Ce n’est pas un hasard si nous avons fait le choix, pour ouvrir ce cycle sur Jia Zhang-ke, de projeter un film issu de la Cinquième génération du cinéma chinois. Au départ nous souhaitions ouvrir le bal avec Terre jaune, sublime film de Chen Kaige, qui fut un tournant majeur dans la vie de Jia Zhang-ke

Terre jaune fut un choc et un bouleversement, c’est vrai. J’avais d’abord étudié la peinture pour pouvoir accéder à l’université, puis été publié en tant qu’écrivain mais je n’étais pas satisfait, je ne me reconnaissais pas dans ce mode d’expression. Avec Terre Jaune, j’ai instantanément compris que le cinéma serait pour moi le meilleur moyen de faire entendre ma voix. (…)” Jia Zhang-ke.

Malheureusement, faute de pouvoir mettre la main sur une copie du film de Kaige, semblant vouée à la disparition en occident, la graine mère de ce cycle autour de Jia Zhang-ke sera donc le Sorgho rouge, faux jumeau de Terre jaune. Digne remplaçant, Yimou a vu à travers les yeux de Kaige entre les paysages de la poussière d’or : en tant que directeur de la photographie de Terre jaune, tout s’accorde… Il est évident que nous ne pouvions débuter cette danse sans valser avec la Cinquième génération du cinéma chinois : Jia Zhang-ke n’aurait lieu d’être sans elle.

Terre jaune est un virage dans l’histoire du cinéma chinois qui évolue “vers des représentations plus réalistes de la vie des individus. Les personnages ne sont plus stéréotypés, les figures patriotiques des héros de la propagande communiste ne remplissent plus l’écran avec leurs gestes grandioses. À leur place, et pour la première fois, on rencontre des gens ordinaires avec des vies banales. La Cinquième génération a rompu avec le cinéma officiel, bavard et redondant, pour inaugurer un cinéma plus intimiste, plus psychologique.” (Luisa Prudentino)

 

Chen Kaige, lors d’un entretien, explique d’ailleurs à propos de la situation de l’époque que : “la plupart de nos enseignants sont de ce qu’on appelle la Quatrième génération. Ils ont la quarantaine. L’une des caractéristiques de leurs films, c’est la mélancolie. Pourquoi ? Ils ont terminé leurs études supérieures avant la Révolution culturelle qui leur a fait perdre beaucoup. Généralement, ils ont une vision assez triste du monde. Mais nous, ceux de la Cinquième génération, nous n’avons pas eu une éducation complète. Nous avons été envoyés à la campagne. Grâce à ça, nous sommes encrés dans une vie plus réelle (…) la mélancolie et la plainte ne servent à rien, nous devons admettre ce qui s’est passé et essayer de trouver un autre chemin (…) Psychologiquement, ils ont eu besoin d’aller au sud où les paysages sont beaux pour faire des films au style subtil et agréable ; nous sommes allés à l’ouest, vers les régions périphériques et désertiques. Nous constations que leurs films manquent de dynamisme. Nous essayons au contraire de donner au cinéma plus de force en exploitant surtout le langage cinématographique, au lieu d’utiliser le style narratif traditionnel…”

Le sorgho rouge
de Zhang Yimou – 1987, Chine, 1h31 min

Dans le Nord-Est de la Chine, dans les années 1930, pendant l’occupation japonaise. La jeune Jiu Er se rend chez Li, son futur époux, un vieil homme riche et lépreux. Soudain, son palanquin est attaqué par des brigands qui tentent de l’enlever. Un des porteurs, Yu Zhanao, parvient à faire fuir les voleurs. Entre Jiu Er et son sauveur, une véritable passion voit le jour. Quelque temps plus tard, le vieux Li meurt mystérieusement. Héritière de tous ses biens, la jeune veuve décide de reprendre sa distillerie d’alcool de sorgho et d’acquérir ainsi son indépendance…

« Zhang Yimou revient donc vers les lieux du tournage de Terre jaune (《黄土地》), dans ces paysages austères du Nord-Ouest chinois, où l’ocre de la terre et l’immensité désertique font comme un contrepoint à la luxuriance du sorgho. Le lieu qu’il choisit est près de Yinchuan (银川), dans la province du Ningxia, ancienne capitale de l’empire tangut des Xia de l’Ouest dont la région conserve nombre de ruines : c’est la vieille ville de Zhenbeibao (镇北堡), au nord de Yinchuan, où a été construite une « ville du cinéma » (西部电影城) qui englobe deux anciennes forteresses. Comme dans le film précédent, cette terre jaune et les ruines des Xia apportaient une aura de légende, de récit des origines. » (chinese-shortstories.com)

 


 

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