêtes de Pâques 1985. Il montre l’envers, les coulisses, des mises en scène de la Passion dans le village de Norogachic, au Mexique (cf. le film Los Pintos: Tarahumaras 82).

Il s’agit ici des peintures corporelles des trois types de danseurs des fêtes pascales : fariseos, pintos, pascoleros. Les rites initiatiques, secrets, des deux Pascoleros, filmés pour la première fois, constituent le centre de ce document.

L’alternance des séquences nocturnes, filmées en noir et blanc, et des peintures et danses diurnes, filmées en couleur, donnent aux textes d’Antonin Artaud leur dimension d’écriture. Le Voyage au Pays des Tarahumaras de 1936 est ré-écrit par le dernier Artaud, en 1947, sous les aspects d’un nouveau Théâtre de la Cruauté et d’un nouveau corps : « Pour vivre, il faut avoir un corps,… », « Le théâtre de la cruauté veut faire danser des paupières couple à couple avec des coudes, des rotules, des fémurs et des orteils, et qu’on le voie ». »

Source

Produit par Raymonde Carasco avec avec l’aide de l’Ambassade de France au Mexique (Centre d’Etudes Mexicaines et Centre-Américaines : CEMCA), du Ministère de la Culture et de la Francophonie (D.R.A.C. Midi-Pyrénées) et du Conseil Régional Midi-Pyrénées.


Ciguri 99: Tarahumaras 99 de Raymonde Carasco

1999 | 1h05 | pellicule 16mm

Écriture et réalisation Raymonde Carasco,
Image Régis Hébraud,Montage Raymonde Carasco et Régis Hébraud,
Mixage François Didio

Rites d’hiver, rites du Peyolt. Documentaire de création à partir des textes d’Antonin Artaud lus par Jean Rouch et des paroles du dernier chaman du Peyotl traduites par Raymonde Carasco.

Ciguri 99 est le troisième film de la Route du Ciguri commencée en 1995 avec Ciguri 96 et Ciguri 98: la danse du Peyotl.

Ciguri 99, tourné le printemps 96 et l’hiver 97, est une initiation cinématographique aux rites du Ciguri : de la grande fête agraire du Yumari en automne, à la Ultima Raspa, ce grand Ciguri de guérison collective qui clôt, au printemps, la période des Rites d’Hiver. Entre temps, la terrible « Nuit de l’Ouragan » aura eu lieu.

Le portrait du dernier chaman, sa parole en acte, rythment le film, donnant à voir et à entendre ce rite nocturne d’anéantissement et de réassimilation mystérieuse, ce plan où notre conscience n’atteint pas. La voix de Jean Rouch lisant Rites du Peyotl chez les Tarahumaras, celle de Raymonde Carasco disant la parole du dernier chaman, tentent une confrontation entre poésie et réalité ethnographique d’aujourd’hui, permettant d’entrevoir cet autre plan de pensée que les Tarahumaras appellent Ciguri.

Source

Produit par Raymonde Carasco avec l’aide du Comité du film ethnographique et de la D.R.A.C. Midi-Pyrénées.

 

« Lorsque l’on découvre l’œuvre de Raymonde Carasco, l’une des entreprises de cinéma les plus exemplaires de ce siècle, soudain il semble que le cinéma accomplisse les idéaux du Romantisme allemand : « Si tu veux entrer dans les profondeurs de la physique, fais-toi initier aux mystères de la poésie » (Schlegel). Comment le cinéma accède-t-il à la vérité poétique des phénomènes, comment la description sensuelle des apparences et des particularités peut-elle se convertir en un tel « chant magnétique » ? Cela tient d’abord aux origines de l’enquête : Raymonde Carasco n’est pas partie au Mexique pour violer et piller l’imaginaire Tarahumara, elle est partie sur les traces d’Antonin Artaud, vérifier empiriquement les rencontres d’un texte sacré de la modernité avec le réel. De sorte que sa recherche ne consiste pas en une investigation classique (élucider, dévoiler et divulguer) mais en une alliance sensible : jouir du privilège d’être là, accepter de ne pas tout voir, accepter de relever lentement quelques traces, de prélever quelques mouvements, quelques signes à la beauté amicale avant de prétendre à le compréhension des choses, partager non pas le secret mais le culte du secret, du mystère et de la transe. Or, avant même de trouver son terrain sur les plateaux du Mexique, l’élégance formelle qui structure le style de Raymonde Carasco dès Gradiva Esquisse I relevait des schèmes plastiques propres au rite : fragmentation, monumentalité, fétichisation, sérialité. Mais le cinéma ici ne monumentalise pas autre chose que le réel même, au sein duquel Raymonde Carasco a élu un motif privilégié, le geste. Elle montre que chaque geste humain, à commencer, comme chez Muybridge et Marey, par la marche et la course, résulte moins des caractéristiques singulières du corps individuel concret que d’un rapport global de l’homme au monde — tout geste est une mythographie, et ce que Raymonde Carasco décrit des Tarahumaras comme Jean Rouch des Dogons nous indique comment nous aussi nous sommes des marionnettes turbulentes, mais tirées par des fils moins magiques. »

Nicole Brenez, Texte de présentation de la rétrospective des films Tarahumaras de Raymonde Carasco à la Cinémathèque Française de Paris, Salle des Grands Boulevards, du 17 septembre au 29 octobre 1999.

Informations pratiques

Rejoindre l’évènement Facebook

La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.


Tarif de la séance

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.

Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte