Nous avons la joie d’accueillir Gaël Lépingle au Videodrome2, qui viendra présenter une séance composée de deux de ses films en chanté.
Gaël connait notre salle, où il était venu présenter il y a quelques années Julien, grand prix du FID 2010.
Ici, il vient proposer un autre versant de son travail : un sillon cinématographique, profond et ample, est pourtant rare et précieux; celui de la comédie musicale.


La nuit tombée

de Gaël Lépingle, 30min

Avec la maîtrise de Léonard et l’orchestre de Léonie sous la direction de Clément Joubert.

Ce soir-là, Victor, treize ans, ne veut pas rentrer chez lui. Cependant qu’une jeune femme, Sandrine, repousse le moment où elle retrouvera son appartement solitaire. C’est la tombée de la nuit, à Orléans, peu avant Noël.

 


Une jolie vallée

de Gaël Lépingle, 51 min

Avec les chœurs des Sitelles, dirigés par Corinne Barrère

Un village dans le Tarn, l’été. Ils travaillent dans des bureaux ou en usine, sont médecins, enseignants ou retraités. Ils se réunissent pour raconter ensemble une histoire, et pour la chanter. Une comédie musicale d’après Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.

« Le livret, écrit par le réalisateur, est confié aux habitants qui s’en emparent avec une joie généreuse, et inventent une façon inédite de passer l’été ensemble. Dans un dénuement plein de charme, il s’agit donc de faire affleurer, par la pure grâce d’une mise en scène à la fois précise et réceptive aux accidents, le romanesque sous le quotidien le plus élimé. Ce petit peuple de France se détache alors de son image d’Epinal pour révéler une forme singulière, se muer en un corps incarné capable de donner de la voix avec une allégresse salutaire. »

Laura Tuiller, Les Cahiers du cinéma, septembre 2015

« Pour parler de La nuit tombée, il faut commencer par évoquer Une jolie vallée, le film que Gaël Lépingle réalisa dans la foulée. Ces deux films, vus ensemble, se complètent harmonieusement, se répondent, non pas à l’unisson, mais comme un canon entonné autour d’une question agitant sporadiquement certains cinéastes d’ici : comment faire une comédie musicale en France, pourquoi chanter dans les films ? Ce qui rassemble les deux films – outre une équipe technique, des mélodies élégantes de Julien Joubert, les fins arrangements de son frère Clément Joubert et la qualité des paroles écrites par le réalisateur lui-même –, c’est leur manière de questionner l’artifice propre au genre. Si La nuit tombée est une fiction assumant l’héritage de Jacques Demy et s’emparant sans rougir des inévitables figures du hasard et de la mélancolie, Une jolie vallée (qui est un documentaire) aura surpris en injectant chant et fiction (via une histoire “connue”, celle des Trois mousquetaires) dans un contexte réaliste et contemporain qu’il ne cherche pas, par ailleurs, à transformer. Autrement dit, quand l’un tente de “ré-enchanter” le monde, l’autre préfère prendre acte de la façon dont le chant réaliserait une utopie collective et réunirait dans un projet commun des habitants n’ayant rien à voir les uns avec les autres.

Cela posé, revenons plus précisément à La nuit tombée. La beauté de la comédie musicale vient souvent d’une bascule, de ce moment où soudain l’on chante ou danse ensemble, où l’environnement des personnages devient ballet, où l’entourage se transforme, s’exprime au diapason de leurs sentiments. Trouver une voix qui lui répondra, cet écho salvateur, c’est toute la difficulté pour Sandrine dans La nuit tombée. Elle est seule, trentenaire amoureuse d’un homme marié qui la délaisse. Qu’elle regarde au début du film des adolescentes jouant, mutines, à la comédie musicale – en se filmant au portable dans un amusant simulacre, une stimulante mise en abyme –, et c’est sa solitude, à elle, qui s’exacerbe. Qu’elle observe en cette veille de Noël la ville qui – le soir tombé, les bureaux vidés – s’anime, et c’est sa mélancolie qui infuse douloureusement. Sandrine, elle, chante, mais seule encore. Tout comme Victor, treize ans, qui va, apprend-on, devoir quitter la ville, ses amis et aussi ses parents. Évidemment, c’est dans une troisième partie que les fils du destin relieront leurs errances nocturnes, qu’ils chanteront ensemble enfin, les thèmes musicaux associés à chacun s’entremêlant en une consolation temporaire, de celles, gracieuses, que la magie du genre sait offrir. Parallèlement, le réalisateur et son monteur s’attardent beaucoup sur les fenêtres éclairées, les badauds, les passants. Des visages, des figures. Autant d’histoires. C’est la beauté de ce film chanté que de nous suggérer que nous faisons partie d’un tout, d’une ville (ici, Orléans) rythmée par des affects partagés ou secrètement dissimulés. »

Stéphane Kahn. Article paru dans Bref n°117, 2015

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