Filmer/Ecrire par Peuple & Culture Marseille : Versants

L’atelier de spectateurs-programmateurs « Filmer-écrire » :
L’écriture est une activité solitaire et invisible aussi bien dans l’acte de création que dans sa réception. Peut-on la filmer ? Comment un documentaire peut-il s’emparer des textes écrits et les mettre en images ?
Nous sommes un petit groupe de personnes passionnées de cinéma et de littérature. Ensemble, nous regardons des documentaires qui mettent en jeu la littérature ou qui parlent tout simplement du fait d’écrire. Notre l’objectif est de les faire ensuite partager. Les projections ont lieu au Videodrome 2, tous les deux mois.
Le cycle s’est jusqu’alors concentré sur des portraits d’écrivains. Nous souhaitons cependant proposer d’autres formes, d’autres points de vue et d’autres narrations.

Deux films ont déjà été programmés depuis le début de l’année :
The Dreamed Ones de Ruth Beckermann (2016, Autriche, 1h29)
I, of whom I know nothing de Pablo Sigg (2014, Mexique, 1h20)

Le cycle reprendra en septembre. D’ici là vous pouvez nous rejoindre au sein de l’atelier spectateurs programmateurs pour préparer d’ores et déjà la rentrée.

Au début, un lac et une voix qui lit un poème. A l’intérieur d’une maison, le poète. La maison est grande, pleine de beaux objets d’une longue vie que l’on devine entre l’Europe et le Moyen-Orient. Tout paraît rangé et à sa place. C’est presque un musée. Les cadres sont fixes, le poète parle de ce qui l’anime en écrivant. Il lit sa poésie, écrit devant la caméra, à la main sur une nouvelle pile de feuilles blanches. On sent la maîtrise, le calme, le recul. Comment faire le portrait d’un poète ? Peut-on filmer des poèmes ? Le monde de Salah Stétié, fait d’interprétations de ce qui l’entoure, devient palpable lorsque nous le voyons déambuler dans son jardin qui pour lui va jusqu’aux étoiles.

Versants – Un portrait de Salah Stétié
de Stéphane Sinde – France, 2015, 52 min

C’est le printemps en France. Il y a un lac, une maison et un homme qui la peuple, Salah Stétié. Chaque jour qui passe voit la récolte d’un plan et d’une parole souvent métaphysique, toujours poétique. Le portrait se fait ainsi, entre ses versants, cherchant les noces possibles entre la poésie, le film et la vie. Le poète reste pudique quand aux fruits d’une longue vie de diplomate mais entraîne la caméra dans son jardin où il se plaît à interpréter les ondes émises par les arbres, le lac. À le voir, les yeux baissés, chercher l’expression la plus juste, on comprendra que sa vie aura avant tout été dédiée à exercer la vigilance des mots.
Salah Stétié est né au Liban en 1929. À partir des années 70, notamment pendant la guerre civile du Liban, il occupe des fonctions diplomatiques dont il dira plus tard : “J’ai été l’ambassadeur d’un incendie…”.
Il vit aujourd’hui au Tremblay-sur-Mauldre, avec son épouse Caroline et son fils Maxime, dans la maison où vécut Honoré d’Urfé. Son oeuvre poétique est essentiellement éditée par Fata Morgana. En 2014, ses mémoires sont publiés par Robert Laffont, sous le titre « L’extravagance »

> Lire l’entretien avec Salah Stétié, La Cause Littéraire