Numéro Zéro oeuvre au décloisonnement de toutes formes de cinéma en lien à la recherche infinie de ce peuple qui manque*. De la production à la mise-en-place de lieux de cinéma là où il n’y est pas, Numéro Zéro s’attache à croiser les expériences et à inventer de nouvelles formes de co-réalisations. Numéro zéro est un peu le niveau zéro du cinéma selon Eustache, son équation première : pour faire un film, il suffit d’une personne qui raconte une histoire à une autre.

Numéro Zéro fête cette année ces 10 ans et vous invite à voir des films en un cycle de programmation qui touchera à des questionnements liés en vrac et en désordre, au désir, à l’habiter, à Fernand Deligny, à une overdose d’amour, à Alger en 69, à la revue marocaine Souffle…

Viendez nombreux ! Petits délices sucrés entre les films pour les affaméEs qui n’auront pas la patience d’attendre la fin des  débats ! Et après la salle obscure et le moment cinéma, place à quelques instants chavirés tout en musique…
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L’un-e dit « Nous ne saurions dire pourquoi », ce auquel l’autre répond:
« Pour le plaisir de voir et d’entendre ce que chacun-e-s pensent avoir perçu d’un monde, d’un univers.
Pour le désir de parler et de se chamailler sur ce que chacun-e-s pense avoir entendu d’une histoire, d’une intimité.
Parce que regarder des films c’est aussi en faire.
Pour mettre à l’épreuve notre capacité à aimer, gueuler, rêver, pleurer.
Ou peut-être juste pour la nécessité de se sentir vivant ensembles en accord ou en désaccord. Car vivant nous pensons l’être mais vivant nous le sommes encore plus quand nos corps et nos paroles s’entrechoquent autour d’un objet, d’un film, d’une musique avec le corps et les paroles d’autres. A ce moment-là nous pouvons en partager les sens et chercher à creuser ce que les films nous disent de « nous », de notre époque, du futur et du passé. Et peut-être, nous permettre d’affronter notre existence, le monde, et pourquoi pas, nous libérer encore encore encore… »

Ce constat d’un peuple qui manque n’est pas un renoncement au cinéma politique, mais au contraire la nouvelle base sur laquelle il se fonde, dès lors, dans le Tiers-Monde et les minorités. Il faut que l’art, particulièrement l’art cinématographique, participe à cette tâche : non pas s’adresser à un peuple supposé, déjà là, mais contribuer à l’invention d’un peuple. » Gilles Deleuze, L’Image-Temps, Editions de Minuit, 1985.

Dans tout citoyen d’aujourd’hui gît un métèque futur. Cioran

Si le cinéma était une terre, Diourka – le personnage principal d’Alléluia – l’aurait délaissé pour en venir à la boue, à se rouler dedans et à y planter des graines. Voyage dans le temps entre sa cinématographie et près de quarante ans plus tard un film qui part de lui, non pas sur ou avec, mais précisément de. En Miroir, les voyages d’un autre duo à travers leur histoire du cinéma dans La nuit éclaire la nuit avec pour accroche quelques détours du réalisateur en terre réquisitionnée. Une boucle?

La nuit éclaire la nuit
de Lo Thivolle – 2016, France, 1h12

Il y a un homme sur un banc, parfois en mouvement, toujours dans les rues qu’il habite comme une maison.
Il y a un homme toujours en mouvements, qui parfois se pose près du banc pour rencontrer le premier.
Souvent dans la nuit, surtout dans la nuit. L’un a une caméra pour rencontrer l’autre qui en prophète venu du Niger susite la métamorphose de l’un et l’autre, trouver une place juste et avoir juste une place.
Dans les nuits des rues toulousaine Boureima et Lo tissent un dialogue entre colonie et amitié.
Dans la parole mise en mouvement, les mouvements mis en parole « la nuit éclaire la nuit » et à deux, Lo et Boureima nous emporte dans ce qu’est être soi.

 Sélection :
Vision du Réel 2017

C’est en feuilletant l’ouvrage de R Barthes, Fragments d’un discours amoureux. Je suis tombé sur le chapitre “Et la nuit éclaire la nuit”.

p.203 de l’ouvrage, je recopie quelques lignes qui m’ont nourri :

NUIT: Tout état qui sucite chez le sujet la métaphore de l’obscurité (affective, intellect-ive, existentielle) dans laquelle il se débat ou s’apaise

Le plus souvent, je suis dans l’obscurité même de mon désir : je ne sais ce qu’il veut, le bien lui-même m’est un mal, tout retentit, je vis au coup par coup : estoy en tiniebas*. Mais, parfois aussi, c’est une autre Nuit : seul, en position de méditation, je pense à l’autre calmement, tel qu’il est : je suspends toute interprétation; j’entre dans la nuit du non-sens; le désir continue de vibrer  (l’obscurité est trans-lumineuse), mais je ne veux rien saisir; c’est la Nuit du non-profit, de la dépense subtile, invisible : estoy a oscuras*: je suis là, assis simplement et paisiblement dans l’intérieur noir de l’amour.

Marie et le curé
de Diourka Medveczky –  1967, France, 35 min

Marie est la bonne du curé d’un petit village de campagne. Envoûté par ses formes, le jeune curé succombe, s’abandonnant dans le plaisir, la jeune femme tombe enceinte. Désespéré par son geste et amour interdit le curé décide d’assassiner Marie et tue également l’enfant, en ayant pris le soin de le baptiser au préalable. Un film érotico sculptural mis en tension et folie par la musique de Pierre Henry

Interprètes : Bernadette Lafont (Marie), Jean-Claude Castelli (le curé)

Diourka Medveczky, né György Lajos Medveczky le à Budapest (Hongrie), est un sculpteur et réalisateur d’origine hongroise vivant en France. Il est le père des actrices Pauline Lafont et Élisabeth Lafont. Après avoir quitté son pays d’origine pour des raisons politiques, Diourka Medveczky s’installe en France en 1948 en raison de son intérêt pour la peinture française. Cependant, dès son arrivée, c’est plutôt vers la sculpture qu’il s’oriente. Au début de l’année 1950, il est diplômé d’une école de céramique. Il rencontre Picasso à Vallauris qui devient son mécène de 1952 à 1953. En 1959, il expose vingt œuvres en taille directe de pierre dure à la Galerie Rive Gauche. Son style est très marqué par les sculpteurs Ossip Zadkine, Henri Laurens et Jacques Lipchitz. C’est à cette époque qu’il rencontre l’actrice Bernadette Lafont qu’il épousera peu après. De cette union naîssent trois enfants : David, Elisabeth et Pauline, qui prendra par la suite le nom de Pauline Lafont pour sa carrière d’actrice. En 1965, il obtient le Grand Prix du Salon de la jeune sculpture avec Le Grand Germe et décide de se tourner vers la création cinématographique. Il réalise en 1967 son premier court-métrage, Marie et le Curé, inspiré du fait-divers de l’Affaire du Curé d’Uruffe. Bernadette Lafont y tient le rôle-titre au côté de Jean-Claude Castelli. En 1969, il tourne son unique long métrage, Paul avec Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Kalfon et Bernadette Lafont, coproduit avec Mag Bodard. Les Cahiers du cinéma écrivent à propos de Paul : « Nous aurons à reparler, à propos de ce film, d’un cinéaste dont on peut d’ores et déjà estimer qu’il est l’un des plus importants tournant en France ». Cependant, malgré ce succès critique, le film n’a jamais été distribué. Après ce film, Diourka Medveczky met un terme à sa carrière cinématographique et se retire à la campagne.


 

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