Quitte à jeter les yeux dans le vide de ces temps obscurs, c’est cette ligne de crête que nous souhaitons partager. Elle demande de regarder le contexte spécifique lié à la ville que nous habitons, que nous pratiquons et ce qui résiste. Elle traverse les lieux qui nous accueillent, nos imaginaires individuels et collectifs. Elle nous empêche de nous dépolitiser. Elle oblige à l’évolution constante, à la mutation et au questionnement. Elle nous permet de (nous) déranger. Bref le MUFF, sans marcher sur des œufs, nous permet de montrer ce qui prend et trouve grâce à nos yeux. De participer à rendre visible quelque chose quelque part.

Le MUFF, c’est l’amour, du poétique, du pornographique, du beau, du politique, du bizarre, du comique, du romantique, du violent, du sibyllin, du féministe, du laid, de l’occulte, du contemplatif, du pauvre, du spirituel… des souterrains. Les rebuts, les parias, les boiteux, les très vieux, les anonymes, …Le cinéma et la musique laissés sur le bord de la route, mais qui continuent de naviguer, hors du circuit.

 

19h

Performance de Damien Schulz

 

20h

No skin off my Ass
de Bruce LaBruce – 1991, Canada,1h13, VOstFR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un skinhead dans la rue, en attente d’on ne sait quoi ; un visage en gros plan près d’une télé ; et sur l’écran de cette télé, le générique d’un film d’ Altman, That cold day in the park, dont Bruce LaBruce fait une sorte de pendant homosexuel. Trois espaces, que rien ne vient joindre tant bruitages, images et musiques les séparent. C’est en quelque sorte dès les premières minutes, un programme esthétique – et presque éthique- lancé par une caméra tremblante, jouant du flou et du cadrage approximatif comme une revendication. Aucun doute, nous sommes dans l’expérimental, l’underground, l’ « autre cinéma », renforcé ici par une connotation sexuelle proche de la pornographie et c’est d’ailleurs l’un des questionnements du film que cette limite entre ce qu’on peut montrer, c’est à dire le corps, et ce qui échappe à l’image, ou plutôt qu’un montage et des cadrages violents peuvent essayer de forcer sans jamais parvenir à l’essence même.

 

21h45

Sympathy for the devil – the true story of the process church of the final judgement.
de Neil Edwards – 2016, Grande-Bretagne, 1h41, VOstFR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Formed in London in the late ‘60s by former scientologists, husband and wife team Robert and Mary Ann DeGrimston, the Process Church of the Final Judgement has long been a source of mystery and fascination for me, and pretty much anyone else interested in counterculture movements, the occult, or even cult-based true crime, thanks to their perceived connection with the Manson Family. Viewed as dangerous Satanists — thanks to their black cloaks and turtlenecks, menacing stares, and knowingly provocative literature espousing an equal belief in Christ and Satan during the era of free love and flower power — the real fascination of the Process is that they lurked on the borders of public consciousness but remained just out of reach. Unlike the Manson Family, they were never convicted of any horrific crimes and unlike the Church of Satan, they generally avoided mainstream media.

Neil Edwards’ recent documentary, Sympathy for the Devil: The True Story of the Process Church of the Final Judgment (2015), is actually framed around the central question of “What is the Process?” There’s an awareness that this is an elusive concept that’s difficult to define and it’s a question the film essentially answers by highlighting the complexities of the group and asserting that there is no simple answer. In a sense, they were (and are, as they still exist in some form today) an apocalyptic cult formed by a charismatic leader (two, a subject the film delves into as part of its big reveal) who recruited members mostly from upper middle class backgrounds; in the words of one of the documentary’s interview subjects, they were “an organisation whose extremist satanic elements made Anton LaVey’s Church of Satan look like a Sunday school.”

 

23h30

Satan’s Cavern : DJ SET

 

EDITO 2017 – MUFF #2

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Le MUFF revient pour une deuxième édition. En 2016, le festival avait saisi comme première impulsion la longue et jolie relation tissée entre l’Embobineuse et le Lausanne Underground Film Festival… Aujourd’hui, le MUFF vole de ses propres ailes et s’interroge.

Oui, «Underground » est un terme qui fait volontiers tiquer. On le sait, de par son utilisation à tout-va, il est devenu un tiroir fourre-tout. Il porte en lui une propension à être récupéré, galvaudé, à servir de vernis «alterno» à des projets qui veulent s’encanailler pour mieux surfer sur un esprit d’insubordination ou de provocation qui attire l’attention..

De facto, au MUFF, passé les émois de la première édition, nous nous sommes demandéEs ce que pouvait signifier d’exhiber ce mot. De nous l’approprier, investi de nos conceptions individuelles et collectives. Nous le faisons comme nous le pouvons, comme nous le voulons, comme nous le croyons, avec ce nous qui s’invente dans son coin. Un coin toujours plus grand qu’il y a de passionnéEs, d’enflamméEs et d’endurance.

Il est d’autres MUFF, à Montréal et à Melbourne, le SDUFF à San Diego, le BUFF à Bangkok et à Boston, le très ancien CUFF à Chicago, etc…
Si existe ici et là cette famille adoptive qui s’accroît parce que vivent ces propositions comme des bouffées de possible, chaque membre se pare de ses attributs propres sur fond d’esprit commun. Depuis plus d’une année, nous proposons une identité d’autant protéiforme qu’elle résulte de la réunion de goûts et d’amours personnelLEs.
Ce «underground», c’est un bout de -UFF. Il affirme l’esprit d’une esthétique surtout peu représentée, qui inscrit notre filiation dans une cascade rhizomique de festivals du même poil sans âge, frontière ni case…Série B, Z et autres lettres, cinéma queer, porno, expérimental,soap… Une esthétique qui s’oppose d’abord à toute hiérarchie de (mauvais) genres, aux jugements de valeur, qui refuse la catégorie et assume l’idée d’impermanence.

Quitte à jeter les yeux dans le vide de ces temps obscurs, c’est cette ligne de crête que nous souhaitons partager. Elle demande de regarder le contexte spécifique lié à la ville que nous habitons, que nous pratiquons et ce qui résiste. Elle traverse les lieux qui nous accueillent, nos imaginaires individuels et collectifs. Elle nous empêche de nous dépolitiser. Elle oblige à l’évolution constante, à la mutation et au questionnement. Elle nous permet de (nous) déranger. Bref le MUFF, sans marcher sur des œufs, nous permet de montrer ce qui prend et trouve grâce à nos yeux. De participer à rendre visible quelque chose quelque part.

Cette année, pour la deuxième édition du MUFF, des films DIY côtoieront des productions plus confortables pour un méchant agrégat de poésie visuelle et sonore, de films cultes à sorcières, de bizarre et d’esprit occulte, de harshnoise, d’art vidéo polonais, de paillettes, de punk, de sale Bruce Labruce et de porno… le tout dans une atmosphère de joyeux bordel, entre Videodrome 2, l’Embobineuse, les Variétés et le Gyptis. Et ce grâce à des partenaires fantastiques et des bénévoles sympas et ivres de sons et d’images, ou autres nourritures essentielles à la vie….et vous.


 

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